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La marche républicaine du 11 janvier 2015 contre le terrorisme

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 11 janv. 2015

Le 11 janvier 2015, 1,5 million de personnes participent à une marche républicaine à Paris contre le terrorisme et pour soutenir la liberté d’expression après les attentats qui ont visé Charlie Hebdo et le magasin Hyper Cacher. Les dirigeants de nombreux pays participent au défilé autour du président de la République française François Hollande.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Production :
INA
Page publiĂ©e le :
10 févr. 2016
ModifiĂ©e le :
19 sept. 2022
RĂ©fĂ©rence :
00000001772

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Les 10 et 11 janvier 2015, des rassemblements d’une ampleur exceptionnelle ont lieu dans toute la France à la suite des attaques terroristes perpétrées les jours précédents. Le 7 janvier 2015, deux terroristes djihadistes, les frères Kouachi, avaient attaqué le siège de Charlie Hebdo, à Paris, assassinant douze personnes, dont huit collaborateurs du journal, parmi lesquels les dessinateurs Charb, Cabu, Wolinski, Tignous et Honoré. De son côté, le terroriste Amedy Coulibaly avait abattu le lendemain une policière à Montrouge avant de tuer quatre personnes le 9 janvier 2015 dans le magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris.

Des marches rĂ©publicaines sont alors organisĂ©es dans toute la France les 10 et 11 janvier afin de rendre hommage aux dix-sept victimes des attentats mais Ă©galement pour s’opposer au terrorisme et soutenir la libertĂ© d’expression, attaquĂ©e Ă  travers Charlie Hebdo. Le 10 janvier, 700 000 personnes dĂ©filent dĂ©jĂ  dans plusieurs villes dont 120 000 Ă  Toulouse. Mais c’est le lendemain, dimanche 11 janvier 2015, que les rassemblements atteignent une ampleur exceptionnelle : près de 4 millions de personnes y participent, ce qui en fait la plus grande manifestation jamais recensĂ©e en France. Ă€ Paris, la marche rĂ©publicaine rĂ©unit 1,5 million de personnes, soit le plus important dĂ©filĂ© dans la capitale depuis celui qui, le 26 aoĂ»t 1944, Ă  la LibĂ©ration de Paris, avait rassemblĂ© 1 million de personnes. Le nombre de manifestants parisiens est tel que la marche doit ĂŞtre divisĂ©e en trois cortèges entre la place de la RĂ©publique et celle de la Nation.

En province, les mobilisations sont Ă©galement exceptionnelles. Quelque 300 000 personnes dĂ©filent Ă  Lyon, 140 000 Ă  Bordeaux, 115 000 Ă  Rennes, 110 000 Ă  Grenoble, 100 000 Ă  Montpellier, 65 000 Ă  Brest et 60 000 Ă  Clermont-Ferrand. Les villes moyennes connaissent elles aussi des rassemblements d’ampleur inĂ©dite. Ainsi, 11 000 personnes manifestent Ă  Cognac (Charente), 7 000 Ă  Bayeux (Calvados), 5 000 Ă  Bar-le-Duc (Meuse) ou 3 000 Ă  Crest (DrĂ´me), ville de seulement 8 000 habitants.

À Paris, la marche républicaine est ouverte par les familles et les proches des dix-sept victimes des attentats. Puis suivent une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement étrangers venus apporter leur soutien à la France et dire leur opposition au terrorisme. Au centre de ce cortège inédit se tient le président de la République française François Hollande, encadré par la chancelière allemande Angela Merkel et le président malien Ibrahim Boubacar Keita. À côté d’eux se trouvent notamment les Premiers ministres israélien Benyamin Netanyahou, britannique David Cameron, italien Matteo Renzi, espagnol Mariano Rajoy et turc Ahmet Davutoğlu mais également le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le roi de Jordanie Abdallah II et son épouse Rania ou le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. Les principales personnalités politiques françaises participent également au défilé, à commencer par le Premier ministre Manuel Valls, le président du Sénat Gérard Larcher, le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone ou l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy.

