vidéo -  Shoah

« Shoah » - Extrait 1 - La disparition des traces

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 1985

Disponible jusqu'au 26 janv. 2025

Texte inaugural - Simon Srebnik : le retour du chanteur, la Ner et la forêt de Chelmno - Michaël Podchlebnik : le deuxième survivant de Chelmno - Hanna Zaïdl, Motke Zaïdl et Itzhak Dugin : les survivants de Vilna - Jan Piwonski : la forêt de Sobibor cache le secret d’un camp d’extermination - Michaël Podchlebnik : il reconnaît sa femme et ses enfants parmi les victimes d’un camion à gaz de Chelmno - Motke Zaïdl et Itzhak Dugin : la réouverture des fosses de Ponari. Itzhak Dugin reconnaît sa mère, ses sœurs et leurs enfants - Richard Glazar : les bûchers de Treblinka - Motke Zaïdl et Itzhak Dugin : les bûchers de Ponari - Simon Srebnik : la dispersion des cendres dans la Ner.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Shoah
Réalisation :
Lanzmann Claude
Date de diffusion du média :
1985
Production :
@ 1985 -  Les Films Aleph
Page publiée le :
27 janv. 2022
Modifiée le :
26 févr. 2024
Référence :
00000004429

Plan par plan

Le plan par plan est issu du livret pédagogique « Shoah » de Claude Lanzmann. Le cinéma, la mémoire, l’histoire, par Jean-François Forges.

Les indications de pages, correspondantes aux différents plans, renvoient à l'édition de Shoah en « Folio » (1997), le texte de référence se trouvant soit en haut de page (H), soit au milieu de page (M), soit en bas de page (B).

Dans l'indication des mouvements de caméra, le terme de travelling avant ou arrière désigne à la fois les déplacements de la caméra et les zooms optiques (changement de dimension du plan en modifiant la focale de l'objectif sans bouger la caméra).

Il n'a été retenu pour désigner la dimension des plans que les termes, en ordre croissant, de plan d'ensemble, plan moyen, plan rapproché et gros plan.

  • Plan 1, page 24H

Dès la fin du défilant de début de film, page 23, on entend des bruits d’eau faisant le raccord avec le premier plan du film.

Plan d’ensemble. La rivière Ner, la rive droite opposée, une maison, des arbres, légère pluie à la surface de l’eau. Deux hommes dans une barque remontant la rivière et le chant de l’un d’eux, le survivant Simon Srebnik. Lent panoramique à droite suivant la barque au fil de l’eau.

  • Plan 2, page 24M

Plan moyen de Simon Srebnik, dans la barque. La campagne de Chelmno défile sur la gauche, derrière lui : prairies, arbres, mais aussi larges ouvertures vers le ciel. Sur la rive, à gauche, on voit un homme assis qui nous regarde puis détourne la tête à droite.

Travelling avant sur le visage de Srebnik. Voix off des paysans polonais. Chant de Srebnik.

  • Plan 3, page 24B       

Plan moyen. Srebnik marche sur un chemin, dans la forêt de Chelmno. Le plan s’achève sur le regard intense du rescapé.

  • Plan 4, page 24B

Plan d’ensemble. Panoramique à gauche sur le lieu des fosses. Chants d’oiseaux. Voix off de Srebnik.

  • Plan 5, page 25H

Suite du plan 3. Srebnik parle des bûchers, des fours, des flammes. Première intervention de Lanzmann à propos des flammes qui s’élevaient jusqu’au ciel.

  • Plan 6, page 25M

Plan moyen. Srebnik marche le long des fosses, filmé par la caméra portée, à côté de lui, en arrière à gauche. Lanzmann lui-même est visible brièvement, à la limite du champ, à droite, derrière Srebnik.

  • Plan 7, page 25B

Plan d’ensemble. Srebnik marche le long des fosses. Sa voix, sur son image éloignée, parle des brasiers et du silence : Personne ne criait. Chacun faisait son travail.

  • Plan 8, page 26H

Plan d’ensemble des bords de la Ner avec l’église de Chelmno et la campagne polonaise, panoramique à gauche : pâturage, vache, chant des oiseaux. La barque du plan 1 redescend la rivière. Srebnik chante le chant allemand du retour. Bruits d’eau de la rame. Voix polonaises off faisant le raccord avec le plan suivant.

  • Plan 9, page 26B

Plan rapproché d’un paysan de Chelmno. On parle encore, en famille, de cette histoire.

  • Plan 10, page 27

Gros plan, en Israël, du visage du second survivant de Chelmno, Michaël Podchlebnik. Il dit que ce n’est pas bien de parler de tout cela. Il remercie Dieu d’oublier. Il vit. Il sourit.

  • Plan 11, page 28H

Gros plan, en Israël, du visage de Hannah Zaïdl, fille d’un survivant de Vilna. Elle parle en hébreu, sans traduction, pendant une quarantaine de secondes, de la difficulté de dire et d’entendre, pour son père et pour elle. Elle prend une cigarette.

