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Hommage aux victimes de la prise d’otages du magasin Hyper Cacher

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 10 janv. 2015

Le 10 janvier 2015, un hommage est rendu aux victimes de la prise d’otages du magasin Hyper Cacher à Paris, tuées la veille par Amedy Coulibaly. Anne Hidalgo, maire de Paris, Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, et Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale sont venus apporter leur soutien. Plus tôt dans la journée, de nombreux anonymes ainsi que l’imam de Drancy étaient venus se recueillir sur les lieux du drame.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

  • Niveaux: Lycée général et technologique - Lycée professionnel

    Racisme et antisémitisme en France

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
10 janv. 2015
Production :
INA
Page publiée le :
29 juil. 2016
Modifiée le :
08 janv. 2024
Référence :
00000001777

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Le 7 janvier 2015, un attentat vise le siège de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, à Paris : deux terroristes islamistes se revendiquant d’Al-Qaïda du Yémen, Chérif et Saïd Kouachi, assassinent douze personnes dont plusieurs dessinateurs. Le lendemain de cette tuerie, une policière municipale, Clarissa Jean-Philippe, est également abattue à Montrouge (Hauts-de-Seine) : elle périt sous les balles d’Amedy Coulibaly, délinquant multirécidiviste converti à l’islam radical, proche des frères Kouachi.

Puis, le 9 janvier 2015, Amedy Coulibaly commet une prise d’otages dans le magasin Hyper Cacher, situé avenue de la porte de Vincennes, à Paris. Lourdement armé, le terroriste islamiste pénètre vers 13 heures dans ce supermarché cacher. Il tue quatre personnes, toutes de confession juive, et en prend dix-sept autres en otages. Lassana Bathily, un employé de l’Hyper Cacher, parvient cependant à dissimuler un groupe de clients dans une chambre froide.

La prise d’otages dure plus de quatre heures. Se réclamant de l’État islamique, Amedy Coulibaly demande la libération des frères Kouachi assiégés au même moment par le GIGN dans une imprimerie de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne) dans laquelle ils se sont retranchés. Il menace ainsi de tuer tous les otages si l’assaut est donné contre les frères Kouachi. Vers 17h15, peu après qu’à Dammartin-en-Goële ces derniers soient sortis de leur position retranchée et se soient fait tuer par le GIGN, l’assaut est donné contre Amedy Coulibaly par le RAID et la BRI. Le terroriste est abattu sans qu’aucun otage supplémentaire n’ait été tué.

Le soir, dans un discours télévisé, le président de la République qualifie la prise d’otages du magasin Hyper Cacher d’« acte antisémite effroyable ». Celui-ci suscite une vive émotion au sein de la communauté juive française. L’émotion est d’autant plus forte que l’attentat de l’Hyper Cacher s’inscrit dans un contexte de recrudescence des violences antisémites. Ainsi, en février 2006, Ilan Halimi avait été assassiné par le « gang des barbares » (voir le document sur l’assassinat d’Ilan Halimi par le « gang des barbares »). Puis en mars 2012, le terroriste islamiste Mohamed Merah avait tué quatre personnes devant le collège juif Ozar Hatorah, à Toulouse (voir le document sur la Tuerie devant un collège juif à Toulouse perpétrée par Mohamed Merah). 851 actes antisémites ont été recensés sur le territoire français en 2014 et 808 en 2015 selon la Commission nationale consultative des droits de l’homme, autorité administrative indépendante. En raison de la hausse des actes antisémites en France, certains juifs français sont tentés par l’alya ; l’émigration vers Israël : 7 829 Juifs français ont émigré vers l’État hébreu en 2015 contre 1 919 en 2012.

