Cérémonie à la mémoire des tirailleurs massacrés en 1940 au tata de Chasselay
Journal régional - Rhône-AlpesInfos
Résumé
Le 19 juin 1940, quelques jours avant la signature l’armistice, les Allemands progressant vers Lyon se heurtent à la résistance du 25ème régiment de tirailleurs. Le massacre à Chasselay de 52 tirailleurs prisonniers témoigne des exactions racistes perpétrées par les Allemands à l’égard des combattants africains. Chaque année, une cérémonie est organisée le 11 novembre au « tata » de Chasselay pour honorer la mémoire des tirailleurs massacrés.
Date de publication du document :
18 oct. 2018
Date de diffusion :
12 nov. 1987
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Publication : 18 oct. 2018
Le massacre de 52 tirailleurs à Chasselay le 19 juin 1940 s’inscrit dans une série d’exactions commises par les Allemands à l’égard des troupes coloniales au cours de la bataille de France. Entre 2000 et 3000 soldats africains ont été assassinés en mai-juin 1940 en France. Ces massacres figurent parmi les principaux crimes de guerre de la Wehrmacht. Ils contredisent l’idée longtemps admise que les Allemands, contrairement à la « guerre d’anéantissement » qu’ils allaient mener à l’Est à partir de 1941, avaient adopté en 1940 une attitude « correcte » à l’Ouest en respectant les « lois de la guerre ».
Ces exécutions eurent lieu dans leur grande majorité en juin 1940, lors de la deuxième phase de l’offensive, celle au cours de laquelle les Allemands progressèrent vers le Sud après avoir réduit les poches de Lille et de Dunkerque dans le Nord de la France. Des massacres de ce type se sont déroulés en Picardie, en Bourgogne, au nord de Lyon. Ils prirent souvent la même forme : les prisonniers noirs étaient séparés des Blancs avant d’être fusillés à l’écart. Certaines unités allemandes se livrèrent également à une véritable chasse aux soldats noirs qui tentaient de fuir leur avance ou de se cacher pour échapper à la capture. Ces massacres ont été décidés par la base et s’inscrivent dans le cadre d’actions isolées, même s’ils se sont répétés à plusieurs reprises. Il n’y a jamais eu en effet un ordre de l’état-major allemand pour qu’ils soient systématiques. De fait, les tirailleurs sénégalais prisonniers étant environ 15 000, la grande majorité n’a pas été exécutée.
Les motivations qui ont pu amener sur le terrain des officiers à décider de massacrer les soldats africains prisonniers sont diverses. Il y a bien sûr le fait que l’armée était profondément marquée par l’idéologie nazie et le racisme. Les troupes coloniales étaient également souvent engagées dans des combats d’arrière-garde pour protéger la retraite de l’armée française, se battant jusqu’à leur dernière cartouche et parfois au corps à corps, ce qui a pu accentuer une rage extrême du côté allemand.
Mais il faut aussi voir dans ces massacres certaines résurgences de la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle les soldats africains inspirèrent une véritable terreur aux troupes allemandes, ainsi que la volonté de venger ce qui avait été vécu en Allemagne comme un traumatisme et une humiliation (la "honte noire") : l’occupation de la rive droite du Rhin entre 1919 et 1923 par les troupes coloniales.
Éclairage média
Par
Le témoignage d’une femme ayant assisté au massacre de Chasselay permet de bien souligner la violence extrême développée à l’égard des tirailleurs africains. Non seulement les Allemands ne respectent pas les lois de la guerre en procédant à l’exécution de soldats prisonniers, mais ils font preuve d’un déchaînement de haine et de violence en mutilant les corps et en les écrasant avec des véhicules blindés. Ce témoignage laisse toutefois entendre que la responsabilité du massacre reposerait uniquement sur des SS. Si la division SS Totenkopf a bien participé aux exactions, elle n’est toutefois pas la seule unité concernée puisque le régiment d’infanterie Grossdeutschland y fut également impliqué.
Les corps des tirailleurs ont été ensevelis dans un cimetière respectant les traditions de l’Afrique de l’Ouest, un « tata » (« enceinte de terre sacrée » en wolof) dans laquelle on enterre les guerriers morts au combat. Ce « tata », inauguré en 1942, a été utilisé à des fins de propagande aussi bien par le régime de Vichy (le sacrifice des tirailleurs sénégalais permet de rappeler la grandeur de l’empire colonial) que par la résistance (qui y organise à l’occasion du 11 novembre 1943 une commémoration, bien que la célébration de l’armistice soit interdite).
Depuis la fin de la guerre, une cérémonie officielle s’y tient tous les ans. Des représentants sénégalais et français y participent. Comme le montrent les images du reportage, cette cérémonie mélange à la fois des aspects africains traditionnels (chants, musiques) et des aspects plus patriotiques (Marseillaise), rappelant que ces soldats étaient des combattants de l’armée française.
Transcription
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