Les derniers jours du blocus de Berlin

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 12 mai 1949

Le reportage montre différentes scènes de la vie contrastée à Berlin en 1949 et se termine sur la levée officielle du blocus.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de diffusion du média :
12 mai 1949
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000729

Contexte historique

Par Carole Robert

Dès l'hiver 1947-1948, les Alliés se résignent à la division de l'Allemagne en quatre zones. Mais les réunions des Quatre sont conflictuelles et les négociations semblent impossibles. Des violents débats sur l'interdiction du parti socialiste dans les zones occidentales et sur une déclaration polono-tchéco-yougoslave amènent le Conseil des Quatre à abandonner toute tentative de réunion.

Le 18 juin 1948, sans en discuter avec les Soviétiques, les occupants américains, britanniques et français créent dans leur trizone une nouvelle monnaie, le Deutsch Mark, afin de juguler l'inflation. Le 23 juin, les Soviétiques introduisent à leur tour une nouvelle monnaie dans leur zone tout en bloquant électricité et charbon dans le secteur occidental de Berlin. Le lendemain, ils bloquent toute circulation par route, chemin de fer et canal qui relient Berlin au reste de l'Allemagne.

Le 26 juin, Truman décide de faire ravitailler la ville par air, sous le commandement du général Clay, jusqu'à ce qu'une solution diplomatique soit trouvée. Le 28 juin, 150 avions atterrissent sur l'aérodrome de Tempelhof avec 400 tonnes de ravitaillement, le trentième des besoins quotidiens des habitants. Les Soviétiques n'essayent pas d'intercepter les avions, pensant avoir trouvé la solution pour faire disparaître Berlin comme poste avancé de la zone occidentale. Le transport aérien s'organise : le 20 juillet, le volume acheminé quotidiennement atteint 2 400 tonnes et la population berlinoise supporte un rationnement draconien. Selon Clay, qui refuse d'abandonner Berlin aux mains des Soviétiques, pour être efficace, le pont aérien doit s'intensifier et passer à 4 500 tonnes par jour. Au cours de l'automne 1948, dans Berlin, la vie économique s'organise : les avions transportent même une centrale électrique en pièces détachées et le charbon pour l'alimenter. Le pont aérien s'intensifie avec la participation de la Grande-Bretagne, de pilotes d'Australie, du Canada, d'Afrique du Sud, de Nouvelle-Zélande et, dans une moindre mesure, de la France. Hommes politiques et intellectuels occidentaux se succèdent à l'aérodrome pour manifester leur soutien. Le 5 décembre, la ville assiégée réitère son soutien à Ernest Reuter, social-démocrate.

La ville devient le symbole du combat pour la liberté. Au cours des 11 mois de blocus, le pont aérien livre à Berlin 2 millions et demi de tonnes de marchandises, au cours de quelques 275 000 vols. Il cause la mort de 39 aviateurs anglais, de 31 Américains et de 9 civils et coûte aux États-Unis 350 millions de dollars, 17 millions de livres à la Grande-Bretagne et 150 millions de Deutsch Mark au peuple allemand. Les Soviétiques prennent conscience de l'échec du blocus et début mai ils annoncent la levée du blocus pour le 12. Le pont aérien est réellement levé quelques mois plus tard (30 septembre).

Éclairage média

Par Carole Robert

Ce reportage des Actualités françaises est très littéraire. Il comporte de nombreuses figures de style. De plus, le reportage témoigne d'une véritable recherche dans les effets d'images. Les plans fixes, photographiques, très bien cadrés, sont riches en effets divers - humour, compassion pour les enfants des rues.

Des tentatives d'effets de mouvements de caméra se succèdent également, comme le premier plan, en plongée vue d'un avion, de nombreux panoramiques dans la rue, le plan où la caméra tourne dans un effet de danse, parallèle au jazz. Il montre des séries de scènes de rue, de vie quotidienne, de misère et de fête. Le commentaire refuse d'accepter l'idée d'une véritable joie malgré la gaieté affichée des danseurs de jazz. Il insiste sur les contrastes et rappelle la défaite : on sent que la guerre n'est pas loin. Il est peu question des Américains et des Anglais dans ce reportage pourtant consacré au blocus.

La fin est très lyrique et pleine d'espoir : le jour se lève sur Berlin, la crise s'apaise, paix européenne. Les images symboliques sur le départ du train, montées très rapidement, véritable enchaînement de plans rapprochés en contre-plongée, renforcent cette idée de changement et d'espoir.

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