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La première Fête de la Musique, juin 1982

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 21 juin 1982

Le reportage montre deux exemples réussis de la première Fête de la Musique, en juin 1982.

Niveaux et disciplines

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
21 juin 1982
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000569

Contexte historique

Par Carole Robert

La création de la Fête de la Musique en 1982 par le ministère de la Culture de Jack Lang reflète un changement de la conception de la Culture qui englobe de plus en plus de diversité dans l'expression du talent, les pratiques artistiques ou la capacité d'invention. Cet élargissement renforce la vocation initiale du ministère.

C'est un décret du 10 mai 1982, repris le 11 juin 1997, qui officialise cette vision élargie de la culture, que Malraux avait initiée en 1959 : il s'agissait de rendre accessibles les œuvres au plus grand nombre possible de Français, d'assurer l'audience internationale de la culture française et de favoriser la création d'œuvres d'art. Jack Lang va plus loin dans la démocratisation de la diffusion et des pratiques culturelles. La Fête de la Musique permet à des musiciens amateurs de s'exprimer publiquement, ce qui correspond à une véritable demande populaire. En théorie, la Fête de la musique doit mettre en pratique l'idée que l'art est un langage qui brasse les différentes couches sociales : du rap à la musique classique, tous les styles se croisent. L'espoir d'un regain de sociabilité est aussi l'un des moteurs de ce type de manifestations. La Fête de la Musique encourage, d'une part, la pratique de la musique en France. Elle renforce d'autre part la consommation culturelle comme le font les Journées du Patrimoine.

Il est difficile de quantifier les conséquences de ces événements populaires sur les pratiques des Français mais on constate qu'en vingt ans, le nombre de personnes pratiquant un instrument de musique s'est multiplié. En 1997, plus d'un tiers des Français pratique en amateur une ou plusieurs activités culturelles. En outre, la mise en place de ce type de fêtes débouche sur la constitution progressive d'un tissu de pratiques amateurs organisées dans des réseaux parallèles, souvent associatifs, qui n'ont parfois aucun rapport avec le ministère. Ainsi plus de 150000 associations défendent en France la cause de la musique, du théâtre, de la littérature ou du patrimoine. Elles sont relayées par les municipalités et les pouvoirs publics octroient à 12000 d'entre elles l'équivalent de 8 milliards de francs en 2000. Ces chiffres reflètent le succès de la civilisation de loisirs, encouragée par la réduction du temps de travail et la longévité de la vie. Les pratiques culturelles et sportives ont le "vent en poupe".

Éclairage média

Par Carole Robert

La télévision participe à la popularité de la Fête de la Musique qu'elle soutient et diffuse en choisissant par exemple de consacrer une longue séquence à un ensemble amateur jazzy. Le choix d'un tournage à La Défense, lieu symbole de modernité et de chantier de "grands travaux" n'est pas neutre non plus : de façon latente, c'est l'action du ministère de la Culture qui est valorisée dans ce reportage.

Le reportage privilégie les interviews sur le terrain avec un cadreur, un preneur de son et un journaliste. La parole est ainsi donnée aux Français qui expriment leur satisfaction sur la fête de la Musique (aucun point de vue négatif n'est entendu). Remarquons qu'une longue partie de ce reportage ne laisse aucune place au commentaire en voix off, on entend les questions du journaliste sans le voir à l'écran. Ou il est simplement en amorce. La seconde partie du reportage se déroule à Suresnes, banlieue populaire. Là, le téléspectateur entend un commentaire en voix off. Après la complicité et l'énergie qui se dégagent de la première partie (caméra épaule, mouvements...), l'émotion est privilégiée grâce à des plans fixes en contre-plongée sur des gens émus qui écoutent par les fenêtres de la cité la chanson d'une chorale. La caméra se fait plus discrète, semblant voler des instants d'intimité chez des individus ignorant qu'ils sont filmés. Comme souvent, des individus de toutes générations sont interviewés ou filmés : les jeunes musiciens, les personnes âgées, les familles. Tout le monde peut s'identifier.

Le reportage est l'illustration efficace et en images de la réussite de la politique culturelle de Jack Lang : la diffusion de la culture auprès d'un plus grand nombre de Français, le développement d'une convivialité autour de ces événements culturels qui transcendent les clivages sociaux et générationnels, la possibilité de s'exprimer publiquement pour les jeunes talents et l'encouragement à la créativité partout, même dans les cités populaires. La télévision est un média de masse capable de convaincre le téléspectateur de l'importance d'une telle journée sans faire parler les hommes politiques.

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