La reprise économique dans la zone d'occupation française en Allemagne

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 1946

Extrait d'un film documentaire des Actualités françaises consacré à la présence française en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale. Sont présentés et valorisés le rôle et les intérêts de la France dans le redémarrage de l’activité économique dans sa zone d’occupation.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de diffusion du média :
1946
Production :
@ 1946 -  Les Actualités Françaises (LAF)
Page publiée le :
22 févr. 2024
Modifiée le :
06 mars 2024
Référence :
00000005958

Contexte historique

Par Olivier PingalEnseignant d'histoire-géographie au collège Jean-Macé, Suresnes )

Durant le premier semestre de 1945, les Alliés américains, britanniques et soviétiques se rencontrent à plusieurs reprises afin de statuer sur le sort qu’ils réserveront au IIIe Reich à l’issue du conflit. Ils décident de partager l’Allemagne et l’Autriche en trois zones, occupées chacune par l’un d’entre eux.

Par la suite, devant l’insistance de Churchill qui craint de se retrouver seul en Europe face aux Soviétiques après le retrait des Américains, la France libre du général de Gaulle est considérée comme alliée et admise à la table des négociations. Une zone située dans l’ouest du pays (comprenant des villes comme Mayence, Fribourg ou Sarrebruck et des terres agricoles) et peuplée de six millions de personnes est attribuée aux Français.

À l’été 1945, le secteur français est en place, son commandement en chef est confié au général Koenig et installé à Baden-Baden. Pour les civils allemands commence alors une occupation française qui vient alourdir une situation quotidienne difficile, dans un pays ravagé par les bombardements alliés et les pénuries d’après-guerre. La France, qui a obtenu de haute lutte une zone d’occupation, s’oppose à l’institution d’un gouvernement fédéral, tient à obtenir des réparations (rattachement économique de la Sarre à la France par exemple) et à limiter le redémarrage de l’industrie allemande. Comme on pense que l’occupation s’installe dans la durée, les ambitions sont grandes : « dénazifier » la société, « rééduquer » les habitants, intensifier les échanges culturels, etc.

L’installation de la guerre froide pousse cependant les Américains à relever l’Allemagne occidentale pour en faire un bouclier contre l’URSS et, malgré les protestations françaises, les zones anglaise et américaine (bizone) fusionnent en janvier 1947. La conférence qui se tient à Londres fin 1947 marque l’échec définitif de la réunion des deux Allemagnes et la France est contrainte d’accepter la fusion des trois zones occidentales en 1948. L’occupation, dans sa pleine acceptation, prend fin en 1949 avec la renaissance de l’Allemagne via l’instauration de deux États allemands, la République fédérale d’Allemagne (RFA) et la République démocratique allemande (RDA).

Éclairage média

Par Olivier PingalEnseignant d'histoire-géographie au collège Jean-Macé, Suresnes )

Cette séquence vidéo est extraite d’un reportage plus complet (23 minutes dans son intégralité) des Actualités françaises, diffusé le 1ᵉʳ janvier 1946 et destiné à présenter la zone d’occupation française en Allemagne quelques mois après son entrée en vigueur.

Le reportage dans son intégralité est structuré en trois parties : un rappel des dates clés de la Seconde Guerre mondiale et des origines de la présence française en Allemagne, puis un aperçu du redémarrage de la vie économique et, enfin, sociale de la zone d’occupation. 

L’extrait présenté ici s’insère au tout début de la deuxième partie consacrée à la vie économique et vise à présenter les missions et à valoriser le rôle de la France dans le redémarrage de l’activité dans sa zone d’occupation. On y évoque tout d’abord le déblaiement des ruines des villes détruites par les bombardements alliés et facilité par l’intervention des éléphants d’un zoo. Le redémarrage des différentes activités économiques et leurs bénéfices pour la France est ensuite présenté en alternant images d’archives et graphiques animés pour mieux mettre en valeur les performances dans différents secteurs : scieries, hauts-fourneaux, fabrique de chaussures, horlogerie et instruments de musique.

Le reportage se clôt sur l’image bucolique de jeunes Allemandes jouant de l’accordéon. C’est l’occasion pour le commentateur de rappeler qu’il s’agit également de réorienter l’économie allemande auparavant au service de l’effort de guerre et d’effacer des années de propagande militariste : Telle aussi ces fabriques d’accordéons dont la chanson réussira peut-être dans l’avenir à faire oublier, à un peuple musicien, le fracas des fanfares guerrières. Ce commentaire est à l’image du reportage qui mobilise un vocabulaire « revanchard » en parlant notamment de châtiment ou de ce que quatre ans d’occupation avaient volé à la France. Plus marquant encore, cet extrait, qui comporte beaucoup de plans montés rapidement, est régulièrement ponctué de cette phrase, qui raisonne comme une sentence : L’Allemagne paie.

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