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La profanation du cimetière d'Herrlisheim

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 30 avr. 2004

La profanation du cimetière juif d'Herrlisheim, le 30 avril 2004, témoigne de la persistance du racisme en France. Il invite à s'interroger sur la spécificité de l'antisémitisme en Alsace.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
30 avr. 2004
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000852

Contexte historique

Par Julie Le Gac

Le 30 avril 2004, jour anniversaire de la mort de Hitler, le cimetière juif de Herrlisheim est profané : 137 tombes sont saccagées et recouvertes d'inscriptions antisémites. L'emploi d'une signalétique nazie relativement sophistiquée (des croix gammées et des signes SS, mais aussi des sigles codés comme HH ou 88 pour Heil Hitler! ou des slogans comme Juden Raus! (les juifs dehors), Ein Reich, Elsass, Sieg für den Führer (un Empire, l'Alsace, victoire au Führer) témoignent des motivations antisémites et néo-nazies des profanateurs. Par ailleurs, l'attention portée à la mise en scène macabre avec l'ornement de stèles par des drapeaux allemands et le choix réfléchi des cibles (les plus vieilles tombes plutôt que les récentes, dont la pierre aurait été plus facile à nettoyer) permettent d'orienter l'enquête vers des organisations structurées valorisant les thèses racistes des nazis.

La profanation du cimetière d'Herrlisheim suscite une vive émotion et le Premier ministre Dominique de Villepin vient témoigner à la population locale son indignation. Néanmoins, la mobilisation nationale est bien moindre que lors de l'affaire de Carpentras en 1990. Cette nouvelle profanation du cimetière d'Herrlisheim invite à s'interroger sur la spécificité de l'antisémitisme en Alsace, une région accueillant l'une des plus grandes communautés israélites de France. En effet, plus de la moitié des profanations des 20 dernières années se sont produites dans l'Est de la France. Une grande partie de ces actes est liée au trouble suscité par la mémoire de la Seconde Guerre Mondiale, comme en témoignent les nombreuses dégradations volontaires du camp de Struthof.

Toutefois, on peut se demander si l'antisémitisme alsacien ne doit pas également être lu comme une forme de racisme. Le vote Front National est particulièrement important dans les campagnes alsaciennes. Le parti d'extrême droite recueille ainsi près d'un tiers des voix aux élections régionales de 2004. La profanation d'une cinquantaine de tombes abritant les soldats musulmans des deux guerres mondiales à Haguenau, dans la nuit du 23 au 24 juin 2004, confirme la dimension raciste de ces actes de profanation.

Éclairage média

Par Julie Le Gac

Ce document s'efforce de dénoncer l'horreur inhérente aux actes de profanation. La succession d'images de tombes saccagées et recouvertes de croix gammées ou inscriptions nazies suscite émotion et indignation. Parallèlement, les témoignages recueillis auprès de la communauté juive soulignent l'incompréhension face à la résurgence des idées nazies. Comment peut-on, 60 années après, porter des idées de haine alors qu'on connaît désormais les atrocités auxquelles elles ont conduit ?

Ce reportage met ensuite en exergue l'importance des actes antisémites en Alsace en rappelant la récurrence des profanations. L'interview du vice-président du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France souligne la multiplication des actes antisémites en France. Il mêle à cet égard des phénomènes se situant à des échelles différentes : le négationnisme, les attaques physiques racistes, ou les difficultés attachées à l'enseignement de la Shoah dans les collèges et lycées. Ce dernier phénomène, en effet, est plus lié à un antisémitisme nouveau, généré par le conflit israélo-palestinien. Il se distingue donc très nettement de l'antisémitisme prôné par les groupes néo-nazis.

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