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L'élection de François Hollande à la présidence de la République en 2012

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 07 mai 2012

Le 6 mai 2012, François Hollande est élu président de la République. Il célèbre sa victoire à Tulle où il prononce un discours. Puis il gagne l'aéroport de Brive, suivi par des motos des médias. Enfin, il se rend place de la Bastille, à Paris, où un concert est organisé. Il remercie ses partisans avant de fêter sa victoire avec les dirigeants socialistes et sa compagne Valérie Trierweiler.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
07 mai 2012
Production :
INA
Page publiée le :
28 oct. 2014
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001670

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Au soir du premier tour de l'élection présidentielle, le 22 avril 2012, le candidat socialiste François Hollande était arrivé en tête avec 28,63 % des suffrages exprimés. Il avait ainsi devancé le président de la République sortant Nicolas Sarkozy, candidat de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), qui n'avait recueilli que 27,18 % des voix. Pour la première fois de l'histoire de la Ve République, un président sortant ne se retrouvait pas en tête à l'issue du premier tour. Nicolas Sarkozy s'efforce alors de renverser cette situation pendant la campagne de l'entre-deux-tours. Il courtise les électeurs qui ont voté pour Marine Le Pen au premier tour et qui avaient été nombreux à le choisir en 2007. Cependant, il ne parvient pas à refaire son retard dans les sondages qui donnent tous gagnants François Hollande au second tour. Le débat télévisé entre les deux finalistes, le 2 mai 2012, ne modifie pas non plus la donne.

De fait, le 6 mai suivant, à l'issue du second tour de l'élection présidentielle, François Hollande est élu président de la République : il remporte 18 000 668 voix, soit 51,64 % des suffrages exprimés, contre 16 860 685 voix, soit 48,36 %, pour Nicolas Sarkozy. 61 des 101 départements français l'ont placé en tête. Ses meilleurs résultats sont obtenus dans les départements et régions d'outre-mer (71,94 % des voix en Guadeloupe, 71,49 % à La Réunion et 68,43 % en Martinique), tandis qu'en métropole il obtient ses meilleurs scores en Seine-Saint-Denis (65,32 % des voix), en Corrèze, sa terre élective (64,86 %), et en Ariège (64,69 %). Moins élevée qu'en 2007 où elle avait atteint 83,97 %, la participation au second tour de l'élection présidentielle de 2012 est malgré tout forte : 37 millions de Français se rendent dans les bureaux de vote, soit 80,35 % des inscrits, marquant une progression de près d'un point par rapport au premier tour (79,48 %).

François Hollande devient le deuxième président de la République socialiste, trente et un ans après l'élection de François Mitterrand en 1981. La gauche retrouve l'Élysée après trois échecs consécutifs aux élections présidentielles subis par Lionel Jospin en 1995 et 2002 et par Ségolène Royal en 2007. De son côté, Nicolas Sarkozy est le second chef de l'État à ne pas être reconduit pour un second mandat, après Valéry Giscard d'Estaing en 1981.

François Hollande a d'abord bénéficié d'un vote de rejet de la personnalité et du style de Nicolas Sarkozy. Selon un sondage Ipsos réalisé le jour même du second tour, 55 % de ses électeurs disent l'avoir choisi « pour barrer la route à Nicolas Sarkozy » contre 45 % par « envie qu'il soit président ». Son élection s'explique aussi par le bilan du président sortant qui n'est pas parvenu à surmonter la crise économique survenue à partir de 2008 et à empêcher la hausse constante du chômage.

Né le 12 août 1954, François Hollande connaît la consécration en devenant officiellement le septième président de la Ve République le 15 mai 2012. Énarque, il a effectué une grande partie de sa carrière politique en Corrèze. Il y a été parachuté en 1981 pour les élections législatives mais avait été battu dès le premier tour par Jacques Chirac. Par la suite, il était devenu conseiller municipal d'Ussel en 1983, député de la Corrèze en 1988, maire de Tulle en 2001 et président du Conseil général de la Corrèze en 2008. N'ayant jamais occupé de responsabilités ministérielles, il avait été le premier secrétaire du Parti socialiste de 1997 à 2008.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce reportage prend la forme d'un récit chronologique de la soirée de François Hollande le 6 mai 2012 après son élection à la présidence de la République. Il ne s'intéresse qu'au vainqueur et à ses partisans et ne comporte aucune image du président sortant battu Nicolas Sarkozy ou de ses supporters.

