vidéo - 

Les enfants se prennent au jeu du surréalisme

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 26 mars 2002

En 2002, à l’occasion de l’exposition La Révolution surréaliste qui se tient au Centre Pompidou du 6 mars au 24 juin, un reportage de France 3 suit des enfants lors de leur visite et recueille leurs impressions. Êtres pleins d’imagination et de rêves, ils constituent un public idéal pour explorer le monde des surréalistes.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
26 mars 2002
Production :
@ 2002 -  France 3
Page publiée le :
06 févr. 2024
Modifiée le :
28 juin 2024
Référence :
00000005943

Contexte historique

Par Jean-Clément Martin BorellaJournaliste histoire et culture )

On pourrait dire du surréalisme que c’est beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie, pour reprendre une formule du poète Lautréamont (1846-1870) qui n’a pas connu le mouvement surréaliste, mais en a été une figure inspirante. La liberté totale rendue à l’individu, voilà le projet artistique d’André Breton, l'un de ses fondateurs, et des artistes qui ont adhéré au mouvement. Pour eux, la fantaisie n’a plus à être empêchée par la réflexion et, tels des enfants dans un monde sans règles, les artistes sont invités à se libérer de leurs carcans. Écrire un livre au fil de la pensée, distordre une photographie par la technique du brûlage, terminer un tableau en l’éclaboussant d’eau ou de térébenthine... les techniques surréalistes laissent une grande place au hasard.

Au fondement de leur création se place l’automatisme, expression de l’inconscient qui ouvre un monde infini de possibles et de surprises. Or, le meilleur moyen de faire exploser les trésors de notre inconscient est de passer par le jeu. L’un des plus connus est le cadavre exquis, ce jeu littéraire consistant en l’écriture de bout de phrases par des personnes ignorant ce que les autres ont écrit auparavant, avant de les superposer. Toutes les créations surréalistes sont originales, car toutes sont fondées sur la volonté de briser les schémas traditionnels de la pensée.

Éclairage média

Par Jean-Clément Martin BorellaJournaliste histoire et culture )

Et si les meilleurs commentateurs du surréalisme étaient les enfants ? Leurs réactions instinctives, libérées de l’analyse et de la retenue, correspondent au renouveau que les surréalistes voulaient insuffler dans l’art, celui d’une expression de la vraie vie

Le 26 mars 2002, un reportage de la tranche d’informations du soir de France 3 est consacré à la visite de l’exposition La Révolution surréaliste du Centre Pompidou par une classe de primaire. Le journaliste recueille la parole des enfants et son sujet montre bien que la vision surréaliste de l’art, fondée sur l’imagination et l’automatisme, parle à leur esprit rêveur. 

C’est beaucoup mieux quand on ne sait pas ce que c’est, estime un garçon plein de profondeur face à une toile. Nous entendons les interprétations des jeunes visiteurs (Là, c’est la lune avec une tête ; Il a des moustaches, le feu rouge) et leurs réactions très personnelles (Le surréalisme, c’est un monde bizarre), selon ce qu’ils sont et ce qu’ils aiment. Leur avis n’a pas moins de valeur que celui des adultes. 

Seule adulte interrogée pendant le sujet, Anne-Michèle Ulrich, la responsable des publics du Centre Pompidou, adhère au rapprochement entre ce mouvement artistique et l’enfance, les deux s’épanouissant dans une ouverture totale aux êtres et aux choses, permettant même, d’une certaine façon, d’éduquer à la citoyenneté. Les enfants sont prêts à tout accepter, à tout comprendre et, en même temps, à refuser justement ce qu'on appelle ces préjugés, ces intolérances, ces racismes, dit-elle. Et le surréalisme, pour moi, est une leçon de liberté totale.

Lieux

Thèmes

Sur le même thème