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Les commémorations du 60e anniversaire des événements tragiques du Vercors

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 21 juil. 2004

Alors que le débarquement allié a provoqué une importante mobilisation sur le plateau du Vercors que les résistants tentent d’ériger en citadelle, les Allemands interviennent fin juillet 1944 pour réduire le maquis. Les commémorations du 60e  anniversaire de cet événement permettent de revenir sur les deux principaux massacres opérés par les Allemands contre les maquisards et civils à Vassieux et à la grotte de la Luire.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
21 juil. 2004
Production :
INA
Page publiée le :
18 oct. 2018
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001904

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

Le maquis du Vercors est né de deux phénomènes concomitants : d’un côté un rapport élaboré par l’architecte Pierre Dalloz préconisant d’utiliser la « forteresse naturelle » du plateau à des fins militaires, entériné par Londres en janvier 1943 sous le nom de code de « projet montagnard » ; de l’autre la constitution spontanée de camps de réfractaires dans le contexte des premières réquisitions de main-d’œuvre pour l’Allemagne (le premier camp est constitué à la ferme d’Ambel en décembre 1942). Tout au long de l’année 1943, le maquis du Vercors connaît un double processus d’extension (une dizaine de camps sont créés sur le plateau) et d’organisation avec la mise en place d’une direction militaire animée par le capitaine Le Ray afin de former et d’encadrer les maquisards (au nombre d’environ 500), et d’une direction civile qui, sous la conduite d’Eugène Chavant, est chargée de régler les relations avec la population locale.

L’annonce du débarquement allié provoque un afflux important de volontaires vers le maquis, dont l’effectif s’élève en quelques semaines à plus de 4000 hommes. Le Vercors, dont les accès sont totalement verrouillés, constitue alors une zone « semi-libérée ». Les chefs du maquis proclament la restauration de la République. Un journal, le Vercors libre, est diffusé sur le plateau. Une administration se met en place ainsi qu’un tribunal et un camp d’internement pour prisonniers allemands, collaborateurs et suspects.

Du côté allemand, le développement du maquis du Vercors constitue une menace dès lors qu’un débarquement allié dans le Sud de la France se précise : l’occupant doit garder le contrôle du couloir rhodanien pour ses communications et empêcher que le plateau surplombant Grenoble et Romans ne puisse servir de base pour des harcèlements, voire pour le parachutage d’unités alliées sur ses arrières. La Wehrmacht lance une offensive générale le 21 juillet, incluant un assaut aéroporté sur Vassieux. Cette « opération Bettina » est la plus importante menée contre la Résistance en Europe de l’Ouest. Elle s’accompagne de nombreuses exactions (massacres de civils à Vassieux et à La Chapelle-en-Vercors, exécution des résistants blessés soignés dans la grotte de la Luire). Le maquis est disloqué en trois jours. Les pertes subies à la fois par les maquisards et la population sont importantes, avec un total de 456 tués (326 résistants et 130 civils).

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Diffusé pour le cinquantième anniversaire des événements survenus dans le Vercors en juillet 1944, ce reportage montre que la douleur est toujours vive chez les survivants de cette période qui témoignent pour l’occasion et insistent sur « l’horreur » vécue par les habitants du plateau. Le reportage, tout en rappelant rapidement les principales étapes de l’histoire du maquis du Vercors, insiste sur le combat trop inégal qui opposa des maquisards peu expérimentés, sous-équipés et très largement inférieurs en nombre aux troupes allemandes, même si le nombre avancé de 15 000 soldats de la Wehrmacht apparaît sans doute un peu exagéré, la réalité étant plus proche de 10 000 hommes mobilisés pour « l’opération Bettina », et qui ne furent pas tous engagés sur le terrain.

Le commentaire souligne surtout les épisodes les plus tragiques, avec les exactions et les massacres commis par les Allemands, notamment à Vassieux ou dans la grotte de la Luire. Les images d’archives utilisées (corps suppliciés, pendus) démontrent toute la violence des crimes de guerre allemands commis sur le plateau. Les photos des pendus de Vassieux prises par une équipe de sauveteurs venue de Dié début août 1944 et dirigée par l’instituteur Jean Veyer furent d’ailleurs très largement diffusées à la fin de la guerre pour dénoncer la « barbarie allemande ».

Avec ceux d’Oradour-sur-Glane et de Tulle, le massacre de Vassieux constitue l’un des principaux massacres de civils perpétré par les Allemands en France au cours des semaines qui suivent le débarquement allié, dans une stratégie visant à terroriser les populations. Le chiffre avancé dans le commentaire évoquant 800 victimes (dont 600 résistants) est supérieur au bilan établi par les historiens au sujet des pertes provoquées par l’opération Bettina (456 tués) car il intègre en fait l’ensemble des exécutions effectuées par les Allemands jusqu’à la mi-août, tenant compte des victimes d’une répression conduite après les combats.

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