Madeleine, 20 ans, résistante  1. Le choix de la lutte

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 02 août 2024 | Date d'évènement : 23 juil. 1944

Madeleine, 20 ans, résistante est une web-série d'animation en 2 volets sur une combattante hors norme de la Seconde Guerre mondiale : Madeleine Riffaud. Ce premier épisode, intitulé « Le choix de la lutte », retrace le parcours de la jeune femme de sa naissance en 1924 au 23 juillet 1944, jour où elle tue en plein jour un sous-officier allemand sur le pont de Solférino, à Paris. La série, créée par l’INA-Lumni Enseignement, mêle les cases de la BD Madeleine, résistante (éditions Dupuis) aux images d’archives de l’INA.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Madeleine, 20 ans, résistante
Auteurs/Autrices :
Morvan Jean-David
Générique :
Le Moigne-Tolba Cyrielle (Journaliste - Autrice), Bertail Dominique (Illustratrice - Graphiste)
Date de l'évènement :
23 juil. 1944
Date de diffusion du média :
02 août 2024
Production :
@ 2024 -  INA
Page publiée le :
02 août 2024
Modifiée le :
21 août 2024
Référence :
00000006158

Contexte historique

Par Cyrielle Le Moigne-Tolbaresponsable éditoriale, Lumni Enseignement. )

En juillet 1944, les Alliés ont débarqué depuis un mois en Normandie, mais la bataille pour la libération de la France ne fait que commencer. Les troupes allemandes occupent toujours le pays. À Paris vit une résistante à peine sortie de l'adolescence : Madeleine Riffaud, 19 ans. La jeune femme est née en 1924 à Arvillers, dans la Somme. Ses parents sont instituteurs à l’école de la République. La famille vit modestement et cohabite avec les grands-parents. Chez les Riffaud, on travaille dur et on s’accorde peu de loisirs.

La vie de Madeleine Riffaud bascule, comme celle de millions de Français, le 10 mai 1940. Ce jour-là, les Allemands attaquent les Pays-Bas, la Belgique et la France. Madeleine a 15 ans. Comme des milliers de civils apeurés, elle fuit l’avancée allemande : c’est l’exode. Avec ses grands-parents, elle trouve refuge dans la Creuse, près d’Oradour-sur-Glane, où la famille a des attaches. Madeleine est scolarisée à Oradour pendant quelques semaines. 

Le 17 juin 1940, le maréchal Pétain, nouveau président du Conseil, appelle l’armée française à cesser le combat. Le lendemain, depuis Londres, le général de Gaulle lance cependant sur les ondes de la BBC un appel à continuer la lutte. Quatre jours plus tard, le 22 juin 1940, le maréchal Pétain signe avec l’Allemagne une convention d’armistice qui fixe une ligne de démarcation. La France est divisée en plusieurs zones, dont deux principales de part et d’autre de cette ligne : la zone « occupée » au nord et la « zone non occupée », au sud.

En novembre 1940, Madeleine et ses grands-parents retournent dans le nord de la France. Lors d’une halte en gare d’Amiens, Madeleine Riffaud est bousculée par un groupe de soldats allemands. Leur chef lui administre un « formidable coup de pied aux fesses » qui l’emplit d’un vif sentiment d’humiliation. « Je me suis dit : "Je vais les trouver, moi, ceux qui résistent ! " », déclare Madeleine Riffaud dans un entretien à France Culture en 1993. Cette humiliation constitue pour elle un déclic. Désormais, elle n’aura qu’un but : s’engager dans la Résistance.

Dès la fin juin 1940, des gestes de refus de l’Occupation se manifestent en France et, progressivement, la Résistance se structure en différents groupes. Le Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France (Front national) est ainsi créé au printemps 1941 par le Parti communiste. Ce mouvement s’occupe de propagande clandestine et prône, à partir de l’été 1941 et de l’invasion de l’Union soviétique par l’Allemagne hitlérienne, la lutte armée contre l’occupant et les collaborateurs.

Grâce à ses contacts communistes, Madeleine Riffaud, qui habite désormais à Paris, adhère fin 1942 à ce Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France. Elle prend le pseudonyme de Rainer, en référence au poète allemand Rainer Maria Rilke (1875-1926) dont elle apprécie les œuvres. Aux critiques d’un camarade résistant, qui lui reproche de rendre hommage à un ennemi, un autre résistant répond : « Nous ne sommes pas en guerre contre le peuple allemand. » Madeleine devient agente de liaison, comme nombre de jeunes gens et de femmes de la Résistance qui parcourent chaque jour des kilomètres pour transmettre les messages et instructions aux membres de l’Armée de l’ombre.

À partir de l’été 1943, la Résistance intérieure accentue les attaques contre l’occupant. En réponse, la répression allemande s’intensifie. En mars 1944, Madeleine adhère aux FTP, les Francs-tireurs et Partisans, une formation de combat liée au Front national. Bien que son supérieur trouve que « c’est bien trop dangereux pour une fille », il lui fournit une arme. Pour lutter contre l’occupant, Madeleine, alias Rainer, a maintenant son courage, sa détermination et – c’est alors rare pour une femme –  un revolver.

Éclairage média

Par Cyrielle Le Moigne-Tolbaresponsable éditoriale, Lumni Enseignement. )

Cette web-série historique et pédagogique est sortie en août 2024, dans le cadre du 80e anniversaire de la Libération de Paris (du 19 au 25 août 1944). Au moment où les derniers témoins de la Seconde Guerre mondiale disparaissaient, cette série a bénéficié de l’attentive validation de sa principale héroïne, Madeleine Riffaud, qui fêtait ses 100 ans le 23 août 2024. Ce premier épisode de quelque 7 minutes est réalisé à partir des archives suivantes : une série d’entretiens donnés par Madeleine Riffaud à France Culture en 1993 (Madeleine Riffaud : la mémoire sauve), des éléments graphiques issus de la série de BD Madeleine, résistante (par Jean-David Morvan, Madeleine Riffaud et Dominique Bertail, aux éditions Dupuis), des archives historiques issues du fonds de l’INA (France Actualités, Actualités françaises, film Au cœur de l’orage de Jean-Paul Le Chanois notamment) et des photographies issues de la collection personnelle de Madeleine Riffaud. Une conseillère historique, Raphaëlle Bellon, de la Fondation de la Résistance, a également apporté une validation scientifique indispensable pour un usage en classe. 

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