Panoramique passant du visage de la fille au visage du père Motke Zaïdl.

  • Plan 12, page 28B

Plan d’ensemble de la forêt de Ben Shemen, en Israël. Panoramique à droite. Pierre dressée, fumée de feu de broussailles. Voix de Motke Zaïdl et Itzhak Dugin, survivants de Vilna. Ils parlent des fosses et des bûchers dans la forêt Ponari qui ressemble à la forêt de Ben Shemen.

  • Plan 13, 28B

Plan rapproché des deux survivants qui évoquent les forêts de Lithuanie et les forêts d’Israël. Hautes flammes et fumée, en arrière plan, à droite.

  • Plan 14, pages 29H et 29M

Plan d’ensemble de la forêt de Sobibór. Panoramique à droite. Trois personnages marchent dans la forêt. Jan Piwonski et l’interprète répondent à une question de Lanzmann sur la chasse aux animaux et aux hommes dans cette forêt.

  • Plan 15, page 29B

Plan rapproché des personnages marchant dans la forêt.

  • Plan 16, page 29B

Plan d’ensemble de la forêt, plein écran, sans ciel. Panoramique à gauche : c’est le charme de nos forêts, ce silence, cette beauté.

  • Plan 17, page 29B

Plan général de la forêt où marchent les trois personnages. Travelling arrière. Voix en son de cinéma, qu’on entend toujours, malgré l’éloignement des personnages : la chasse aux Juifs, les fosses, l’effacement des traces.

  • Plan 18, page 30M

Plan d’ensemble d’un rideau d’arbres, panoramique à gauche : On ne pouvait deviner que ces arbres cachaient le secret d’un camp d’extermination.

  • Plan 19, page 30B

Gros plan du visage de Michaël Podchlebnik, en Israël. Suite du plan 10. Klaxons et bruits de moteur de voiture. Il parle, les larmes aux yeux, des fosses, des cadavres, de celui de sa femme, de ceux de ses enfants.

  • Plan 20, page 31H

Plan d’ensemble. Travelling sur un chemin de la forêt et des clairières de Chelmno, sur les lieux des fosses. Paysage d’hiver, enneigé : C’était l’hiver de 1942.

  • Plan 21, page 31M

Plan d’ensemble sur les fosses et la neige. Travelling vers la gauche jusqu’à la fin des paroles de Podchlebnik et pendant le début des paroles de Motke Zaïdl et Itzhak Dugin : J’ai reconnu toute ma famille.

  • Plan 22, page 31B

Plan moyen, en Israël, en intérieur. Motke Zaïdl et sa fille, Itzhak Dugin. Panoramique à droite sur Dugin et, en haut de l’image, Hanna Zaïdl qui a toujours sa cigarette. Suite du plan 11. Le plan est très composé dans la disposition des personnages avec une coupe de fruits dans le champ. Travelling avant se rapprochant de Dugin.

  • Plan 23, page 32H

Gros plan du visage de Zaïdl sur la voix de Dugin qui parle encore des fosses.

  • Plan 24, page 32M

Gros plan de Dugin. Panoramique vertical en hauteur sur le visage d’Hanna Zaïdl.

  • Plan 25, page 32B

Plan d’ensemble de la forêt de Ben Shemen. Panoramique à gauche, sol, terre, pierres.

  • Plan 26, page 33

Plan moyen des survivants Dugin et Zaïdl. Suite du plan 13. Ils parlent des fosses et de l’effacement du crime. Bruit d’un avion qui passe. Travelling avant et gros plan sur Dugin. Panoramique sur Zaïdl et gros plan sur lui. Voix de Dugin : désignation des corps comme des marionnettes.

  • Plan 27, page 34H

Plan fixe d’ensemble de la forêt. Fumées. Les deux personnages passent au fond du plan, marchant sur la droite. Il faut absolument qu’il ne reste plus aucune trace.

  • Plan 28, page 34M

Plan moyen de Richard Glazar à Bâle. Le personnage est dehors, sur le balcon d’une maison avec, à l’arrière plan, les images et la rumeur de la vie urbaine : pont sur le Rhin, voitures, car. Léger travelling avant. Gros plan de son visage. 

Il parle des brasiers de Treblinka et du chant en yiddish d’un chanteur d’opéra.

  • Plan 29, page 35M

Plan d’ensemble de Treblinka, couvert de neige. Panoramique à droite, à hauteur de regard humain, sur près de 360°. Le monument commémoratif passe dans le champ. Glazar parle des flammes, des bûchers.

  • Plan 30, page 35B

Plan rapproché de Motke Zaïdl dans la forêt de Ben Shemen. Suite des plans 13 et 26. Panoramique à gauche, plan rapproché de Itzhak Dugin. Ils parlent des flammes et des bûchers de Ponari.

  • Plan 31, page 36H

Plan d’ensemble de la forêt de Chełmno. Panoramique à droite. Voix off de Srebnik qui parle des corps réduits en cendres, après leur combustion dans les brasiers.