La marche des centaines de milliers d’anonymes se dĂ©roule quant Ă  elle dans un silence imposant, rompu seulement par moments par La Marseillaise, les slogans « Je suis Charlie Â» ou « On n’a pas peur Â» ainsi que par des salves d’applaudissements. Les manifestants brandissent de nombreux drapeaux tricolores mais surtout de multiples pancartes et banderoles en soutien de la libertĂ© d’expression. Le mot d’ordre « Je suis Charlie Â» figure très souvent dessus, ainsi que diffĂ©rentes unes de l’hebdomadaire satirique. Le crayon, symbole des dessinateurs de Charlie Hebdo assassinĂ©s, est Ă©galement omniprĂ©sent. Les forces de l’ordre prĂ©sentes sont par ailleurs applaudies en signe de remerciement pour leur participation Ă  la lutte contre les terroristes.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce sujet fait l’ouverture du journal télévisé de vingt heures de France 2 le 11 janvier 2015. Il est consacré à la marche républicaine contre le terrorisme qui a eu lieu le jour même dans les rues de Paris, après les attentats qui ont visé Charlie Hebdo et le magasin Hyper Cacher les 7 et 9 janvier 2015. Le journaliste Claude Sempère relate cet événement en s’appuyant principalement sur des images factuelles filmées pendant le défilé mais aussi sur quelques interviews de manifestants.

Le sujet met constamment en avant la dimension historique de cette marche rĂ©publicaine. Claude Sempère insiste ainsi Ă  plusieurs reprises sur le nombre exceptionnel de manifestants. Divers plans de la foule très dense rassemblĂ©e sur la place de la RĂ©publique et sur les avenues environnantes le montrent Ă©galement bien, de mĂŞme qu’un bandeau incrustĂ© en bas de l’écran tout au long du sujet (« Plus d’un million de personnes dans les rues de Paris Â»). La prĂ©sence notable d’enfants est particulièrement soulignĂ©e, tant dans le commentaire que dans les images.

Le caractère exceptionnel de la marche du 11 janvier 2015 est Ă©galement rendu visible par plusieurs images fortes qui concernent des officiels et des proches des victimes des attentats. La sĂ©quence d’ouverture prĂ©sente ainsi le prĂ©sident de la RĂ©publique dans une posture rare, très Ă©loignĂ©e de la solennitĂ© et de la distance habituellement confĂ©rĂ©es Ă  la fonction : un plan rapprochĂ© montre François Hollande prenant dans ses bras et rĂ©confortant Patrick Pelloux, mĂ©decin urgentiste et collaborateur de Charlie Hebdo, qui fut l’un des premiers Ă  arriver sur les lieux de la tuerie. L’émotion affleure aussi lorsque Patrick Pelloux voit ses larmes essuyĂ©es par le dessinateur Luz. Parmi les autres images symboliques insĂ©rĂ©es dans le sujet figurent celles du dĂ©filĂ© inĂ©dit de chefs d’Etat et de gouvernement Ă©trangers. La participation de deux dirigeants de pays en conflit, le Premier ministre d’IsraĂ«l, Benyamin Netanyahou, et le prĂ©sident de l’AutoritĂ© palestinienne, Mahmoud Abbas, illustre le caractère historique de la marche. De mĂŞme, la vue d’Ibrahim Boubacar Keita, prĂ©sident du Mali, pays aux prises avec le terrorisme djihadiste, aux cĂ´tĂ©s de François Hollande et de la chancelière allemande Angela Merkel, symbolise l’union contre le terrorisme.

Par-delĂ  ces images fortes, le sujet donne un aperçu de l’« ambiance incroyable Â» qui règne chez les manifestants « anonymes Â» et illustre leurs motivations. De nombreux plans donnent Ă  voir les slogans Ă©crits sur des ballons, des affichettes, des pancartes ou des banderoles, en soutien de la libertĂ© d’expression et en hommage aux victimes des attentats. Le slogan « Je suis Charlie Â», créé immĂ©diatement après l’attentat contre Charlie Hebdo par un graphiste, Joachim Roncin, et abondamment relayĂ© sur les rĂ©seaux sociaux, apparaĂ®t omniprĂ©sent. ScandĂ©, Ă©crit sur des pancartes, des banderoles et mĂŞme des visages, ce slogan symbolise non seulement le soutien Ă  l’hebdomadaire satirique et aux familles des victimes mais plus encore la dĂ©fense de la libertĂ© d’expression. Des crayons, emblème du dessin de presse et de la caricature, visĂ©s par l’attentat contre Charlie Hebdo, sont Ă©galement brandis par des manifestants ou dessinĂ©s sur des pancartes. Les symboles rĂ©publicains sont Ă©galement très prĂ©sents au sein de la manifestation : des drapeaux tricolores sont arborĂ©s dans la foule et dessinĂ©s sur les visages, La Marseillaise chantĂ©e, la devise « LibertĂ©, ÉgalitĂ©, FraternitĂ© Â» scandĂ©e et Ă©crite sur une pancarte.

Le sujet de France 2 insiste ainsi sur l’atmosphère de communion nationale au sein de la marche. Elle est illustrée par la séquence d’un homme embrassant un CRS, image qui offre un contraste saisissant avec l’affrontement habituel entre manifestants et forces de l’ordre.

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