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Handisport : Laetitia Bernard, cavalière aveugle

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 09 mai 2004

En 2004, l’émission sportive de France Télévisions, Stade 2, proposait un reportage sur Laetitia Bernard, une cavalière aveugle de 21 ans, que l’on suit ici dans sa préparation au saut d’obstacles.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Générique :
Montel Patrick (Journaliste)
Date de diffusion du média :
09 mai 2004
Production :
@ 2004 -  France 2
Page publiée le :
23 janv. 2024
Modifiée le :
22 mai 2024
Référence :
00000005932

Contexte historique

Par Jean-Clément Martin BorellaJournaliste histoire et culture )

Avant de devenir journaliste sportive à Radio France, Laetitia Bernard a connu une autre carrière : celle de cavalière de haut niveau. Aveugle de naissance, elle a remporté six fois le championnat de France handisport de saut d’obstacles à cheval entre 1997 et 2012, et a réussi à concourir avec les valides à deux reprises. Laetitia Bernard a donc surpassé les difficultés inhérentes à son handicap pour réussir un double exploit : remporter des médailles dans une discipline réputée dangereuse pour les non-voyants et s’intégrer dans le journalisme, après avoir remporté, en 2005, la bourse Julien-Prunet, qui vise alors à offrir à des étudiants « atypiques » (par leur âge, leur handicap, leurs diplômes) deux années de scolarité dans une école supérieure de journalisme. Lorsqu’on lui rappelle ses performances, Laetitia Bernard souligne que sa vie quotidienne est déjà une épreuve permanente, alors « un peu plus ou un peu moins… ». 

En 2004, alors qu’elle n’a que 21 ans, elle est déterminée à montrer que les aveugles « font partie du paysage », ce qu’elle rappelle régulièrement dans ses interviews. Elle est la preuve que non seulement la cécité n’est pas incompatible avec la pratique du sport, mais que c’est même là un formidable moyen d’intégration. En 2021, elle publie en ce sens une autobiographie intitulée Ma vie est un sport d’équipe (éditions Stock), dans laquelle elle évoque ses aventures, sportives et sociales, et ses rencontres capitales, comme celle avec le cavalier Michel Robert, son accompagnateur lors des entraînements et des concours équestres.  

Éclairage média

Par Jean-Clément Martin BorellaJournaliste histoire et culture )

Le 9 mai 2004, le magazine sportif de France Télévisions, Stade 2, diffuse un portrait de 5 minutes consacré à une jeune championne d’équitation non-voyante, Laetitia Bernard. C’est un récit fort et détaillé, avec trois acteurs principaux : une cavalière handicapée, un guide confirmé et un cheval attentif. Le sujet les montre presque toujours ensemble, dans la préparation, puis le débrief d’un concours de haut niveau : le jumping international de Bordeaux. 

Contrairement à un reportage ou à un sujet d’actualité, ce portrait laisse une large place à la subjectivité, à une approche sensible. Il est lancé en plateau par un journaliste qui s’exprime avec emphase, parlant de « relation passionnelle » entre la cavalière et sa monture, et de « résultat étonnant ». Les images donnent d’abord à voir une jeune femme qui caresse un cheval imposant qu’elle n’a jamais pu voir, puisqu’elle est aveugle de naissance. Les gros plans sur le visage de la sportive et sur ses mains qui caressent le cheval accentuent le sentiment de proximité recherché par le journaliste, Patrick Montel, qui parle d’« histoire d'amour », de « rêve »…. La narration s’arrête alors pour nous laisser entendre les consignes données en cadence par Michel Robert (une « fée » selon le journaliste), l’un des plus grands cavaliers français devenu, comme le Britannique John Whitaker, son entraîneur et guide sur plusieurs concours. C’est un portrait positif, puisque le sujet se termine par le parcours sans faute de Laetitia et un coach ému aux larmes, filmé par les caméras de France 2.

La suite du reportage inaugure un changement de ton et quitte le domaine quelque peu artificiel du conte pour présenter le travail, acharné, de Laetitia Bernard. Il s’attarde sur la préparation minutieuse nécessaire à la sécurité et à la réussite d’une cavalière aveugle. Le toucher et l’ouïe de Laetitia Bernard doivent être en éveil permanent afin de savoir comment se positionner face à l’obstacle et gérer l’humeur de sa monture. Ce portrait se termine par une forme de message essentiel, prononcé par la championne : On [les personnes hadicapées] a le droit de prendre des risques comme qui que ce soit d'autre. Les gens n’ont pas encore intégré qu'on faisait un peu partie du paysage, enfin qu'on existait quoi, qu'on est des vraies gens.

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