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Le projet MOSE : protéger Venise des inondations

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 05 févr. 2013

Venise est régulièrement inondée par la mer. Elle a notamment été dévastée par une très grande inondation le 4 novembre 1966. Le projet MOSE a ainsi pour but de protéger Venise par la construction de gigantesques digues flottantes. Le dispositif de digues mobiles flottantes est présenté.

Niveaux et disciplines

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
05 févr. 2013
Production :
INA
Page publiée le :
25 nov. 2013
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001472

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Le niveau des mers de la planète a augmenté en moyenne de 19 centimètres entre 1901 et 2010 selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Située en moyenne à un mètre au-dessus du niveau de la mer, la ville de Venise, en Italie, se trouve ainsi de plus en plus vulnérable face aux marées exceptionnelles de la mer Adriatique : l'acqua alta, les hautes eaux, venues du large. La Cité des Doges a ainsi été dévastée le 4 novembre 1966 par une marée catastrophique qui a atteint la hauteur de 194 centimètres au-dessus du niveau de la mer. Depuis, le phénomène d'acqua alta apparaît de plus en plus fréquent : entre 1996 et 2005, Venise a subi plus de 50 inondations supérieures à 110 centimètres, soit deux fois plus que la moyenne du demi-siècle précédent. La Sérénissime a par exemple été inondée le 1er décembre 2008 par une marée de 156 centimètres au-dessus du niveau de la mer, tout comme le 11 novembre 2012 par une marée de 149 centimètres.

Afin de préserver la Cité des Doges et son patrimoine monumental exceptionnel, le projet MOSE, ou MOÏSE en italien, acronyme de « module expérimental électromécanique », a été lancé à partir de 2003. Il s'agit d'un gigantesque chantier de construction de digues flottantes qui doivent protéger Venise contre les plus hautes marées. Il prévoit en effet l'aménagement sur près de 20 kilomètres de trois barrières mobiles de digues. Posées au fond des passes qui font communiquer la lagune vénitienne avec la mer Adriatique, les digues seront élevées par injection d'air comprimé lorsque la hauteur de la mer dépassera les 110 centimètres. Cette situation se présente cinq fois en moyenne chaque année.

Ce projet pharaonique prévoit ainsi l'installation de 78 digues flottantes géantes de 300 tonnes chacune fixées sous l'eau dans des caissons de béton armé de 20 000 tonnes. 41 digues sont prévues pour fermer la passe du Lido, 19 pour celle de Malamocco et 18 pour celle de Chioggia. La totalité de ce gigantesque ouvrage de protection de Venise doit être achevé d'ici à 2016. Les quatre premières digues flottantes mobiles, hautes de 4 mètres, ont été mises en service en octobre 2013 à l'entrée de la passe du Lido. Le projet MOSE a toutefois suscité des critiques. Elles sont d'abord relatives à son coût : 4,8 milliards d'euros ont été dépensés. Les critiques visent par ailleurs la menace éventuelle que MOSE fait peser sur l'écosystème de la lagune vénitienne.

Ce projet ne constitue pas le seul moyen de protection de la Cité des Doges et de sa lagune contre l'acqua alta. Le littoral vénitien fait en effet l'objet de différents aménagements destinés à le préserver des hautes eaux depuis 1987. Une centaine de kilomètres de quais des îles habitées de la lagune ont été rehaussés de 15 à 20 centimètres. De plus, 45 kilomètres de plages et 8 kilomètres de dunes littorales ont été renforcés.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Diffusé dans le journal télévisé de 20 heures de France 2 le 5 février 2013, ce reportage a été réalisé par deux envoyés spéciaux à Venise, le journaliste Renaud Bernard, correspondant de France 2 en Italie, et la journaliste reporter d'images Karine Guillaumain. Tous deux sont installés à Rome, au sein du bureau permanent de France 2 en Italie. Ce bureau est chargé de couvrir toute l'actualité italienne ainsi que celle du Vatican.

Entièrement consacré au projet MOSE de protection de Venise contre l'acqua alta, ce reportage se compose en grande partie d'un montage de plans tournés pour l'occasion et d'images d'archives. Les images d'archives insérées dans le sujet portent sur deux périodes très espacées dans le temps, dont la date est précisée en incrustation sur l'écran. Les premières montrent brièvement une inondation dans la Cité des Doges le 28 octobre 2012, soit quelques mois avant la réalisation du présent reportage. Les secondes images sont quant à elles beaucoup plus anciennes : elles donnent à voir l'inondation catastrophique du 4 novembre 1966, lorsque le niveau de la mer avait atteint 194 centimètres. L'ensemble de ces images d'archives visent à montrer la vulnérabilité de Venise face à la montée des eaux.

Le reportage comporte cependant une majorité d'images factuelles filmées par l'équipe de France 2 à Venise en février 2013. Elles ont principalement été tournées au sein même du dispositif de protection MOSE, dans une galerie qui relie des digues mobiles, sous la mer. Le journaliste Renaud Bernard insiste du reste à deux reprises sur l'exclusivité de ces images. Il cherche ainsi à accroître l'intérêt du téléspectateur en précisant que les journalistes de France 2 sont les premiers à pénétrer à l'intérieur de cet ouvrage gigantesque et à y filmer. Un bandeau « exclusif » incrusté sur l'image le rappelle. Un plateau en situation de Renaud Bernard a d'ailleurs été tourné à l'intérieur de la galerie : coiffé d'un casque et d'un gilet de chantier, le journaliste poursuit ses commentaires tout en s'avançant vers la caméra.

Ce reportage adopte un traitement didactique. Il s'emploie en effet avant tout à expliquer le fonctionnement du projet MOSE. Pour cela, il s'appuie d'abord sur les images factuelles tournées au sein du chantier et commentées par le journaliste. Le dispositif est également expliqué par deux acteurs du projet : un ingénieur et une architecte, qui est aussi responsable de la communication de Consorzio Venezia Nuova, le groupement d'entreprises en charge de la construction des digues. Enfin, des images 3D permettent de montrer la future mise en action des digues mobiles en cas de haute marée.

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