  • Plan 32, page 36M

Plan moyen de Srebnik dans la forêt. Il parle de la fine poussière d’os. Il se penche et ramasse de la terre de Chełmno. Chants d’oiseaux.

  • Plan 33, page 36M

Plan d’ensemble sur la rivière Bug. Travelling filmé d’un bateau en marche : pont ferroviaire, la rive du Bug, le ciel, les nuages, les couleurs du soleil couchant. Voix de Srebnik qui parle des cendres qu’on jetait dans la Ner. Le plan se termine sur son chant de la première chanson polonaise.

Résumé des séquences

0 [01.04] Générique

Remerciements de Claude Lanzmann.

1 [02.53] Texte inaugural

Le texte à l’écran met en place le dispositif du film. L’action commence de nos jours, à Chelmno-sur-Ner. Le film se déroule dans le présent, dans des lieux très précis. Simon Srebnik avait treize ans et demi. Contraint de travailler pour les SS après l’extermination de sa famille, il devait chanter des airs polonais et allemands, en allant chercher de la luzerne pour nourrir les lapins de la basse-cour SS, sur la rivière Ner. Tous le connaissaient à Chelmno. Srebnik réussit, par chance, à survivre. À quarante-sept ans, il revient, avec le cinéaste, sur les lieux-mêmes de l’extermination.

2 [08.10] Simon Srebnik

Le retour du chanteur, la Ner et la forêt de Chelmno.

Simon Srebnik chante sur la rivière Ner la chanson polonaise de jadis Une petite maison blanche. Puis il reconnaît, dans la forêt de Chelmno, le lieu des fours ou l’on brûlait les Jujfs tués dans les camions à gaz. À nouveau sur la Ner, Srebnik chante la chanson allemande Wenn die Soldaten. Les paysans de Chelmno parlent de l’ironie des Allemands qui faisaient chanter l’enfant tandis qu’ils tuaient les gens. Aujourd’hui, quand la famille se rassemble, ils en parlent encore.

3 [02.45] Michaël Podchlebnik

Le deuxième survivant de Chelmno.

Il remercie Dieu de vivre et d’oublier. Il vit. Il sourit.

4 [02.34] Hanna Zaïdl, Motke Zaïdl  et Itzhak Dugin

Les survivants de Vilna.

La fille de Motke Zaïdl explique qu’elle a beaucoup questionné son père mais que ce n’est que lorsque Claude Lanzmann est arrivé quelle a entendu l’histoire, enfin, dans sa totalité. Motke Zaïdl et Itzhak Dugin dans une forêt d’lsraël qui ressemble à la forêt de Ponari où ont éfé tués les Juifs de Vilna.

5 [03.47] Jan Piwonski

La forêt de Sobibor cache le secret d'un camp d'extermination.

Est-ce qu’on chassait à l’époque [dans cette forêt de Sobibor] ?, demande Lanzmann.

Non, ici, à l’époque, on ne faisait que la chasse à l’homme, au milieu des cris et des coups de feu, alors que cette forêt est si calme aujourd’hui. Toutes les traces du camp ont été détruites par les Allemands pendant l’hiver 1943.

6 [02.42] Michaël Podchlebnik

II reconnaît sa femme et ses enfants parmi des victimes d’un camion à gaz de Chelmno.

Il pleurait en déchargeant un camion à gaz où il a découvert les corps de sa femme et de ses enfants. Il a demandé à être tué. Les Allemands lui ont dit qu’il avait encore la force de travailler et qu’on ne le tuerait pas maintenant. Pendant l’hiver 1942, on ne brûlait pas encore les cadavres. On les enterrait.

7 [06.09] Motke Zaïdl et Itzhak Dugin

La réouverture des fosses de Ponari. Itzhak Dugin reconnaît sa mère, ses sœurs et leurs enfants.

En janvier 1944, on exhume les corps des Juifs de Vilna pour les brûler et faire disparaître les traces du massacre. Itzhak Dugin, contraint de faire ce travail, reconnaît les corps des membres de sa famille, sa mère, ses sœurs et leurs enfants. Les Allemands interdisent de prononcer les mots « morts » ou « victimes ». Ils imposent d’appeler les corps « Figuren », c’est-à-dire marionnettes, ou « Schmattes », c’est-à-dire chiffons.

8 [03.04] Richard Glazar 

Les bûchers de Treblinka.

Glazar se souvient des flammes fantastiques des bûchers de Treblinka, en novembre 1942, quand les Allemands ont décidé que les morts ne seront plus enterrés mais brûlés. Un chanteur d’opéra, Salve, psalmodie un chant : Mon Dieu, pourquoi nous as-Tu abandonnés ?

9 [00.38]  Motke Zaïdl  et Itzhak Dugin

Les bûchers de Ponari.

Les bûchers brûlaient sept ou huit jours.

10 [01.33] Simon Srebnik       

La dispersion des cendres dans la Ner.         

On broyait les gros os qui n’avaient pas brûlé. On mettait la poussière d’os dans des sacs qu’on allait jeter dans la Ner.

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