La construction des grands ensembles de banlieue : l'exemple de Sarcelles

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 02 déc. 1960

Pour faire face à la démographie galopante, les petites villes de la banlieue parisienne ont vu se dresser des grands ensembles qui les ont transformées en cités dortoirs. L'une des réalisations les plus importantes est la cité de Sarcelles.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Cinq Colonnes à la une
Date de diffusion du média :
02 déc. 1960
Production :
INA
Page publiée le :
2005
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000395

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

L'explosion démographique et la croissance urbaine rendent nécessaire à partir de la fin des années cinquante une politique de planification urbaine et de construction de logements collectifs. En 1958 sont institués les PUD (Plans d'urbanismes directeurs), qui déterminent les modalités de l'aménagement et de la croissance des villes, en particulier les ZUP (Zones à urbaniser en priorité). Situées à la périphérie des grandes villes (deuxième et troisième couronne), ces ZUP ont pour vocation de loger les nouveaux citadins tout en désamorçant la spéculation immobilière.

De 1959 à 1976, quelques 300 ZUP ont été le cadre de la construction d'un million de logements collectifs. Les ZUP donnent ainsi naissance aux "grands ensembles", comprenant plusieurs centaines, voire milliers de logements. L'une des premières grandes opérations de ce genre fut la construction entre 1959 et 1961 de Sarcelles, symbole du gigantisme et de l'uniformité des nouvelles cités de la banlieue parisienne. L'architecte Labourdette y a imaginé des alignements tracés à la règle. Mais rapidement, les premières critiques se développent à l'égard de ces grands ensembles qui apparaissent comme de véritables cités dortoirs.

Dès 1961, devant le syndrome de ce que certains nomment alors la "sarcellite" (solitude du banlieusard, dont le lieu de résidence apparaît éloigné de toute activité économique et sociale), la circulaire Fontanet et Chenot impose aux promoteurs de prévoir à l'avenir dans toute construction de plus de mille logements un centre commercial et un centre socio-médical. Surtout, à la fin des années 1960, en réaction aux cités dortoirs, se développera le concept de ville nouvelle, consistant à concentrer en un même endroit résidences, loisirs, espaces verts, équipements commerciaux, scolaires et culturels, usines et bureaux.

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Même si l'expression de "cité dortoir" est employée dans le commentaire, la politique de construction des grands ensembles est présentée ici sous un jour tout à fait favorable : les cités nouvelles permettent d'éloigner leurs habitants des centres villes hypertrophiés et apparaissent comme un véritable symbole du progès et de la modernité. Rien n'est dit sur les "effets pervers" de ces grands ensembles (ségrégation sociale, très forte concentration de population dans des espaces très restreints, éloignement des différentes activités économiques, sociales et culturelles...). La confrontation d'images de grands ensembles alignés et rectilignes (Sarcelles notamment) et de petits villages de banlieue en train d'être absorbés par la ville permet de montrer le phénomène de périurbanisation comme quelque chose en voie de généralisation.

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