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La rafle du Vél’d’Hiv

Copyright de l'image décorative: © AFP

Par L'équipe Lumni Enseignement
Publication : 20 juin 2022 | Mis à jour : 19 déc. 2023

Niveaux et disciplines

C’est l’un des événements les plus tragiques de l’Occupation : l’arrestation, en 1942, par la police française, de plus de 13 000 Juifs, dont plus de 4 000 enfants. Rassemblés au Vélodrome d’Hiver, à Paris, ils seront ensuite déportés à Auschwitz. La France mettra plus de cinquante ans à reconnaître sa responsabilité dans cette rafle.

     

Tristes dates que celles des 16 et 17 juillet 1942. Il y a quatre-vingts ans, à Paris, 13 152 Juifs sont arrêtés par la police française avant d’être déportés vers Auschwitz. Parmi eux, et pour la première fois en France, se trouvent des femmes et des enfants. 

Menée dans le cadre de la politique nazie d’extermination des Juifs d’Europe qui a été décidée lors de la conférence de Wannsee (janvier 1942), la rafle qui débute à l’aube du 16 juillet 1942 est négociée entre les autorités allemandes et le gouvernement de Vichy. Le secrétaire général de la police, René Bousquet, et ses équipes organisent les moyens humains et matériels pour surprendre pendant leur sommeil les Juifs résidant à Paris ou en proche banlieue.

Les célibataires et les couples sans enfants sont transportés jusqu’au camp de Drancy, au nord de Paris. Les familles sont, quant à elles, dirigées vers le Vélodrome d’Hiver, le « Vél’d’Hiv’ », rue Nélaton, dans le XVe arrondissement de la capitale. Là, elles attendent, pendant plusieurs jours dans des conditions sanitaires déplorables. Épuisées, effrayées. Certains, heureusement, réussissent à s’enfuir. Comme Rachel Jedinak, alors âgée de 8 ans, qui refuse pourtant de se séparer de sa mère. Celle-ci la gifle pour la contraindre à partir. Son témoignage, soixante-deux ans plus tard, est bouleversant.

 

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Très jeunes eux aussi à l'époque, Renée Borycki, Agnès Buisson, Samuel Bliman, Betty Grinbert, Bernard Nusbaum et Sarah Lichtsztejn-Montard livrent également leur témoignage de cette rafle et évoquent les conséquences qu'elle a eue sur leur existence.

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Les Juifs rassemblés au Vél’d’Hiv’ sont conduits vers des camps de transit, à Beaune-la-Rolande ou à Pithiviers. Les adultes et les adolescents sont déportés en premier. Bientôt, les enfants sont à leur tour envoyés à Auschwitz. Aucun d’eux ne survivra.

Aujourd’hui, le Vél’d’Hiv’ n’existe plus. La mémoire de cet événement tragique de la Seconde Guerre mondiale est pourtant essentielle. En 1992, cinquante ans après la rafle, un président de la République française, François Mitterrand, rend enfin hommage aux victimes et institue le 16 juillet comme journée de commémoration. François Mitterrand estime cependant que la France n’est pas comptable des actes de Vichy. 

Trois ans plus tard, en 1995, son successeur, Jacques Chirac, reconnaît pleinement la complicité de l’État français dans la déportation des Juifs pendant l’Occupation.

Aujourd’hui, le 16 juillet (ou le dimanche qui suit) est la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux « Justes » de France.

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