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La guerre de 34 jours entre Israël et le Hezbollah

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 17 juil. 2006 | Date d'évènement : 12 juil. 2006

L'enlèvement par le Hezbollah de deux soldats Israéliens provoque une guerre de 34 jours entre l'organisation terroriste et l'armée israélienne. Les infrastructures du Liban sont très touchées tandis que les principales victimes sont des civils.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
12 juil. 2006
Date de diffusion du média :
17 juil. 2006
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001122

Contexte historique

Par Julie Le Gac

Dans un climat de grande tension au Proche Orient, une attaque terroriste à la frontière israélo-libanaise provoque entre le Hezbollah et Israël, une guerre de 34 jours, soit une durée supérieure au cumul des guerres de 1967 et 1973.

Le 12 juillet 2006, le Hezbollah kidnappe deux soldats israéliens, Eldad Regev et Ehud Goldwasser, et en tue 8 autres. Cette opération, nommée "Promesse sincère" est considérée comme un acte de guerre par Ehoud Olmert qui refuse l'échange avec des prisonniers palestiniens et invoque la responsabilité de l'Etat libanais dans la mesure où le Hezbollah participe au gouvernement de Beyrouth.

La riposte israélienne, baptisée "punition adéquate", est immédiate et puissante. Elle s'inscrit en effet dans le cadre de la "guerre mondiale contre le terrorisme" déclarée par l'Administration américaine au lendemain des attentats du 11 septembre. Tsahal bombarde les principaux centres névralgiques du Hezbollah : son quartier général et les locaux d'al Manar, sa chaîne de télévision, dans la banlieue sud de Beyrouth, la région de Baalbek, un de ses bastions, et surtout les bases militaires situées au sud du pays, d'où les roquettes frappant Israël sont tirées. Parallèlement, Israël impose un blocus international au Liban afin d'empêcher le réapprovisionnement en armes du Hezbollah. Les pistes de l'aéroport de Beyrouth sont bombardées, tout comme les principaux ponts et routes du pays. Des navires de la marine israélienne, visibles depuis les côtes du sud du pays et de Beyrouth empêchent toute liaison maritime libanaise. Des objectifs industriels sont également pris pour cible. C'est le cas notamment de la centrale de production d'électricité située à une vingtaine de kilomètres de Beyrouth. De son côté, Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, proclame, le 14 juillet, la "guerre ouverte" contre Israël. Des tirs du Hezbollah touchent un navire de guerre israélien au large de Beyrouth le 14 et des missiles atteignent Haïfa, 3ème ville d'Israël le 16 juillet. Le conflit prend une dimension nouvelle lorsque le 23 juillet, Israël, après 10 jours de raids aériens, étend son offensive au sol. Toutefois sa progression est contrariée par une forte résistance du Hezbollah. Le 30 juillet, deux missiles israéliens tuent une trentaine de civils réfugiés dans une maison à Cana. La présence parmi les victimes de femmes et d'enfants émeut profondément l'opinion internationale.

Parallèlement, des négociations entre les Etats Unis et le France sont entreprises dans le cadre de l'ONU. La proposition effectuée le 7 août par le gouvernement libanais de déployer 15 000 soldats libanais au sud dès le retrait de Tsahal permet de débloquer les négociations et le 12 août, le Conseil de Sécurité de l'ONU vote à l'unanimité la résolution 1701 qui réclame la cessation immédiate des hostilités. Le 13 août, Israël, le Liban et le Hezbollah approuvent l'accord et le cessez-le-feu entre en vigueur le 14 août. Une force multinationale de maintien de la paix, la FINUL II, composée en grande majorité d'Italiens et de Français, est déployée dans le sud Liban à la fin de l'été.

Le bilan de cette guerre de 34 jours est lourd. Tsahal a tiré en moyenne 3 000 bombes par jour et si le Hezbollah n'a pas révélé le nombre de morts dans ses rangs, le Liban déplore plus de 1 200 morts et 4 000 blessés. De son côté, le parti de Dieu a tiré un total de 3 900 roquettes sur la Galilée, provoquant la mort de 160 personnes dont 117 soldats et 4 000 blessures physiques ou nerveuses. Les bombardements israéliens ont détruit la quasi totalité des infrastructures libanaises et engendré des dégâts écologiques considérables. En particulier, le port de Jbail, l'antique Byblos, a été touché par une marée noire. L'économie libanaise, fondée en grande partie sur le tourisme, est considérablement affaiblie. Le Liban condamne en outre l'emploi, dans les derniers instants de la guerre, de bombes à dispersion par Tsahal, qui provoquent après la cessation des hostilités de nombreuses victimes civiles.

Cette guerre modifie quelque peu l'équilibre des forces dans la région. Elle se solde par un échec incontestable pour Tsahal qui n'a pas atteint ses objectifs militaires et n'est pas parvenue à anéantir le Hezbollah. L'opinion israélienne exprime d'ailleurs ses déceptions et craintes et critique vertement Ehoud Olmert. Inversement, l'organisation terroriste célèbre une "victoire divine" qu'elle considère comme son deuxième succès sur Israël après le retrait des forces armées du sud Liban en 2000. Le Hezbollah renforce son crédit dans l'opinion et affirme ainsi son poids politique. Enfin, le gouvernement libanais et son premier ministre Fouad Siniora qui a appelé dès le 14 juillet à un cessez-le feu, sortent encore plus affaiblis de la crise. En outre, déjà très fortement endetté, l'Etat libanais a besoin de l'aide internationale pour financer la reconstruction des infrastructures. Le Hezbollah, quant à lui, renforce son prestige en aidant la population à rebâtir ses habitations. Dès lors, si pendant la guerre, les Libanais ont connu une union sacrée face à un ennemi commun, à l'issue du conflit, les équilibres politiques et communautaires sont modifiés et le poids de l'Etat affaibli.

Éclairage média

Par Julie Le Gac

Quelques jours après le début des hostilités entre le Hezbollah et Israël, ce reportage s'efforce de présenter une vision équilibrée du conflit.

Ainsi, il s'intéresse tout d'abord aux conséquences désastreuses pour la population civile libanaise des bombardements visant les positions du Hezbollah effectués par l'Armée israélienne. Les images de maisons détruites dans le Sud Liban, d'enfants réfugiés dans une école alors que le commentaire rappelle que les bombardements privent une partie de la population d'eau et d'électricité, ou encore le gros plan sur une enfant libanaise, blessée et hospitalisée, soulignent les souffrances de la population libanaise. Par ricochet, elles suscitent la compassion du téléspectateur.

Toutefois, ce reportage précise ensuite que le nord d'Israël est également pris pour cible par des tirs de roquette, en provenance du Hezbollah, cette fois ci. Surtout, il rappelle l'origine du conflit, l'enlèvement par l'organisation terroriste de deux soldats de Tsahal le 12 juillet 2006. L'interview de la femme d'un des deux soldats enlevés, une jeune mariée, qui lance un appel au Hezbollah, est particulièrement émouvante.

Enfin, les images de l'évacuation des occidentaux du Liban, et notamment les plans sur les appareils de la Royal Air Force, soulignent les craintes des pays occidentaux quant au dénouement de la crise.

17 ans après la fin de la guerre civile, ce reportage illustre le retour des affrontements armés sur le territoire libanais.

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