Vidéo
Proposé par Institut national de l’audiovisuel
Date de diffusion : 25 nov. 1954 | Date d'évènement : 01 nov. 1954
Attentat contre un train de phosphate dans la région de Soukahras et rappel de la poursuite des opérations de pacification dans les Aurès en novembre 1954.
Niveaux et disciplines
Ressources pédagogiques utilisant ce média
Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique
La décolonisation et l'émergence du Tiers-Monde
Informations et crédits
- Type de ressource :
- Forme :
- Collection :
- Les Actualités françaises
- Date de l'évènement :
- 01 nov. 1954
- Date de diffusion du média :
- 25 nov. 1954
- Production :
- INA
- Page publiée le :
- 2003
- Modifiée le :
- 29 juin 2023
- Référence :
- 00000000038
Contexte historique
Le 12 novembre, Pierre Mendès France, président du Conseil, lance à l'Assemblée : "On ne transige pas lorsqu'il s'agit de la paix intérieure de la nation et l'intégrité de la République (…) Entre l'Algérie et la France, il n'y a pas de sécession concevable". François Mitterrand, ministre de l'Intérieur, renchérit : "L'Algérie c'est la France. Des Flandres au Congo, il y a la loi, une seule nation, un seul parlement. C'est la Constitution et c'est notre volonté".
Le soulèvement FLN est donc présenté comme un acte de rébellion intérieur. Les rebelles sont accusés de "terrorisme", de "banditisme" : ce sont des "hors-la-loi" menant une opération de déstabilisation dans la République, et non une guerre qui impose l'idée de choc entre deux nations et in fine la reconnaissance du fait national algérien. Le caractère définitif de cette option gouvernementale mène d'emblée à une impasse : rejet a priori d'un dialogue pacifique sur l'indépendance (par refus d'accélérer l'inévitable démembrement de l'empire français, ce malgré le tout récent précédent tunisien), justification d'une répression aveugle qui attise la rébellion algérienne.
À la mi-novembre 1954, le gouvernement, pris par surprise et persuadé que la rébellion sera muselée en quelques semaines, ne mesure donc clairement ni la portée des "événements" algériens ni les conséquences de ses choix politiques et tactiques.
Éclairage média
Dès novembre 1954, les Actualités Françaises et la télévision reprennent à leur compte le vocabulaire auquel le gouvernement recourt pour définir la réussite de l'action militaire menée en Algérie ("l'Aurès est méticuleusement fouillé", "trafic immédiatement rétabli", "retour au calme") et, par opposition, la culpabilité de l'ennemi auquel on s'affronte (c'est un "terroriste"). Cet usage terminologique a pour objet de nier l'état de guerre en Algérie, car ce serait déjà reconnaître le fait national algérien. De 1954 à 1958, on parle donc d'opération de police, d'action de maintien de l'ordre, d'opérations de rétablissement de la paix civile, d'entreprise de pacification etc.
En adoptant ces termes, les médias audiovisuels participent donc d'emblée et largement à entretenir une politique du non-dit qui inspira à l'historien John Talbott, en 1981, l'expression désormais usuelle de "guerre sans nom".