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Proposé par Institut national de l’audiovisuel
Date de diffusion : 17 mars 1986
François Mitterrand prend acte de la victoire RPR-UDF et rassure les Français : toute crise des institutions est écartée.
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Ces législatives qui ont changé l’histoire de la Ve République
Informations et crédits
- Type de ressource :
- Forme :
- Collection :
- Date de diffusion du média :
- 17 mars 1986
- Production :
- INA
- Page publiée le :
- 2003
- Modifiée le :
- 29 juin 2023
- Référence :
- 00000000150
Contexte historique
François Mitterrand doit demander à un adversaire politique de former un nouveau gouvernement. C'est une nouveauté dans l'histoire de la Ve République, deux personnages d'orientation politique différente vont diriger la France, l'un comme président de la République, l'autre comme Premier ministre. Cette dyarchie est bien connue des spécialistes du droit constitutionnel depuis 1958, mais ce n'était qu'un cas d'école, un cas théorique. Depuis la victoire électorale de la droite RPR-UDF le 16 mars 1986, c'est une réalité politique.
Le président de la République prend donc solennellement la parole pour expliciter sa position et son rôle dans la nouvelle conjoncture politique. Il entend rassurer les Français : les pouvoirs publics ne sont pas vacants, Laurent Fabius est toujours en fonction avec ses ministres, jusqu'à la nomination d'un nouveau Premier ministre. Les consultations vont bon train dans les partis politiques et entre les représentants des différents partis. À droite, le matin même, les députés UDF, pourtant hostiles à toute cohabitation, à l'image de leur représentant, Raymond Barre, ont tourné casaque : ils ne peuvent pas refuser d'entrer dans un gouvernement de cohabitation, car la droite n'a pas une majorité suffisante. Leur refus empêcherait la droite de gouverner. Jacques Chirac, en chef de l'opposition, attend la convocation de François Mitterrand pour devenir Premier ministre.
Mais le président de la République ne reste pas inactif, il consulte également de son côté, suscite des candidats potentiels en contactant Jacques Chaban-Delmas à Bordeaux et Valéry Giscard d'Estaing en Auvergne. Mais les deux hommes ne disposent pas de la majorité parlementaire nécessaire pour obtenir une majorité à l'Assemblée nationale.
Éclairage média
L'allocution officielle est un genre particulier de la communication politique : le président de la République s'adresse directement aux citoyens, comme dans un régime présidentiel. Il marginalise ainsi l'Assemblée nationale et les représentants élus de la nation. Symboliquement, le tournage de cette séquence a lieu dans les locaux du palais présidentiel, équipé d'un studio de télévision.
L'allocution est préparée par les deux hommes de confiance du président de la République chargés de la communication, Gérard Colé et Jacques Pilhan. À 20 heures précises, François Mitterrand prend la parole dans un décor très étudié : un pupitre dépouillé, orné d'un liseré tricolore, un drapeau tricolore et un fond bleu clair. Le ton est très solennel, François Mitterrand adopte la posture de l'arbitre, qui va défendre et respecter toutes les institutions et s'appuyer sur elles pour exercer ce qui lui reste de pouvoir.
Son discours est clair : il s'incline devant le verdict des urnes, sans manœuvrer ni tergiverser. Cette allocution est appréciée de la classe politique et des Français qui plébiscitent par sondage quelques jours plus tard la cohabitation comme un facteur d'équilibre politique.