Vidéo
Proposé par Institut national de l’audiovisuel
Date de diffusion : 05 déc. 1946
En présence du président du Conseil Georges Bidault et de plusieurs ministres, Jean Monnet présente dans un discours les objectifs du premier plan français, qui doit permettre à la fois la reconstruction et la modernisation de l'économie française.
Niveaux et disciplines
Ressources pédagogiques utilisant ce média
Niveaux: Lycée général et technologique - Lycée professionnel
Le Conseil national de la Résistance
Informations et crédits
- Type de ressource :
- Forme :
- Collection :
- Les Actualités françaises
- Date de diffusion du média :
- 05 déc. 1946
- Production :
- INA
- Page publiée le :
- 2004
- Modifiée le :
- 29 juin 2023
- Référence :
- 00000000337
Contexte historique
L'adoption d'une planification de l'économie constitue l'une des principales réformes de structure de la Libération et l'émergence d'un système "d'économie concertée", selon une expression de l'époque. Depuis l'entre-deux-guerres, l'idée de planifier l'économie avait séduit de nombreux cercles de hauts fonctionnaires, d'intellectuels, d'ingénieurs, de syndicalistes.
Or, à la Libération, la planification s'impose rapidement comme une nécessité. Elle doit permettre de répartir les maigres ressources et de faire face aux nécessités urgentes de la reconstruction. Elle doit également permettre à la France de moderniser ses structures économiques. Elle apparaît enfin étroitement liée à l'aide américaine (la France ne peut obtenir cette aide qu'à condition d'avoir une stratégie efficace de répartition des crédits alloués). Le grand artisan de la planification d'après-guerre est Jean Monnet, ancien fonctionnaire de la Société des Nations et conseiller financier auprès de plusieurs gouvernements, qui réussit à convaincre le général de Gaulle de la nécessité du plan pour accélérer la reconstruction et modernisation du pays. Le 3 janvier 1946, un décret crée le Commissariat général au plan (CGP). Jean Monnet en est nommé commissaire général. C'est ce commissariat qui fixe les objectifs du premier plan français, épaulé par 18 commissions de modernisation et d'équipement où siègent des patrons, des syndicalistes et des fonctionnaires pour toutes les branches concernées.
Voté par le Parlement en 1947, ce plan de modernisation et d'équipement concentre l'effort sur six secteurs de base : électricité, charbon, sidérurgie, ciment, machines agricoles et transports intérieurs. Il donne donc largement la priorité à l'équipement et à l'industrie lourde au détriment de la consommation. Les objectifs assignés à chaque secteur sont particulièrement ambitieux (Monnet suggère un dépassement de 25 % environ des niveaux de production de 1929 à réaliser en 5 ans). En 1953, la plupart des objectifs sont pleinement réalisés. Un deuxième plan sera adopté en 1954, davantage tourné vers la recherche et les activités de haute technologie.
Éclairage média
Jean Monnet bénéficie de la présence du chef du gouvernement Georges Bidault et de plusieurs ministres de premier plan, ce qui donne un poids particulièrement important à sa déclaration. La voix off du reportage insiste particulièrement sur le fait que ce premier plan apparaisse comme une oeuvre collective, associant les représentants des différentes professions. La planification doit ainsi permettre d'associer l'ensemble de la nation à l'effort de reconstruction et de modernisation.
Le reportage cherche ainsi à proposer une image contraire aux représentations que la grande majorité des Français se faisaient du plan, souvent présenté comme l'oeuvre d'un petit groupe de technocrates travaillant dans leur coin au petit hôtel de la rue de Martignac.