Il se compose de trois séquences. La première a été tournée à Tulle. C'est dans la préfecture de la Corrèze que François Hollande a d'abord choisi de célébrer sa victoire. Cette ville est chère à son cœur : il en a été le maire de 2001 à 2008 et c'est là qu'est installé le siège du Conseil général de la Corrèze qu'il préside encore. En outre, en y fêtant son élection, il souhaite manifester son ancrage local. C'est donc dans son fief corrézien, place de la Cathédrale, qu'il prononce sa première allocution présidentielle. Il s'agit d'un discours de portée officielle. François Hollande ne cherche pas à s'adresser uniquement à ses partisans rassemblés à Tulle ni même à ses électeurs mais à tous les Français. Comme tout nouveau président élu, il aspire en effet à ôter immédiatement l'habit de candidat d'un parti pour revêtir celui de chef de l'État. Mais il y accorde encore plus d'importance, lui qui s'était constamment présenté durant la campagne présidentielle comme « le président du rassemblement ».

La célébration de sa victoire à Tulle s'achève sur deux symboles : un bouquet de roses et l'interprétation de la musique de « La vie en rose ». La rose renvoie à l'emblème du Parti socialiste. C'est aussi sans doute une façon de marquer sa filiation à l'égard de François Mitterrand qui le jour de son investiture présidentielle, le 22 mai 1981, avait remonté à pied la rue Soufflot une rose à la main. Quant à la chanson d'Édith Piaf, elle a été proposée pour fêter la victoire de François Hollande par sa compagne, la journaliste Valérie Trierweiler, qui le rejoint ensuite sur scène. L'un des deux accordéonistes qui jouent ce morceau n'est autre que le président socialiste du Conseil régional du Limousin Jean-Paul Denanot. La symbolique de cette interprétation à l'accordéon est d'autant plus forte que Tulle abrite la dernière fabrique française de cet instrument.

La seconde séquence du sujet montre François Hollande en voiture, sur la route de Tulle à Brive, d'où il doit prendre l'avion pour se rendre à Paris. Il est escorté par de nombreux journalistes, cameramen et photographes à moto. Cette scène atteste de la cohue médiatique dans laquelle est pris François Hollande dès l'annonce de son élection : il est suivi pas à pas pendant toute la soirée par les chaînes de télévision et plus particulièrement par celles d'information, BFM TV et iTélé. Ces scènes ne sont pas sans rappeler la course poursuite à moto dans les rues de Paris du journaliste de France 2 Benoît Duquesne avec la voiture de Jacques Chirac, le soir de son élection, le 7 mai 1995.

La troisième séquence est consacrée à la seconde célébration de la victoire de François Hollande place de la Bastille, à Paris. Arrivé après minuit, il vient saluer ses partisans réunis sur ce haut-lieu de l'histoire de la gauche où avait déjà été fêtée l'élection de François Mitterrand en 1981. Cette célébration parisienne apparaît plus informelle que celle de Tulle. François Hollande prononce une allocution le micro à la main et non derrière un pupitre, sa voix éraillée laissant transparaître son émotion et sa fatigue. Il ne s'adresse pas ici aux Français mais avant tout à ses partisans afin de les remercier. En outre, contrairement à Tulle où l'expression de sa victoire était individuelle, il associe ici à son élection les personnalités du PS, y compris ses anciens rivaux de l'élection primaire. Enfin, l'histoire personnelle de François Hollande s'invite sous le regard des caméras et de ses supporters : son ancienne compagne Ségolène Royal et celle d'alors Valérie Trierweiler sont toutes deux présentes. Le nouveau président est filmé faisant la bise à la première, puis embrassant la seconde.

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