Vidéo
Proposé par Institut national de l’audiovisuel
Date de diffusion : 07 févr. 1998 | Date d'évènement : 06 févr. 1998
Rétrospective de l'action du préfet de la région Corse Claude Erignac assassiné à Ajaccio le 6 février 1998 par un commando de nationalistes.
Niveaux et disciplines
Informations et crédits
- Type de ressource :
- Forme :
- Collection :
- Date de l'évènement :
- 06 févr. 1998
- Date de diffusion du média :
- 07 févr. 1998
- Production :
- INA
- Page publiée le :
- 2007
- Modifiée le :
- 29 juin 2023
- Référence :
- 00000000994
Contexte historique
C'est à partir du drame d'Aléria, le 22 août 1975, marqué par la mort de deux gendarmes mobiles, que le mouvement nationaliste corse se radicalise et qu'un cycle de violences quasiment ininterrompues débute. De nombreux attentats visent dès lors régulièrement les bâtiments publics qui, pour les nationalistes corses, symbolisent l'Etat français oppresseur. Plusieurs serviteurs de l'Etat, militaires ou membres des forces de l'ordre, sont eux-mêmes victimes d'attentats. Ainsi, un légionnaire est tué et deux sont blessés par un attentat du Front de libération nationale de la Corse (FLNC) dans la nuit du 11 au 12 février 1982, alors que le Parlement vient d'adopter le premier statut particulier de la Corse. De même, un CRS est abattu à Bastia le 2 décembre 1984, puis un gendarme le 4 août 1987 et un autre est tué le 8 mars 1988. Outre ces représentants de l'ordre, Pierre-Jean Massimi, le secrétaire général du département de la Haute-Corse est lui aussi assassiné le 13 septembre 1983.
Toutefois, en 1998 un très grand pas est encore franchi dans l'escalade de la violence contre les fonctionnaires: le 6 février 1998, Claude Erignac, préfet de la région Corse depuis janvier 1996, est abattu par un commando à Ajaccio, en pleine rue, de trois balles dans la nuque. Cet assassinat, revendiqué trois jours après par un groupe de nationalistes en rupture avec les organisations officielles, provoque un immense choc: la condamnation est unanime en Corse comme sur le continent. Sur le perron de l'Elysée, le président de la République Jacques Chirac condamne "un acte barbare d'une extrême gravité et sans précédent dans notre histoire". C'est en effet la première fois que les nationalistes corses s'en prennent physiquement au principal représentant de l'Etat dans l'île.
Le 9 février, le chef de l'Etat et le Premier ministre Lionel Jospin assistent à Ajaccio à une cérémonie d'hommage solennel à Claude Erignac. L'enquête débute avec difficulté et ce n'est que le 21 mai 1999 que quatre membres du commando soupçonnés d'avoir assassiné le préfet Erignac sont arrêtés. Néanmoins, au cours de l'interpellation, l'un d'entre eux, Yvan Colonna, prend la fuite. Il n'est arrêté que le 4 juillet 2003 dans une bergerie où il était réfugié. Deux membres du commando, Vincent Andriuzzi et Jean Castella, ont quant à eux été condamnés, en juillet 2003, à trente ans de réclusion.
Éclairage média
Ce sujet diffusé sur France 2 le 7 février 1998, le lendemain de l'assassinat du préfet de la région Corse Claude Erignac, ne décrit pas le déroulement de cet événement sanglant ni ne mentionne ses auteurs éventuels. Faisant le portrait de Claude Erignac, il dresse surtout le bilan de son action durant deux ans à la tête de la préfecture de la région Corse.
Comme dans tout reportage nécrologique, le journaliste utilise l'imparfait pour évoquer la personne disparue, en l'occurrence Claude Erignac, et s'appuie essentiellement sur des images d'archives. On voit Erignac en discussion avec la presse, tenant une réunion ou prononçant un discours. Un bref extrait d'une déclaration est même insérée afin d'en souligner l'ironie tragique "a posteriori": elle a en effet été faite sur les lieux de la gendarmerie de Pietrosella qui a été plastiquée et dans laquelle a été dérobée l'arme qui servira à le tuer.
Outre ces images d'archives, le sujet recourt également à quelques plans filmés à Ajaccio le soir même de l'assassinat - les réactions d'habitants - ou le lendemain. Ils sont uniquement utilisés comme illustrations du commentaire. Les images de policiers fermant les grilles de l'hôtel de la préfecture de région servent ainsi à symboliser la volonté de Claude Erignac de ne bénéficier d'aucune protection.