Vidéo
Proposé par Institut national de l’audiovisuel
Date de diffusion : 18 mars 1954
La bataille a commencé dans la cuvette de Diên Biên Phû : les 15 000 soldats français tentent de desserrer la pression que les 40 000 hommes du général Giap maintiennent sur le camp retranché.
Niveaux et disciplines
Ressources pédagogiques utilisant ce média
Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique
La décolonisation et l'émergence du Tiers-Monde
Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique
La fin du conflit indochinois, entre décolonisation et guerre froide
Informations et crédits
- Type de ressource :
- Forme :
- Collection :
- Les Actualités françaises
- Date de diffusion du média :
- 18 mars 1954
- Production :
- INA
- Page publiée le :
- 2003
- Modifiée le :
- 29 juin 2023
- Référence :
- 00000000067
Contexte historique
À la frontière du Laos, dans les montagnes du nord ouest du Tonkin, dans le camp retranché de Diên Biên Phû, se déroule la bataille la plus importante du conflit par les conséquences politiques qu'elle entraîne. Le général Henri Navarre, spécialiste du renseignement, n'a jamais servi en Indochine et peut, selon le gouvernement Laniel, porter un regard neuf sur la situation : il est nommé commandant du Corps expéditionnaire français en extrême-orient (CEFEO) et occupe ce poste du printemps 1953 à juin 1954. À son initiative, une fortification est construite dans une vallée, à Diên Biên Phû, à 300 km de Hanoï, où il masse 15 000 soldats français pour tenir la position fortement fortifiée, dotée d'une artillerie puissante et d'un aérodrome. L'opération vise d'une part à protéger le Laos d'infiltrations vietminh pour empêcher les troupes du nord, du Tonkin, de créer une liaison avec les troupes du sud, de Cochinchine et d'Annam. Elle doit permettre, d'autre part, de porter un coup important à l'armée de Giap. Les soldats vietminh seront obligés d'installer leur artillerie sur les pentes de la vallée pour attaquer, l'offrant ainsi à la destruction par les canons français.
Du côté vietminh, l'armée populaire vietnamienne a besoin d'une victoire militaire à fort retentissement psychologique pour améliorer sa situation politique et posséder un avantage dans les négociations lors de la conférence de Genève qui doit ouvrir au printemps. Le général Giap mobilise 100 000 porteurs pour assurer la logistique, prépare des renforts de 55 000 hommes et engage immédiatement 40 000 combattants qui commencent le siège dès novembre 1953. Pendant des semaines, les soldats vietminh se préparent : ils creusent des tranchées et cachent les canons dans des tunnels : à peine ont-ils tiré qu'ils peuvent se replier à l'abri du souterrain.
Le 13 mars 1954, la bataille est lancée. Dès le 15, deux avant-postes français tombent et la piste aérienne est neutralisée. Le 7 mai, Diên Biên Phû est prise, le jour même où la conférence de Genève aborde l'examen de la question indochinoise.
Bibliographie
Cesari Laurent, L'Indochine en guerre, 1945 – 1993, Belin, Paris, 1995, 320 p.
Dalloz Jacques, La Guerre d'Indochine, 1945 – 1954, Point Seuil, Paris, 2001, 320 p.
Éclairage média
Ce document est l'un des très rares reportages réalisé et diffusé sur la bataille de Diên Biên Phû, car la piste aérienne fut détruite après une semaine de combat. Réalisé dans les conditions difficiles de la guerre, il montre les premiers jours de la bataille et les tentatives françaises pour desserrer la pression de l'ennemi. Les hommes pénètrent sur les flancs de la vallée pour détruire l'artillerie ennemie cachée dans des tunnels que les bombardements des canons français ne peuvent pas atteindre.
Le commentaire précise que les Viets
sont cachés dans les arbres ou dans des trous, laissant à penser que ces hommes ne sont pas de vrais soldats, qu'ils ne combattent pas bravement, mais avec la ruse de l'animal. Les trous sont en fait des tranchées, mot qui ferait sans doute trop appel à l'héroïsme des poilus de 1914-1918 pour être utilisé dans ce cadre. Dans ce reportage, l'ennemi est invisible, seuls les soldats français sont visibles et la situation difficile n'est pas escamotée : les conditions du combat sont pénibles, les blessés nombreux, mais la dernière image est encourageante puisque, sous le soleil levant, les troupes marchent vers l'avenir et la victoire.