Vidéo
Proposé par Institut national de l’audiovisuel
Date de diffusion : 11 oct. 1972
Des membres du Mouvement de libération des femmes manifestent devant le Tribunal de Grande Instance de Bobigny le 11 octobre 1972. La jeune fille accusée d'avoir avorté, en sort, acquittée, avec son avocate Gisèle Halimi.
Niveaux et disciplines
Ressources pédagogiques utilisant ce média
Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel
Les femmes dans la société française depuis 1945
Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel
Procès de Bobigny : Gisèle Halimi plaide pour la dépénalisation de l’avortement
Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel
Le 17 janvier 1975, la loi Veil sur l’IVG est promulguée
Informations et crédits
- Type de ressource :
- Forme :
- Collection :
- Date de diffusion du média :
- 11 oct. 1972
- Production :
- INA
- Page publiée le :
- 2005
- Modifiée le :
- 29 juin 2023
- Référence :
- 00000000405
Contexte historique
En 1972, un an après la publication dans le Nouvel Observateur le 5 avril 1971 d'un manifeste signé par 343 femmes connues reconnaissant avoir eu recours à l'avortement, communément rebaptisé "Le Manifeste des 343 salopes", a lieu un procès emblématique : Marie-Claire, une jeune fille de 16 ans, inculpée sur dénonciation pour avoir avorté - à la suite d'un viol - avec la complicité de sa mère, est jugée à huis clos par le Tribunal de Grande Instance de Bobigny, avec sa mère et l'avorteuse. Les trois accusées sont défendues par l'avocate Gisèle Halimi, militante féministe, qui fait venir à la barre de nombreuses personnalités (dont Michel Rocard, Simone de Beauvoir, le biologiste Jean Rostang, les prix Nobel de médecine Jacques Menot et François Jacob ou le doyen de la faculté de médecine Paul Miès).
Le tribunal est de la sorte transformé en procès retentissant contre la loi de 1920 qui interdit l'avortement : les témoins la stigmatisent comme une loi injuste qui pénalise les femmes les plus démunies - on estime alors le nombre d'avortements clandestins à plus de 300 000 par an. De nombreuses actions sont menées durant le procès par les associations féministes, qui font de la contraception et de l'avortement leur principal cheval de bataille : le Mouvement de libération des femmes (MLF), créé en 1970, ou "Choisir", fondé en juillet 1971 par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir, qui organise une grande manifestation à Paris le jour du verdict, le 11 octobre 1972, en faveur de l'avortement libre et gratuit. La jeune Marie-Claire est finalement relaxée ; la mère et l'avorteuse sont condamnées quant à elles un mois plus tard à des peines minimales avec sursis.
Le procès crée un mouvement d'opinion important, et le 17 janvier 1975 la loi Veil, adoptée par l'Assemblée nationale, autorisant les interruptions volontaires de grossesse (IVG) pour une période de cinq ans, libéralise l'avortement.
Éclairage média
Ce court sujet réalisé le jour même du verdict du tribunal de Bobigny donne à voir un traitement en deux temps : la manifestation de membres du Mouvement de libération des femmes devant le tribunal, puis la sortie de l'accusée accompagnée de son avocate Gisèle Halimi. Dans la première séquence, les images des manifestantes qui demandent à rentrer dans le tribunal (le procès se déroulant à huis clos), des forces de l'ordre et de la bousculade entre militantes et policiers, révèlent la tension entourant ce procès. Tension également perceptible dans la seconde séquence, notamment dans le plan sur la jeune fille acquittée pleurant, le visage dans ses mains.
L'interview de Gisèle Halimi et les slogans des manifestantes ("ce n'est qu'un début, continuons le combat") illustrent bien l'aspect symbolique du verdict, vécu comme une étape vers la légalisation de l'avortement.