À la suite des attentats du 7 au 9 janvier 2015, des marches républicaines contre le terrorisme et pour la liberté d’expression sont organisées un peu partout en France les jours suivants (voir le document sur la marche républicaine du 11 janvier 2015 contre le terrorisme). Le 10 janvier 2015, 700 000 personnes défilent dans plusieurs villes. Le lendemain, les rassemblements atteignent une ampleur exceptionnelle : près de 4 millions de personnes y participent dont 1,5 million à Paris.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce reportage a été diffusé le 10 janvier 2015 dans le cadre d’une édition spéciale du journal télévisé de vingt heures de France 2 consacrée aux attentats commis en France les trois jours précédents. C’est le sixième sujet de cette édition spéciale : il succède à quatre reportages sur les rassemblements qui ont eu lieu dans la journée, en France, en hommage aux victimes des attentats et à un cinquième livrant le témoignage du frère de Ahmed Merabet, policier abattu en pleine rue par les frères Kouachi le 7 janvier 2015.

Ce sujet traite, quant à lui, des hommages rendus aux victimes tuées la veille par Amedy Coulibaly lors de la prise d’otages dans le magasin Hyper Cacher de l’avenue de la Porte-de-Vincennes, à Paris. Il a été entièrement tourné sur les lieux du massacre en deux moments différents : d’abord dans la journée lorsque de nombreux anonymes sont venus se recueillir devant le magasin, puis le soir lors de la cérémonie d’hommage organisée à l’appel de l’Union des étudiants juifs de France. Le reportage s’ouvre sur des extraits de cette cérémonie, tournés très peu de temps avant l’ouverture du journal télévisé.

Composé d’un commentaire sur des images factuelles alternant avec des micro-trottoirs et des interviews, il témoigne de la venue de personnalités politiques et religieuses devant le magasin Hyper Cacher. Le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone, la maire de Paris Anne Hidalgo, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et l’imam de Drancy Hassen Chalghoumi, venu de son côté plus tôt dans la journée, sont montrés à l’écran. Le Premier ministre Manuel Valls s’est également rendu sur les lieux de la tuerie mais il n’apparaît que dans le sujet suivant, un duplex réalisé par la journaliste Julie Beckrich devant l’Hyper Cacher.

Ce reportage s’intéresse cependant beaucoup plus à la foule qu’aux personnalités publiques. De nombreux plans d’anonymes venus se recueillir devant l’Hyper Cacher sont ainsi insérés. En outre, plusieurs sont interrogés selon la technique du micro-trottoir. Le reportage met particulièrement en avant l’émotion des personnes venues rendre hommage aux victimes. Il témoigne de la diversité de l’expression du recueillement. De nombreuses personnes déposent des bouquets de fleurs devant le magasin et se recueillent, d’autres allument des bougies, une femme pleure, un homme de confession chrétienne prie.

Le reportage montre que de nombreux juifs sont venus rendre hommage aux victimes de la tuerie antisémite. Mais il met aussi en valeur l’atmosphère de communion nationale qui prévaut parmi les personnes rassemblées. La Marseillaise est ainsi entonnée. Elle résonne ici à la fois comme un symbole de la résistance du pays au terrorisme mais également de l’appartenance à la communauté nationale des juifs visés par l’attentat. Les cris « Vive la France » suivent d’ailleurs l’hymne national. Par delà l’hommage aux victimes de confession juive, plusieurs affiches et pancartes déclinent le slogan « Je suis Charlie » en hommage à l’ensemble des victimes tuées dans les attentats perpétrés du 7 au 9 janvier 2015. Une pancarte porte la mention « Je suis juif, je suis Charlie », des affiches « Je suis Charlie, je suis policier, je suis en deuil, je suis Juif ». Il ne s’agit pas de nier la dimension antisémite de la prise d’otages de l’Hyper Cacher mais de la relier aux autres tueries dans un souci d’union nationale et de rejet des haines religieuses. Les mots inscrits sur les pancartes rejoignent les paroles d’une femme interrogée qui déclare : « Je suis Charlie, je suis juif, je suis musulman, je suis française ».

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