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La Techno Parade

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 16 sept. 2000

Plus de 100 000 personnes défilent dans Paris au son de la techno mixée par des DJ's.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
16 sept. 2000
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000582

Contexte historique

Par Vincent Casanova

A la fin des années 80 en Angleterre et en Europe du Nord, la musique techno prend son essor dans de grands rassemblements spontanés, les "raves" (de l'anglais "to rave", délirer). La fermeture obligée des clubs anglais à 2h du matin contribue largement à son apparition. Ainsi la techno est-elle à la fois genre musical et mode de vie. Organisées clandestinement, les raves se prolongent jusqu'au matin voire pendant plusieurs jours. Le lieu de la fête, souvent choisi à contre-emploi (un champ, une usine abandonnée, le 16e arrondissement pour la Techno Parade), doit surprendre. L'univers du discours, au coeur de la fête, est remplacé par des vibrations sonores électroniques, stridentes ou planantes mais toujours dans le but de produire un effet sur le corps. La danse établit une nouvelle forme de communication.

Contre-réalité, la rave se présente au départ comme une résistance aux formes commerciales du divertissement culturel incarnées par les boîtes de nuit. Dès 1993, alors que le mouvement prend de l'ampleur, il fait l'objet d'une répression suite à la consommation de drogues interdites (l'ecstasy) au cours de ces fêtes. C'est alors que sur le modèle allemand, le mouvement se réglemente. C'est dans ce contexte que naît en 1998 la Techno Parade à Paris. Elle est l'occasion de faire la fête dans la rue au grand jour aux sons de la musique techno. Cette récupération institutionnelle est emblématique de la difficulté aujourd'hui pour tout mouvement de s'exprimer dans la marginalité. Ce contrôle passe par la médiatisation d'une scène techno présentable dont les manifestations retrouvent la forme traditionnelle du concert et dont les acteurs sont désormais identifiables, quelques noms (Jean-Michel Jarre ici comme père tutélaire) étant convoqués pour normaliser le phénomène. La présence d'hommes politiques (candidat à des élections comme Bertrand Delanöé ici, ministre de la culture) témoigne de cette reprise en main qui suscite une scission au sein du mouvement, les raves étant maintenant supplantées par les "free partys" ou Teknival. Cette contre-culture n'a toutefois jamais acquis de réelle portée politique.

Éclairage média

Par Vincent Casanova

Monté comme un clip (montage de plans très brefs), ce reportage entend rendre compte de l'ambiance survoltée qui anime la Techno Parade de Paris. Un fond sonore de musique techno accompagne le commentaire de la journaliste. Diffusé en fin de journal, ce sujet vise aussi à donner une image très bon enfant (beaucoup de jeunes qui se bombent les cheveux pour danser) de la manifestation, rompant avec la marginalité du mouvement techno. En filmant Bertrand Delanöé en train de soulever les branches d'un arbre et en donnant (très brièvement) la parole à Jean-Michel Jarre, il s'agit bien de contribuer à la normalisation d'un phénomène.

La télévision entreprend ici le processus de digestion de l'underground, processus dont elle est coutumière se nourrissant de toutes les tendances nouvelles pour pouvoir se renouveler constamment mais banalisant dès lors ce qui voulait y échapper.

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