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Visite décennale de la centrale nucléaire de Civaux

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 15 nov. 2011

Huit mois après la catastrophe de Fukushima, ce dossier présente les opérations mises en œuvre lors de la visite programmée de maintenance de la centrale nucléaire de Civaux afin de vérifier le bon fonctionnement du réacteur numéro 1.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
15 nov. 2011
Production :
INA
Page publiée le :
01 oct. 2014
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001623

Contexte historique

Par Fatima RahmounProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris ) et

Par Sophie EdouardProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris )

La centrale de Fessenheim est la première centrale nucléaire française dont les réacteurs sont à eau pressurisée (REP). En 1967, sous la présidence de Charles de Gaulle, il est décidé de construire deux réacteurs nucléaires basés sur la technologie française Uranium Naturel Graphite Gaz (UNGG) à Fessenheim. En 1969, sous la présidence de Georges Pompidou, c'est la filière REP (technologie américaine) qui est finalement choisie. La centrale a été mise en service en 1977. La mise en arrêt définitif de la centrale de Fessenheim a été promis en septembre 2012 par le Président François Hollande et devrait avoir lieu en 2016. Si elle est effectivement arrêtée à cette date, elle aura eu une durée de vie de 39 ans, ce qui correspond à l'objectif affiché depuis les années 1980 par EDF. De nombreux incidents dont 5 de niveau 1 sur l'échelle internationale des évènements nucléaires (INES) ont eu lieu dans cette centrale depuis début 2000.

En 1980, il est décidé d'implanter une centrale nucléaire à Civaux qui sera mise en service en 1997. La centrale se compose de deux réacteurs nucléaires de la filière REP. La centrale de Civaux possède les tours aéroréfrigérantes les plus hautes parmi les centrales nucléaires d'EDF (178 m). Elle a connu un incident de niveau 2 sur l'échelle INES en 1998. Quelques mois après la diffusion de ce reportage, l'analyse des eaux souterraines sous la centrale a révélé la présence de tritium à une concentration de 540 becquerels/litre (Bq/L) contre une valeur de 8 Bq/L attendue. Le matériel a l'origine de cette fuite a été réparé dans le courant de l'année 2012.

Le Service Central de Sûreté des Installations Nucléaires (SCSIN) a été créé en 1973 et devient la Direction de la Sûreté des Installations Nucléaires (DSIN) en 1991 puis la Direction Générale de la Sûreté Nucléaire et de la Radioprotection (DGSNR) en 2002. L'Autorité de Sûreté Nucléaire est créée en juin 2006 par la « loi TSN » (Transparence et Sécurité en matière Nucléaire) pour remplacer la DGSNR.

Éclairage média

Par Fatima RahmounProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris ) et

Par Sophie EdouardProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris )

Dans des reportages datant du milieu des années 1980 (voir les sujets Le pari nucléaire : 15 ans après et Le nucléaire civil français : origine et bilan d'étape), la sécurité des centrales nucléaires n'était pas traitée malgré au moins deux accidents assez graves à la fin des années 1970 et au début de l'année 1980. Dans ce reportage, il ne s'agit que de sécurité. Quelques mois après la catastrophe de Fukushima, classée 7 à l'échelle INES, l'état des centrales nucléaires françaises préoccupe. En effet, la catastrophe de Fukushima a eu lieu au Japon, dans un pays développé et très avancé en matière de sécurité industrielle, en particulier concernant le nucléaire. Le cas de figure est bien différent de celui de la catastrophe de Tchernobyl, où de nombreuses erreurs humaines ont été commises.

Après le lancement plateau, le reportage démarre sur des images tournées à l'extérieur de la centrale. La campagne semble paisible. La caméra zoome sur le brouillard d'un réfrigérant, l'image se brouille... Nous pénétrons dans la centrale grâce à ce petit effet.

Ce reportage est présenté pour rassurer l'opinion publique française. Il donne une impression globale de grande transparence. On suit des techniciens et leur responsable pendant quelques opérations de maintenance du réacteur numéro 1 de la centrale de Civaux, qui n'a que 13 ans.

Le reportage présente des techniciens hautement qualifiés. Il ne s'agit pas de production de masse. On parle d'artisanat. Et ce mot très noble ajoute encore plus de sérieux aux opérations de maintenance. Le journaliste Nicolas Chateauneuf, pédagogue, porte son casque de protection comme les deux responsables EDF. Il est également à noter que c'est le seul reportage qui nous présente le protocole d'entrée et de sortie d'une zone à risque dans une centrale nucléaire. Nous assistons au passage impressionnant dans la zone très contrôlée de la salle du réacteur, sas à double porte, dosimètre... Toutes les images sont là pour montrer au téléspectateur que la sécurité est prise très au sérieux.

Le journaliste nous indique que nous pouvons voir des images exceptionnelles puisque le réacteur est ouvert. Même si le gigantisme de la salle est assez impressionnant, on a tout de même un peu de mal à voir la différence avec des images que nous avons déjà eu l'occasion de voir. Le technicien qui pilote le robot opérant au cœur du réacteur doit gérer 6 écrans, ce qui, en soit, est assez impressionnant. Le journaliste nous explique que l'eau bloque les radiations. Il faut garder en mémoire qu'une seule feuille de papier arrête les rayonnements alpha, pour le rayonnement béta, une feuille d'aluminium suffit. Le rayonnement gamma, lui, est arrêté par un mur de 4 mètres d'épaisseur en béton.

La directrice générale adjointe de l'ASN Sophie Mourlon nous explique ensuite que l'ASN a tiré les leçons de la catastrophe de Fukushima et exigera d'EDF de nouvelles précautions, mais le député Europe Ecologie - Les Verts Yves Cochet ironise sur « le risque zéro ».

La conclusion du reportage ouvre vers une durée de vie des centrales encore augmentée. D'abord prévues pour 30 ans, elles sont maintenant censées être exploitées pendant 40 ans. Le journaliste nous explique qu'EDF aimerait pousser à 50 ou 60 ans. Après Fukushima, l'opinion publique française est-elle en capacité d'accepter une telle durée de vie pour des matériels si sensibles et si sollicités ? Le président Hollande, quelques mois plus tard, tranchera pour une fermeture de Fessenheim après 40 ans d'exploitation. Le Japon, lui, a choisi d'arrêter toutes ses centrales au lendemain de la catastrophe.

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