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Meurtres de militaires à Toulouse et Montauban

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 16 mars 2012 | Date d'évènement : Mars 2012

Les assassinats d’un militaire en civil à Toulouse, le 11 mars 2012, puis de deux autres militaires à Montauban, le 15 mars 2012, semblent être liés. L'arme et le mode opératoire sont similaires. Reportage sur place, avec les déclarations de Michel Valet, procureur de la République de Toulouse, et de Brigitte Barèges, députée maire UMP de Montauban.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
Mars 2012
Date de diffusion du média :
16 mars 2012
Production :
@ 2012 -  France 3  |  France Télévisions
Page publiée le :
26 févr. 2024
Modifiée le :
11 avr. 2024
Référence :
00000005950

Contexte historique

Par Lucie VouzelaudProfesseure agrégée d'histoire, responsable du pôle pédagogique du Musée-mémorial du terrorisme )

Le 11 mars 2012, Mohamed Merah, délinquant de 23 ans originaire de Toulouse, radicalisé en prison et devenu djihadiste, assassine Imad Ibn Ziaten, un jeune sous-officier parachutiste, lors du rendez-vous qu’ils s’étaient fixé pour la vente d’une moto.

Quatre jours plus tard, le 15 mars, Mohamed Merah s’en prend à trois parachutistes de Montauban devant un distributeur de billets. Il leur tire dessus alors que ceux-ci se trouvent, désarmés, à quelques pas de leur caserne. Abel Chennouf (25 ans) est tué sur le coup ; Mohamed Legouad (23 ans) est achevé alors qu’il est au sol ; Loïc Liber (28 ans), laissé pour mort, survivra mais restera tétraplégique. Une enquête est ouverte par le parquet de Toulouse, pour assassinat. Les médias évoquent un motif raciste, une piste d’extrême droite et en particulier néonazie. Il faut attendre le 20 mars 2012, soit le lendemain de la troisième attaque qui a fait quatre morts (dont trois enfants) à l’école juive Ozar Hatorah de Toulouse, pour que soit identifié le présumé coupable et que la police judiciaire se mette sur la piste du terroriste islamiste.

L’affaire Merah est une rupture qui marque, comme l’écrivent Gilles Kepel et Antoine Jardin (Terreur dans l’Hexagone. Genèse du djihad français, Gallimard, 2016), « la fin de seize ans d’illusions durant lesquels la France s’est crue immune au terrorisme djihadiste sur son sol ». La dernière affaire islamiste datait de 1996, lorsque le gang de Roubaix, un groupuscule d’anciens moudjahidines démobilisés de la guerre de Bosnie et liés à Al-Qaida, avaient été poursuivis pour une série de braquages ayant pour objectif le financement de la cause djihadiste.

Après les attentats spectaculaires et meurtriers du 11 septembre 2001 aux États-Unis et du 11 mars 2004 en Espagne, le mode opératoire de Mohamed Merah relève d’un « nouveau paradigme terroriste » comme l’écrit Jenny Raflik (Terrorismes en France : une histoire, XIXe-XXIe siècle, éditions du Cerf, 2023), « un djihadisme de proximité frappant les sociétés de l’intérieur » et théorisé dans L’Appel à la résistance islamique mondiale d’Abu Musab al-Suri. Ce Syrien naturalisé espagnol appelle les jeunes musulmans issus de l’immigration à viser l’Europe, ventre mou de l’Occident, en agissant seuls, en « loups solitaires », ou dans des cellules clandestines sans lien avec un centre de commandement repérable par les services de renseignement.

Éclairage média

Par Lucie VouzelaudProfesseure agrégée d'histoire, responsable du pôle pédagogique du Musée-mémorial du terrorisme )

Le reportage sur l’attaque contre les trois parachutistes de Montauban arrive dans le deuxième tiers de l’édition nationale du 19/20 du 16 mars 2012 et apparaît presque comme un événement secondaire dans le déroulé du JT. En effet, la une du journal est consacrée ce jour-là au deuil national décrété en Belgique à la suite d’un accident d’autocar à Sierre, en Suisse, qui a fait 28 victimes, dont 22 enfants. Le 19/20 y consacre huit minutes.

Le meurtre des militaires est le deuxième sujet du journal. La journaliste, après avoir évoqué l’émotion des proches, revient sur les premiers éléments de l’enquête de la police judiciaire. Ceux-ci sont étayés par les propos du procureur de Toulouse, Michel Valet, lors de sa conférence de presse. Il y évoque les résultats des études balistiques permettant de rapprocher ces meurtres de celui d’Imad Ibn Ziaten à Toulouse, le 11 mars. Le procureur évoque également le « mode opératoire », un tireur portant un casque, se déplaçant à scooter et ciblant des militaires. L’interview de l’élue de Montauban, Brigitte Barèges, députée maire UMP, permet d’insister sur la dimension préparatoire, planifiée de ce qui ressemble à des assassinats froidement exécutés. 

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