Vidéo
Proposé par Institut national de l’audiovisuel
Date de diffusion : 24 janv. 1970
Les stations de ski des Pyrénées et des Alpes connaissent un afflux de vacanciers de plus en plus considérable au début des années 1970.
Niveaux et disciplines
Ressources pédagogiques utilisant ce média
Niveaux: Lycée général et technologique
Les 30 Glorieuses : croissance économique, évolution démographique et conséquences sociales et culturelles
Niveaux: Lycée général et technologique
Les mutations économiques, sociales et démographiques de la France dans la 2e moitié du XXe siècle
Informations et crédits
- Type de ressource :
- Forme :
- Collection :
- Date de diffusion du média :
- 24 janv. 1970
- Production :
- INA
- Page publiée le :
- 2005
- Modifiée le :
- 29 juin 2023
- Référence :
- 00000000374
Contexte historique
La pratique du ski développée dans les années 1930 dans des villages déjà fréquentés l'été, tels que Chamonix ou Saint-Gervais, connaît un essor important dans les années 1960, à une époque où les vacances deviennent un phénomène de masse. Face au succès grandissant des sports d'hiver, l'État décide la création, en 1964, d'une Commission interministérielle d'aménagement de la montagne, sous l'impulsion de Maurice Michaud.
Un Plan Neige est alors appliqué, reposant sur l'idée que seul le tourisme de l'or blanc
peut sauver l'économie montagnarde. De 1965 à 1975, des stations dites intégrées sont ainsi aménagées, essentiellement dans des espaces vierges des Alpes. Assimilées à de véritables villes nouvelles et réalisées par un seul promoteur, elles se veulent avant tout fonctionnelles : l'urbanisation est groupée devant le front de neige
et tout est concentré sur la pratique du ski.
Les stations de sports d'hiver connaissent de fait une véritable explosion. On passe de 137 stations en 1966 à 200 en 1975, alors que l'on n'en comptait qu'une trentaine en 1946 et 50 en 1960. Sont notamment créées La Plagne, les Arcs, les Ménuires, Avoriaz et Isola. En 1972, ce sont 1,6 million de skieurs qui se rendent dans les stations de sports d'hiver. Pourtant l'exploitation de l'or blanc laisse apparaître rapidement quelques limites : le ski demeure une pratique de catégories aisées – les inégalités sociales constatées pour les vacances d'été s'observent encore plus pour les vacances d'hiver – et la clientèle étrangère n'afflue pas massivement vers les stations françaises.
Éclairage média
Ce reportage traite principalement d'abord de la massification qui touche les stations de ski. De très nombreux plans insistent ainsi sur le flux considérable de vacanciers qui se rendent à la montagne pour skier : images de files de voitures à l'entrée de la station, de parkings combles et de trains bondés. Sont également montrées des images de la foule des skieurs entassés sur quelques mètres carrés de neige ou attendant devant une remontée mécanique. Le commentaire amplifie cette impression d'entassement, donnant aux spectateurs des chiffres sur l'expansion du nombre de lits dans les stations ou sur le temps nécessaire pour quitter la station en voiture.
Le reportage insiste sur la reproduction du modèle citadin à la montagne, des embouteillages à la réutilisation d'un autobus parisien – le directeur des Deux-Alpes affirmant que les Parisiens sont heureux de retrouver leurs habitudes
. Le sujet est en outre traité sous l'angle des mutations de la montagne, de son économie comme de son espace. En ouverture du reportage, sur fond de musique classique, un cheval de trait avançant dans la neige est longuement filmé, symbole de l'économie montagnarde traditionnelle. Précédées d'un panneau publicitaire vantant un séjour au ski, apparaissent, immédiatement après, les images d'une cohue d'automobiles accédant à la station de La Mongie, sur fond de musique rock. Ces images, de même que celles de nombreuses infrastructures (remontées mécaniques, parkings, immeubles), emblématiques du développement de stations fondées sur l'or blanc, contrastent sensiblement avec celles d'une nature vierge et isolée. La montagne apparaît désormais comme un objet de consommation, investie comme espace disponible pour l'usage des citadins.