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Les débuts de l'office franco-allemand de la jeunesse (OFAJ)

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 11 août 1964

L'office franco-allemand de la jeunesse est fondé en 1963, comme une conséquence directe du traité de l'Élysée. Cet organisme binational est chargé d'organiser dans les deux pays des rencontres de jeunes. Dans l'esprit de ses créateurs, la jeunesse doit incarner la réalité de l'amitié franco-allemande.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
11 août 1964
Production :
INA
Page publiée le :
21 juin 2013
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001431

Contexte historique

Par Claude Robinot

On peut dire sans conteste que l'Office franco-allemand de la jeunesse (OFAJ) est un produit du traité de l'Élysée. Moins de six mois séparent la signature de l'un et la naissance de l'autre. Dans son discours de Ludwigsburg à la jeunesse allemande, de Gaulle avait dit que la solidarité naturelle entre Français et Allemands devait être organisée par les gouvernements et vécue par la jeunesse. Le traité, dans la partie consacrée à l'éducation et à la jeunesse, précisait : « Toutes les possibilités seront offertes aux jeunes des deux pays pour resserrer les liens qui les unissent et pour renforcer leur compréhension mutuelle. Les échanges collectifs seront en particulier multipliés. »

Adenauer et de Gaulle appartiennent à la génération qui a vécu et souffert des deux guerres mondiales. Ils ont une vision commune du rôle de la jeunesse dans le rapprochement des deux peuples.

La mise en place de l'office est assez rapide : dès 1964, il est en ordre de marche et capable de fonctionner. Il a un statut d'organisation internationale. Il est dirigé par le duo franco-allemand François Altmeyer et Albrecht Krause, installés près de Bonn. Le premier est un énarque, le second un juriste ; tous les deux ont une expérience administrative et connaissent bien les milieux de l'éducation. Cette direction centrale pilote les deux sections nationales installées à Bonn et Paris. À tous les échelons, on trouve une paire binationale. Cette structure un peu lourde sera abandonnée en 1973 au profit d'une direction unique pour les deux pays.

En 1964, des programmes sont spécialement élaborés pour une meilleure connaissance de l'autre : « découverte de la France » et « Wir entdecken Deutschland ». L'originalité de l'OFAJ est qu'il s'adresse à la jeunesse dans son ensemble. Les échanges scolaires et universitaires sont une évidence, mais il y a aussi des stages d'échanges entre jeunes professionnels, y compris pour les agriculteurs et les ouvriers. C'est à ce titre que l'OFAJ participe et subventionne en partie la rencontre à Strasbourg de la JOC. (Jeunesse ouvrière chrétienne).

À côté de l'entrée par le statut professionnel, l'OFAJ propose des échanges autour d'activités spécifiques comme les rencontres sportives et culturelles, les stages linguistiques et les centres de vacances. Depuis sa fondation, l'Office a subventionné les échanges de millions de jeunes et organisé des centaines de milliers de stages. L'historien allemand Joseph Rovan a pu écrire un peu pompeusement qu'il s'agissait de « la plus grande migration des peuples jamais organisée en temps de paix par des moyens et avec des intentions pacifiques ». Il est vrai que l'OFAJ a réussi à changer durablement le regard de l'autre et développer les pratiques interculturelles. Il a su aussi s'adapter à l'air du temps. En 1967, l'OFAJ organise à Paris un festival franco-allemand de la jeunesse auquel participent des orchestres symphoniques et des chorales de jeunes. 

En 2004, une mission parlementaire franco-allemande a fait le bilan des activités passées. L'année suivante, les deux gouvernements ont redéfini les missions et les programmes en recentrant l'activité sur les échanges scolaires et extra-scolaires : les objectifs doivent être en cohérence avec les politiques menées par les ministères en charge de la jeunesse en France et en Allemagne. Une attention particulière est portée à la formation des jeunes chômeurs. 

Éclairage média

Par Claude Robinot

Ce reportage a été diffusé dans le cadre d'une édition spéciale du journal télévisé dont la durée est proche du format magazine. Nous n'en voyons ici qu'un extrait. Le tournage a été fait en son synchrone dans plusieurs lieux d'Allemagne de l'ouest.

À l'été 1964, l'OFAJ a un an d'existence, mais son fonctionnement réel et sa présence sur le terrain ont moins de six mois. Les stages et les actions filmées dans ce sujet sont les premières.

Le rôle de l'organisme est encore mal connu du grand public, il s'agit de le rendre populaire. Les locaux du siège ont été installés sur les bords du Rhin, au sud de Bonn, dans la station thermale de Bad Honnef. C'est d'ailleurs à proximité de cet endroit qu'est installé le camp de vacances réservé aux jeunes Français de La Roche-sur-Yon et à leurs homologues allemands. Les deux professeurs qui dirigent le camp illustrent parfaitement l'esprit de l'entreprise qui met à l'œuvre un tandem binational. Les stages et les séjours sont ouverts au ouvriers et aux jeunes agriculteurs (ces derniers attendront 1968 pour découvrir les premiers échanges).

Le reportage se plie au désir de l'OFAJ de montrer la réalité de son action qui favorise le rapprochement franco-allemand dans le cadre de l'Europe. L'exemple d'échange scolaire entre des lycéens français et allemands correspond à l'idée que l'on se fait des échanges culturels : un camp de vacances, des cours de langue et des chansons. L'ensemble est mis en scène avec ses professeurs un peu trop cravatés dans ce cadre estival, un tableau noir et des élèves installés dans l'herbe pour un cours de langue organisé pour la télévision. On comprend au travers de leur propos que les élèves allemands sont déjà allés en France et que les Français leur retournent la visite. Dans le contexte de l'époque, il s'agit probablement d'un stage destiné à la formation de moniteurs qui, à leur tour, prendront part à des rencontres interculturelles.

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