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Premier vol spatial habité pour la Chine

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 14 oct. 2003

A la veille du départ du premier vol spatial habité chinois, des élèves et des professeurs du lycée de l'espace de Pékin et d'autres établissements scolaires privilégiés expliquent en quoi la mission Shenzhou 5 est un exploit pour la Chine et témoignent de leur intérêt pour la conquête spatiale.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
14 oct. 2003
Production :
INA
Page publiée le :
01 oct. 2014
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001638

Contexte historique

Par Fatima RahmounProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris ) et

Par Sophie EdouardProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris )

La Chine a cherché à développer le lancement de missiles dès 1956. Profitant du retour de plusieurs scientifiques chinois vivant aux USA au temps du Maccarthysme et de l'aide de l'URSS, le premier missile chinois (copie d'un missile russe) a été lancé en 1960.

En 1958, la politique du « Grand Bond en avant » de Mao Zedong, qui vise à rattraper en 15 ans le retard sur les pays occidentaux, est lancée. L'un des objectifs affichés par cette politique est la mise en orbite d'un satellite artificiel.

En 1959, les relations avec l'URSS se détériorent et la Chine doit développer seule son programme spatial.

La révolution culturelle (de 1966 à 1969) déstabilise le secteur spatial et retarde les avancées technologiques. Le satellite Dong Fang Hong I, lancé le 24 avril 1970, a permis à la Chine de devenir la cinquième nation après l'URSS, les USA, la France et le Japon à réussir cet exploit. Le satellite diffusait un chant révolutionnaire tout comme le premier satellite soviétique Spoutnik I.

Le tout premier programme spatial de vol habité avait pour objectif la mise en orbite du premier chinois dès 1973. Ce programme a été arrêté assez rapidement par Mao Zedong.

Deng Xiaoping, le nouveau dirigeant de la République populaire de Chine en 1978, a cherché l'ouverture internationale pour acheter les technologies spatiales mais le contexte de la guerre froide n'a pas permis de réel succès dans ce domaine. Les vols habités sont de nouveau abandonnés au bénéfice de programmes spatiaux permettant le développement économique (comme par exemple la mise en orbite de satellites de télécommunications).

En 1992, un troisième projet de programme spatial habité est lancé. Ce dernier sera mené à terme. L'éclatement de l'URSS permet à la Chine de se procurer toute la technologie nécessaire à un vol habité à moindre frais. En 1995, des accords sont passés entre la Russie et la Chine portant notamment sur l'acquisition des technologies du vaisseau russe Soyouz et l'entraînement des taïkonautes (nom donné aux astronautes chinois) à la Cité des Etoiles à Moscou.

La mission Shenzhou I a lieu le 20 avril 1999, pour le 50ème anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine.

A la fin des années 1990, les avancées de la Chine ont commencé à créer de la méfiance dans la communauté internationale, surtout aux USA. Cela aura pour conséquence de limiter les échanges technologiques avec la Chine.

Le 15 octobre 2003, Yang Liwei devient le premier taïkonaute à aller dans l'espace lors de la mission Shenzhou 5. La Chine devient alors la troisième nation spatiale capable de lancer des hommes dans l'espace sur fonds propres, après l'URSS et les USA.

Éclairage média

Par Fatima RahmounProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris ) et

Par Sophie EdouardProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris )

Le reportage démarre au lycée de l'Espace de Pékin par le salut au drapeau chinois pour « souhaiter bonne chance à la mission Shenzhou 5 ». Puis une jeune élève du lycée en uniforme nous fait part de son enthousiasme de faire partie de la nation chinoise, capable d'envoyer des hommes dans l'espace sans aucune aide extérieure. Au regard de l'historique de la conquête spatiale chinoise, on est quelque peu amusé par ce que déclare cette jeune fille.

Puis, nous nous retrouvons dans une salle de classe avec des élèves en uniforme, bien alignés, respectueux de l'enseignant et à l'écoute, sans aucun bavardage, une image proche du stéréotype français à l'égard des élèves chinois. Le directeur du lycée, imperturbable malgré la mouche sur son costume et le cours se déroulant derrière lui, nous explique que l'aventure spatiale intéresse tout le monde et pas seulement l'élite de la nation chinoise, seule catégorie sociale représentée dans ce reportage.

On nous emmène ensuite dans un musée scientifique de Beijing consacré à l'espace. On y découvre des élèves plus jeunes que précédemment, enthousiastes et... bruyants. De nouveau, c'est une jeune fille qui prend la parole et nous fait partager sa fierté d'être chinoise. Sans connaître beaucoup la langue, nous pouvons reconnaître le mot "zhonguo" qui veut dire "chinois" plusieurs fois. Elle évoque avec enthousiasme un possible voyage sur la Lune. Toutes les personnes interviewées dans ce reportage nous montrent une belle image de la Chine, unifiée, fière, ambitieuse, capable de tout. N'oublions pas que les programmes des vols spatiaux habités ont toujours été un bel outil de propagande malgré leur coût que ce soit pour l'URSS ou les USA (voir le document Les différentes missions Apollo).

Enfin, un professeur nous explique l'intérêt de travailler sur le thème de l'espace en classe.

Finalement, beaucoup de femmes s'expriment dans ce reportage. L'espace et les sciences s'écriraient-ils au féminin en Chine ? Il faudra tout de même attendre 2012 pour que Liu Yang, la première taïkonaute, soit mise en orbite lors de la mission Senzhou 9 soit neuf ans après le premier homme chinois. C'est mieux que les USA (20 ans) mais beaucoup moins bien que l'URSS (2 ans).

La Chine, comme le montre très bien le reportage, a de grandes ambitions dans le domaine spatial même si elle est de nouveau assez isolée de la communauté spatiale internationale. La mise en orbite de Tiangong 1, petite station spatiale, en 2011, le confirmera.

Comme le souligne le commentaire sur les images des jeunes chinois mangeant des hamburgers, la Chine semble prendre les USA comme modèle. Il paraît donc nécessaire de s'attaquer à la Lune comme ont pu le faire les américains dans les années 1960. Le prochain être humain à marcher sur la Lune sera à priori chinois et ce sera sans doute une femme. Il serait bon pour la Chine de pouvoir afficher une « vraie » première.

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