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Un paradoxe : reprise de l'activité économique en 1976 sans baisse du chômage

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 13 févr. 1976

La reprise économique en 1975-1976 ne permet pas d'enrayer la progression du chômage. Ce paradoxe s'explique notamment par les capacités des entreprises à produire plus sans embaucher ou au décalage entre les demandes et les offres de travail.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
13 févr. 1976
Production :
INA
Page publiée le :
2005
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000425

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

A partir du milieu des années 1970, le chômage s'enracine dans la société française et les politiques économiques semblent incapables d'enrayer sa progression. Pour lutter contre la crise économique survenue en France en 1973, à la suite du premier choc pétrolier, et relancer l'emploi, le gouvernement de Jacques Chirac décide d'appliquer au cours de l'année 1975 une politique de relance keynésienne.

Le "plan de soutien à l'économie", dont les mesures sont appliquées entre l'automne 1975 et le printemps 1976, consistait à augmenter les dépenses budgétaires afin de relancer la demande et la production : 20,9 milliards de crédits budgétaires sont destinés à aider les familles et les personnes âgées, à renforcer les investissements de l'Etat dans le domaine des équipements publics et industriels, et 9,6 milliards d'aide à la trésorerie des entreprises. Les effets de ce plan de relance furent indéniables sur le plan de l'activité économique : le PIB de la France augmente de 4 % environ au cours de l'année 1976.

Mais cette reprise de l'activité n'a eu aucune répercussion positive sur le chômage. Le nombre de demandeurs d'emplois en France ne redescend pas sous la barre du million, qui avait été atteinte au début de l'année 1975. Pour la première fois, on pouvait ainsi constater que la reprise économique ne signifiait pas obligatoirement la reprise de l'embauche. Cet échec démontre la difficulté de lutter contre une crise d'un type nouveau, dont la manifestation essentielle constitue le phénomène de la stagflation (inflation et chômage évoluent de pair), par des méthodes keynésiennes classiques. Il démontre également que le phénomène du chômage répond désormais davantage à des facteurs structurels (mutations profondes de l'appareil productif et de la société française) que conjoncturels (simple ralentissement de l'activité économique).

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Le commentaire se veut particulièrement pédagogique pour expliquer ce qui pouvait apparaître pour l'époque comme un paradoxe important : la reprise économique ne permet pas une baisse du chômage. Courbe de l'évolution du chômage depuis 1966 à l'appui, s'appuyant sur des images des secteurs industriels et des métiers les plus touchés par le phénomène (industrie automobile, métiers les moins qualifiés), il met le doigt sur les aspects structurels du chômage : décalage entre l'offre et la demande, mutation de l'appareil productif et capacité croissante des entreprises à produire plus sans embaucher.

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