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Les Français libres participent à la campagne d’Erythrée aux côtés des Britanniques

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 01 janv. 1943 | Date d'évènement : Avril 1941

En janvier 1941, les Britanniques lancent une offensive contre la colonie italienne d’Erythrée. La brigade française d’orient (BFO) sous la conduite du colonel Monclar participe à la campagne, témoignant ainsi de l’engagement militaire de la France libre aux côtés des Alliés. Les colonnes de prisonniers italiens illustrent une victoire à laquelle les Français ont grandement contribué.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
Avril 1941
Date de diffusion du média :
01 janv. 1943
Production :
INA
Page publiée le :
29 oct. 2019
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000003439

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

Colonie italienne depuis 1889, l’Erythrée, province éthiopienne sur la mer Rouge, représente une menace potentielle pour les possessions britanniques en Afrique et au Moyen-Orient, notamment pour le contrôle du canal de Suez, axe maritime vital pour l’Empire britannique. Avant que les Allemands ne débarquent en Afrique du Nord pour venir soutenir leur allié italien (les premiers éléments de l’Afrikakorps débarquent en Libye en février 1941), le général Archibald Wavell, commandant en chef britannique au Moyen Orient, lance le 19 janvier 1941 une offensive contre l’Ethiopie et l’Erythrée. Pour renforcer ses troupes, il intègre sous son commandement tous les éléments alliés disponibles. Plusieurs unités de français libres sont engagées, dont la 3e compagnie de marche du 1er bataillon d’infanterie de marine (BIM) commandée par le capitaine Jacques Savey et la brigade française d’Orient (BFO) commandée par le colonel Magrin-Vernerey (Monclar).

Les Français libres s’illustrent au cours de cette campagne d’Erythrée lors de plusieurs batailles. Le 2 janvier, l’escadron de spahis marocains du capitaine Jourdier mène victorieusement une charge de cavalerie à Umbrega. Le 23 février, les tirailleurs saras du bataillon de marche n°3 s’emparent du fort italien de Kub Kub après de durs combats en terrain montagneux. A la mi-mars, les troupes du BFO reçoivent pour mission de s’emparer du massif de l’Enghiahat qui culmine à plus de 2100 et constitue une position clé en vue de s’emparer de Keren. Il faudra deux assauts pour permettre à Monclar et ses hommes de s’emparer de l’Enghiahat, aux prix de lourdes pertes (19 tués et 70 blessés). Le 28 mars, les troupes françaises s’emparent de Keren et font près de 1300 prisonniers. Les troupes du BFO progressent ensuite début avril vers le dernier pole de résistance italienne, le port de Massaoua. Le 8 avril, Monclar entre dans Massaoua pour y recevoir la reddition de l’amiral Bonetti et des troupes italiennes en Erythrée.

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Le film « Résurrection » réalisé en 1943 par l’OFIC (Office Français d’Informations cinématographiques) et le Centre d’information Belge permet de montrer le symbole que représente la participation de troupes de la France libre à la campagne d’Erythrée : pour la première fois dans la guerre, les Français libres remportent une victoire militaire aux côtés des Alliés contre les forces de l’Axe. Ils ont même pu agir de façon autonome lors de certaines batailles, comme ce fut le cas lors de l’offensive lancée contre Massaoua. Cela concrétise donc le maintien d’une France combattante dans la guerre. La victoire obtenue en Erythrée, la première pour des troupes françaises depuis juin 1940, constitue également une forme de revanche militaire après la défaite. Les images montrent plusieurs moments forts de la campagne : les combats dans les massifs montagneux, la prise de Keren et d’Asmara, la victoire finale à Massaoua. Elles tendent à montrer une campagne militaire plutôt facile, avec une progression rapide des troupes alliées, notamment de leurs forces motorisées, comme s’il s’agissait de montrer une sorte de « guerre éclair » comme pour mieux oublier l’humiliation de 1940. Il n’en fut pourtant rien, la victoire contre les troupes italiennes donnant lieu à d’âpres combats, notamment dans les massifs montagneux comme celui de l’Enghiahat. Elle ne fut acquise qu’au prix de lourds sacrifices. Comme souvent dans le cadre de reportages de guerre, les images de prisonniers permettent d’illustrer l’ampleur de la victoire acquise. Elles participent là encore d’une forme de revanche après la défaite de 1940, qui a fait 1,5 millions de prisonniers de guerre dans les rangs français.

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