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Visite historique de Barack Obama à Cuba

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 21 mars 2016

Le 21 mars 2016, lors d'une visite historique à La Havane, le président américain Barack Obama rencontre son homologue cubain, Raul Castro. Les deux dirigeants participent à une conférence de presse commune. Pendant plus d'un demi-siècle, les relations entre les États-Unis et Cuba avaient jusqu'alors été marquées par une vive hostilité.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
21 mars 2016
Production :
INA
Page publiée le :
30 nov. 2017
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001872

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Durant plus d'un demi-siècle, les relations entre les États-Unis et Cuba, seulement séparés par le détroit de Floride, ont été marquées par l'hostilité et de très vives tensions. En 1959, Cuba est devenu un régime révolutionnaire dirigé par Fidel Castro après que ce dernier ait renversé le dictateur Fulgencio Batista, soutenu par les États-Unis (voir Révolution cubaine : la prise du pouvoir par Fidel Castro). Puis Cuba s'est alliée à l'URSS, en pleine guerre froide, et a exproprié des entreprises américaines. Les États-Unis ont alors décidé, en janvier 1961, de rompre leurs relations diplomatiques avec l'île. Dès lors, le conflit entre les pays est devenu emblématique de la guerre froide.

Ainsi, après l'échec de la tentative de débarquement de la baie des Cochons en avril 1961 (voir L'échec des anticastristes à Cuba), Washington a instauré en février 1962 un embargo économique, commercial et financier contre Cuba. La découverte, en octobre 1962, de missiles nucléaires soviétiques installés sur l'île et dirigés vers les États-Unis a ensuite conduit le monde au bord de la guerre nucléaire (voir La crise des fusées de Cuba). Fidel Castro, Premier secrétaire du Parti communiste de Cuba jusqu'en avril 2011, date à laquelle son frère Raul lui succède, n'a par la suite cessé de défier États-Unis. Ceux-ci ont de leur côté maintenu un strict isolement contre Cuba.

Aussi, le président des États-Unis Barack Obama crée-t-il une immense surprise lorsque, le 17 décembre 2014, il annonce la reprise des relations diplomatiques entre son pays et Cuba, interrompues depuis cinquante-trois ans. Dans un discours, Barack Obama constate l'échec d'un demi-siècle d'isolement du régime castriste : Cuba est toujours dirigé par les Castro et le Parti communiste. Le 44e président des États-Unis juge le temps venu d'écrire un nouveau chapitre dans les relations entre les deux voisins, ajoutant, en espagnol, à l'adresse des Cubains : Todos somos americanos(Nous sommes tous des Américains). Au moment même où Barack Obama prononce son discours, son homologue cubain Raul Castro confirme dans une allocution télévisée le rétablissement des relations diplomatiques entre son pays et les États-Unis. Il demande cependant la levée de l'embargo imposé à Cuba qui lui a causé d'énormes dommages économiques et financiers.

Cet inattendu rapprochement avait été précédé par une poignée de main entre Barack Obama et Raul Castro aux obsèques de Nelson Mandela, le 10 décembre 2013 à Soweto, en Afrique du Sud. Des pourparlers secrets entre les États-Unis et Cuba avaient également eu lieu au Canada et au Vatican. Le pape François a notamment œuvré au rapprochement entre les deux pays à la faveur de l'influence de l'Église catholique à Cuba.

Après l'annonce du rétablissement des relations entre les deux ennemis, Barack Obama et Raul Castro s'entretiennent en marge du sommet des Amériques, à Panama, le 11 avril 2015. Puis Barack Obama rend une visite historique à Cuba du 20 au 22 mars 2016 afin de rendre irréversible le rapprochement des deux pays. Cette visite est la première d'un président américain sur l'île depuis celle de Calvin Coolidge en 1928. À cette occasion, Barack Obama plaide pour une réconciliation entre enfants et petits-enfants de la révolution et petits-enfants de l'exil. Le président cubain répète de son côté son souhait de la levée de l'embargo économique, soutenu aussi par son homologue américain. Je suis venu enterrer le dernier vestige de la guerre froide dans les Amériques, déclare ainsi Barack Obama. Mais la levée de l'embargo dépend du Congrès américain. Or, la majorité républicaine du Congrès est hostile à la politique d'ouverture à l'égard de Cuba. En juin 2017, Donald Trump, le nouveau président des États-Unis élu en novembre 2016, annonce d'ailleurs vouloir annuler l'accord conclu entre Barack Obama et Raul Castro : il juge que « le marché » conclu est totalement inéquitable, ne profitant qu'au régime castriste, qualifié de brutal.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Le 21 mars 2016, à l'occasion de la visite historique du président américain Barack Obama à Cuba, le Grand Soir 3, le journal télévisé de la deuxième partie de soirée de France 3, propose deux sujets enchaînés : l'un factuel, l'autre historique.

Le premier sujet se constitue d'images de la rencontre de Barack Obama avec son homologue cubain Raul Castro, filmées le jour même à La Havane, la capitale cubaine. Seule la dernière séquence n'est pas consacrée à cette rencontre institutionnelle : on y voit Barack Obama visitant le quartier historique de La Havane sous la pluie, en compagnie de sa femme Michelle et de ses filles, Malia et Sasha. Quelques cris de joie saluent le président américain malgré les dispositions prises par le régime cubain pour éviter que la population ne vienne à sa rencontre. Hormis cette séquence, l'ensemble du premier sujet est donc diplomatique. L'accent est mis sur l'aspect historique de la visite de Barack Obama, la première d'un président des États-Unis à Cuba depuis 1928, tant par la présentatrice Patricia Loison dans son lancement plateau que par la journaliste Nora Boubetra dans son commentaire. Les symboles du rapprochement entre les États-Unis et Cuba sont également omniprésents à l'écran. Ainsi le sujet s'ouvre-t-il sur l'hymne américain joué dans le palais de la Révolution, résidence de la présidence cubaine, devant Raul Castro et Barack Obama côte à côte. Il donne aussi à voir une longue poignée de main entre les deux dirigeants ainsi que leur conférence de presse commune. Toutefois, les extraits de leurs déclarations font apparaître les divergences qui continuent de séparer Raul Castro et Barack Obama, le premier insistant sur la nécessité de lever l'embargo américain sur son île.

Le second sujet proposé par France 3 propose quant à lui une rétrospective des relations entre les États-Unis et Cuba depuis 1959. Il se compose exclusivement d'images d'archives résumant l'histoire des relations entre les deux voisins ennemis. Fidel Castro, l'inamovible dirigeant cubain de 1959 à 2011, occupe une place prééminente dans ce sujet. Il est ainsi présenté à plusieurs reprises, depuis sa prise du pouvoir aux dépens de Fulgencio Batista en 1959 jusqu'à l'une de ses dernières apparitions en 2010, affaibli par la maladie. Deux extraits de discours prononcés par le Lider Maximo, datant de 1960 et 1997, donnent en particulier à entendre son antiaméricanisme. L'alliance du régime castriste avec l'URSS et les grands épisodes des crises entre les États-Unis et Cuba (l'opération de la baie des Cochons, la crise des missiles) sont également mises en avant. Dans une dernière séquence, ce sujet rétrospectif revient sur les grandes étapes du rapprochement entre les États-Unis et Cuba : la poignée de main entre Barack Obama et Raul Castro lors des obsèques de Nelson Mandela, le 10 décembre 2013 à Soweto, en Afrique du Sud, et la réouverture de l'ambassade cubaine à Washington en juillet 2015.

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