Immenses incendies de forêts en Australie

Contexte historique

De septembre 2019 à février 2020, le sud-est de l’Australie a été ravagé par d’immenses incendies de forêts, qui sont longtemps apparus incontrôlables.

L’île-continent est certes habituée chaque année à affronter, au sortir de l’hiver austral, des feux de brousse. Mais ceux qui l’ont ravagée à partir de septembre 2019 ont atteint un niveau d’intensité sans précédent : ils se sont avérés particulièrement précoces et intenses en raison de la forte sécheresse, de températures très élevées et de vents forts. Les pompiers ont ainsi éprouvé les pires difficultés à lutter contre l’extension de ces feux, principalement dans les États de Nouvelle-Galles du Sud et du Victoria. De nombreuses localités se sont retrouvées isolées par les flammes, à tel point que l’armée a dû intervenir pour secourir et évacuer les sinistrés. Les villes de Sydney et de Melbourne ont même un temps été recouvertes par les fumées dégagées par ces incendies hors normes. Ce n’est que le 13 février 2020 que tous ces incendies ont finalement été maîtrisés, notamment grâce à l’aide de très fortes précipitations.

Ayant ravagé l’Australie pendant cinq mois et demi, ces incendies ont fait trente-quatre morts et détruit plus de dix millions d’hectares. Selon des estimations, un milliard d’animaux ont péri et plus de 2 500 habitations ont été détruites. En outre, selon une étude parue dans la revue scientifique Science en mars 2021, ces feux ont projeté autant de fumée dans la stratosphère qu’une importante éruption volcanique, engendrant des conséquences importantes sur le climat.

Ces incendies ont d’ailleurs accru les préoccupations des Australiens sur le réchauffement climatique, qui s’en trouve en partie à l’origine. Le Premier ministre conservateur Scott Morrison a notamment subi de vives critiques pour son manque de réaction face à ces feux. S’il a reconnu en décembre 2019 que le changement climatique avait contribué à les alimenter, en avivant la sécheresse, il a toutefois nuancé le désastre lors de ses vœux du Nouvel An, estimant que les générations précédentes avaient également fait face à des catastrophes naturelle et les avaient surmontées.

Éclairage média

Ce sujet a été diffusé dans le journal télévisé de la mi-journée sur France 3 le 23 décembre 2019, quatre mois après le début de gigantesques incendies de brousse en Australie et alors que les flammes continuaient de faire rage. Constitué d’un commentaire sur images actuelles alternant avec des interviews, il donne principalement à voir les ravages provoqués par les incendies et l’impossibilité à les maîtriser dans deux lieux dévastés par les flammes : Balmoral et Lightgow, deux communes situées dans l’État de Nouvelle-Galles du Sud, dans le sud-est de l’Australie. La plupart des plans révèlent l’ampleur des dégâts, notamment ceux filmés par vue aérienne : collines enflammées, colonnes de fumée, maisons brûlées, forêts et voitures calcinées. Le sujet de France 3 montre également la lutte contre le feu des pompiers et l’aide des secouristes aux habitants menacés par les flammes. Les témoignages de rescapés et d’une membre du service des pompiers de la Nouvelle-Galles du Sud témoignent aussi de l’ampleur de la catastrophe et du caractère incontrôlable de la situation.

À la fin de ce sujet un second aspect est rapidement évoqué : la gestion de la crise par les autorités australiennes. Le Premier ministre conservateur Scott Morrison tient en effet une conférence de presse pour tenter de répondre aux critiques dont il est alors l’objet. Le chef du gouvernement australien avait en effet choisi de partir discrètement en vacances à Hawaï avant Noël, alors que les incendies continuaient à ravager le sud-est du pays. Face au mécontentement de l’opinion, choquée par cette absence, en pleine crise, Scott Morrison avait décidé d’écourter ses vacances. Il avait alors rendu visite aux services de pompiers de Nouvelle-Galles du Sud et tenu une conférence de presse. Lors de celle-ci, il a reconnu avoir pris une mauvaise décision en partant en vacances au moment où les incendies étaient hors de contrôle : Je comprends que les gens aient été choqués que je sois en vacances avec ma famille pendant que la leur était en grande souffrance. Mais il n’a pour autant fait complètement amendement honorable, comme le montre l’extrait de sa conférence de presse diffusé dans le reportage de France 3 : Je ne suis pas pompier, a-t-il déclaré. Cette déclaration fut perçue comme une provocation sachant que la plupart des pompiers australiens alors en lutte contre les feux étaient des volontaires.