Hommage à Irène Joliot-Curie

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 21 mars 1956

Ce reportage est un hommage à Irène Joliot-Curie, fille des deux grands savants qui ont découvert le Radium. Ses travaux de recherche menés avec son mari Frédéric Joliot sont reconnus dans le monde entier et ont permis des progrès dans l'industrie atomique française.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de diffusion du média :
21 mars 1956
Production :
INA
Page publiée le :
01 oct. 2014
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001627

Contexte historique

Par Fatima RahmounProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris ) et

Par Sophie EdouardProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris )

Irène Joliot-Curie est une chimiste, physicienne et femme politique française, lauréate du prix Nobel de chimie, tout comme sa mère, Marie Curie avec laquelle elle a travaillé (voir Le traitement du Cancer : hommage à Marie Curie pour sa découverte du Radium). A partir de 1918, elle devient son assistante à l'Institut du Radium de Paris. Chargée de former des ingénieurs en chimie nucléaire, elle rencontre son futur époux Frédéric Joliot. De leur union en 1926 naîtront deux enfants, Hélène Langevin-Joliot, née en 1927 et Pierre Joliot-Curie, né en 1932.

Avec son mari, Irène découvrira la radioactivité artificielle en 1934, peu de temps avant le décès de Marie Curie. Frédéric et Irène recevront le prix Nobel de chimie pour cette découverte l'année suivante. La mise en évidence et l'étude de ce phénomène qui consiste à transformer un élément stable en élément radioactif, en conjonction avec les recherches sur l'action des neutrons sur les éléments lourds, sont un pas important vers la découverte de la fission nucléaire.

Son engagement politique avec les antifascistes de gauche l'amène à prendre la défense du droit au travail féminin, on peut noter dans Le Quotidien du 18 novembre 1935 : « Si quelque règlement avait interdit à Irène Joliot-Curie de devenir savante, et l'avait condamnée au raccommodage des chaussettes de M. Joliot, le prix Nobel n'eut peut-être pas été cette année pour la France. ». En 1937, elle devient maître de conférences, en remplacement de son mari nommé au Collège de France, puis professeur sans chaire à la Faculté des sciences de Paris.

En 1946, elle devient directrice de l'Institut du Radium et elle participe à la création du Commissariat à l'Energie Atomique (CEA), où elle occupe la fonction de commissaire durant six ans. Elle obtient la chaire de physique générale et radioactivité précédemment occupée par sa mère. Irène Joliot-Curie meurt le 17 mars 1956 à Paris d'une leucémie, résultant certainement d'une surexposition aux rayonnements radioactifs.

Éclairage média

Par Fatima RahmounProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris ) et

Par Sophie EdouardProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris )

Le reportage en noir et blanc plante d'emblée le décor, avec la vue du Panthéon en arrière-plan. Nous sommes à Paris dans le 5ème arrondissement où sont situés les laboratoires où les Curie ont travaillé. C'est une notice nécrologique et le ton du commentateur en voix off est chargé de respect. Nous voyons défiler à l'écran des images d'Irène Joliot-Curie à la montagne. Le reportage est surtout remarquable par ce qu'il ne dit pas ou ce qu'il ne montre pas : c'est une femme de sciences exceptionnelle. Elle et sa mère sont les deux seules femmes françaises à avoir reçu le prix Nobel de Chimie - dont aucune mention n'est faite ici. Ce reportage est illusté par des images de Marie à la montagne et non pas à Stockholm ; son prix Nobel n'est même pas mentionné.

La suite des images est tout aussi intéressante, on aperçoit 3 secondes Irène Joliot-Curie en extérieur, certainement lors d'une manifestation politique ou syndicale ; elle est entourée d'hommes. Mais là encore, aucune mention de son engagement politique au parti communiste français et au fait qu'elle sera une des trois premières femmes à rentrer dans un gouvernement français, le gouvernement Blum en 1936. (Voir Léon Blum présente son gouvernement). Elle a un parcours exemplaire et pourtant peu connu du grand public.

C'est une femme de sciences, et on la voit aussi quelques secondes dans un laboratoire à côté de machines que l'on devine, mais là encore pas comme une femme qui fait des sciences mais comme une femme qui pose à côté du matériel.

Ce qui est le plus mis en avant est son nom, ou celui de ses illustres parents, qui est déjà au fronton d'un hôpital ou sur la plaque d'une rue. Le reportage se termine par l'hommage d'officiels : l'Ambassadeur de Pologne vient dans les laboratoires pour déposer une gerbe de fleurs. En effet, sa mère, Marie Curie, naturalisée française, était polonaise de naissance.

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