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Le déclin des Charbonnages des années 60 jusqu'au plan de restructuration de 1984

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 16 févr. 1984

L'annonce du plan de restructuration des Charbonnages de France le 8 février 1984 est l'occasion d'une rétrospective sur l'évolution de ce secteur depuis les années soixante et les premières fermetures et manifestations (grèves de 1963).

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
16 févr. 1984
Production :
INA
Page publiée le :
2005
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000466

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

Les charbonnages apparaissent comme l'un des principaux secteurs concernés par le plan de restructuration industrielle annoncé par le gouvernement socialiste au début de l'année 1984. Après avoir constitué l'un des piliers de l'économie française, ce secteur connaît en fait un important déclin depuis les années soixante. Dès 1959, alors que la France fait le choix du pétrole comme principale source d'énergie, le "plan Jeanneney" prévoyait la fermeture des puits les moins rentables (Aveyron, Lorraine notamment), ce qui avait provoqué une importante mobilisation des mineurs (grève de Decazeville en 1961, marche des mineurs sur Paris en 1963).

Après le premier choc pétrolier, plusieurs experts préconisèrent toutefois, au nom de la sécurité des approvisionnements, un retour vers la production nationale de charbon. La décision fut donc prise de ralentir son repli et l'Etat multiplia les aides en faveur de ce secteur. Ce "sursis" ne pouvait cependant être que de courte durée car l'activité charbonnière n'était maintenue que grâce à un soutien de l'Etat qui compensait la différence entre les cours mondiaux et les prix de revient des Charbonnages de France. Une nouvelle relance de la production nationale de charbon fut tentée en 1981, après l'arrivée au pouvoir des socialistes. Mais cette politique s'est traduite par l'augmentation très rapide du déficit par tonne produite, c'est-à-dire de la différence entre le prix du charbon français et le prix du charbon importé. Ce déficit était passé de 101 francs en 1980 à 195 francs en 1983. Une vision réaliste de la situation du charbon montrait donc qu'une politique de fermeture des puits et de reconversion des mineurs apparaissait inéluctable.

D'importantes tensions opposèrent les syndicats et le gouvernement de Pierre Mauroy au cours des mois qui précédèrent l'annonce du plan de restructuration. Dès le 14 novembre 1983, le président des Charbonnages de France, Georges Valbon, membre du Comité central du parti communiste, avait démissionné pour protester contre la réduction des subventions et l'abandon d'une série de projets visant à sauvegarder les houillères. Le plan de restructuration fut annoncé le 8 février 1984. Il prévoyait de diminuer en cinq ans la production de 18 millions à 11 millions de tonnes, ce qui devait entraîner la disparition de 6000 emplois par an pendant cinq années, soit plus de la moitié des 57 000 employés des Charbonnages. Cette politique de restructuration et le déclin du secteur des Charbonnages marquent l'inéluctable disparition de la "civilisation de la mine" qui avait caractérisé le développement industriel de la France depuis le XIXe siècle.

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

En replaçant le plan de restructuration de 1984 dans un contexte beaucoup plus large et en remontant jusqu'aux premières difficultés des Charbonnages au cours des années 1960, le reportage permet de souligner l'aspect inéluctable de la disparition d'un secteur qui apparaissait jusque dans les années 50 comme l'un des piliers du développement industriel en France. Il permet également de suivre les importantes tensions qui se sont développées à la fin de l'année 1983 et au début de l'année 1984 entre les syndicats et le gouvernement, mais également entre socialistes et communistes, à propos du plan de restructuration. Deux lignes s'affrontent : une ligne "réaliste" sur le plan économique, défendue par François Mitterrand (lors de son voyage dans le Nord en avril 1983 notamment) ou ses ministres, et une ligne plus sociale, celle des syndicats ou des communistes, appelant au maintien des aides de l'Etat en faveur des Charbonnages afin d'éviter des conséquences catastrophiques sur l'emploi.

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