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Les restructurations industrielles de l'année 1984

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 06 janv. 1984

Le gouvernement socialiste annonce au début de l'année 1984 un important plan de restructuration industrielle concernant notamment les secteurs les plus en difficultés (construction navale, charbonnages, sidérurgie, automobile).

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
06 janv. 1984
Production :
INA
Page publiée le :
2005
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000465

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

Après l'échec de la relance de 1981-1982, le gouvernement socialiste décide de faire le choix du réalisme en adoptant une politique de rigueur accompagnée d'importantes restructurations industrielles des secteurs les plus en difficultés. L'objectif consistait à renforcer la concentration de ces secteurs, en éliminant les entreprises les moins compétitives, et à mieux adapter les capacités de production au niveau réel de la demande (éviter la surproduction).

Après diverses consultations, le gouvernement de Pierre Mauroy annonce au début de l'année 1984 un grand plan de restructurations comportant quatre volets principaux : les constructions navales, les charbonnages, la sidérurgie, l'automobile. C'est Laurent Fabius, ministre de l'Industrie, qui était chargé de leur mise en oeuvre. Dans le domaine des constructions navales, le plan prévoyait le maintien en activité de quatre grands sites (Dunkerque, La Ciotat, La Seyne, Saint-Nazaire) mais avec une réduction de leur capacité de production de 30 % en 3 ans, entraînant pendant la même période la suppression de 5000 emplois sur 18000. Pour les charbonnages, le plan de restructuration prévoyait de diminuer en cinq ans la production de 18 millions à 11 millions de tonnes, ce qui devait entraîner la suppression de 6000 emplois par an pendant cinq années, soit plus de la moitié des 57 000 employés des Charbonnages. Plus sévère encore fut le plan de restructuration de la sidérurgie baptisé "plan acier" : suppression de 25 000 emplois en trois ans sur les 90 000 qui subsistaient, décisions de fermer les sites de Gandrange et Rombas (Lorraine) ainsi que le site de Fos-sur-Mer, pourtant particulièrement moderne. Des mesures identiques sont adoptées dans l'automobile : la généralisation de la robotisation entraîne des besoins en main-d'oeuvre moindre (OS notamment), tandis que les débouchés se réduisent (hausse de la concurrence, baisse de la demande intérieure). La restructuration doit ainsi se faire autour de deux constructeurs généralistes (Renault et Peugeot) et plusieurs dizaines de milliers d'emplois sont appelés à disparaître.

Les réactions à l'annonce des restructurations industrielles furent très vives, notamment dans le secteur de la sidérurgie (marche des sidérurgistes sur Paris le 13 avril 1984 réunissant 40 000 manifestants). Les conséquences politiques furent également particulièrement importantes : les communistes décidèrent de rompre leur accord passé avec les socialistes en juin 1981 ; fragilisé, Pierre Mauroy démissionne en juillet 1984 (il sera remplacé par Laurent Fabius) ; surtout, les socialistes se coupent de leur électorat populaire, ce qui explique leur défaite aux législatives de 1986.

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Pour illustrer le caractère inéluctable des restructurations industrielles, les images du reportage montrent le fonctionnement des principaux secteurs en crise (galeries de mines, chantiers navals, chaîne de montage chez Renault). Elles permettent de souligner l'importante robotisation et mécanisation de ces secteurs et leur inévitable répercussion sur la main-d'oeuvre. Mais le reportage souligne également, à travers des images de manifestations dans le bassin houiller lorrain, les importantes protestations sociales qui se développent rapidement contre ces mesures de restructuration.

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