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Proposé par Institut national de l’audiovisuel
Date de diffusion : 05 nov. 1977
L’ONU décide en 1977 de sanctionner l’Afrique du Sud pour sa politique d’apartheid en lui imposant un embargo sur les armes. Si cette décision est présentée par l’ONU comme historique
, les journalistes en soulignent les diverses limites.
Niveaux et disciplines
Ressources pédagogiques utilisant ce média
Niveaux: Lycée général et technologique - Lycée professionnel
La sortie de l’apartheid en Afrique du Sud
Informations et crédits
- Type de ressource :
- Forme :
- Collection :
- Date de diffusion du média :
- 05 nov. 1977
- Page publiée le :
- 23 juin 2022
- Modifiée le :
- 29 juin 2023
- Référence :
- 00000004603
Contexte historique
Le 4 novembre 1977, le Conseil de Sécurité adopte à l’unanimité sa résolution 418 qui impose à tous les États un embargo total sur la vente d’armes à l’Afrique du Sud (y compris pour les contrats en cours). Si cette décision des Nations Unies se place dans la continuité de plusieurs autres condamnant l’Afrique du Sud pour son régime d’apartheid (convention sur la suppression et la punition du crime d’apartheid
de 1973, résolutions 392 du 19 juin 1976 et 417 du 31 octobre 1977), elle peut toutefois être considérée inédite. En effet, cette résolution, adoptée à l’unanimité du Conseil de Sécurité, est prise sous l’égide du chapitre VII de la Charte des Nations Unies (qui régit notamment l’utilisation de la force par l’ONU). Après le cas de la Rhodésie voisine, il s’agit de l’une des premières fois où l’ONU considère que la situation intérieure d’un pays constitue une menace contre la paix et la sécurité internationales (même si l’intervention de Pretoria dans les guerres régionales et sa volonté d’obtenir des armes nucléaires sont également soulignées). Cette sévérité s’explique par les récents massacres et assassinats commis par le gouvernement de l’Afrique du Sud et leur forte médiatisation : les images de jeunes écoliers de Soweto tués en juin 1976 par la police font ainsi le tour du monde.
Pour autant, l’impact de ces sanctions s’avère en définitive relativement limité : elles sont adoptées après que l’Afrique du Sud ait eu le temps de développer une importante industrie domestique de l’armement et ne frappent que ce secteur précis. Par ailleurs, alors que certains pays font pression depuis les années 1960 pour l’imposition de sanctions économiques plus larges, les principales puissances occidentales s’y opposent et conservent d’importants intérêts économiques sur place. Enfin, il s’avérera que les sanctions ont été largement contournées par plusieurs pays (comme la France ou Israël).
Éclairage média
Cet extrait des actualités se divise globalement en deux grandes parties : dans un premier temps, le présentateur et le journaliste expliquent pourquoi la décision prise par le Conseil de Sécurité des Nations Unies est qualifiée d’historique
par Kurt Waldheim (à l’époque Secrétaire général des Nations Unies). En arrière-plan défilent diverses images de réunions du Conseil de Sécurité ou encore de Kurt Waldheim lui-même.
La deuxième partie, qui vise à nuancer l’impact de cet embargo sur les armes, est quant à elle illustrée principalement par des images de l’Afrique du Sud. Les photographies des gratte-ciels ou d’un grand barrage, symbole de la puissance économique du pays, renforcent l’argumentaire du journaliste : Pretoria ne sera pas outre mesure affectée par cet embargo. À cette exception près, les images restent quasiment systématiquement en arrière-plan (avec le présentateur ou le journaliste au premier plan) et semblent avoir une simple valeur illustrative. On peut enfin noter que la seule représentation directe du régime de l’apartheid consiste en une photographie montrant un jeune homme noir, peut-être blessé, encadré par deux policiers blancs.