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Fortes tensions entre l’Iran et les États-Unis au Moyen-Orient : tirs de missiles iraniens sur des bases américaines en Irak

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 08 janv. 2020 | Date d'évènement : 08 janv. 2020

Le 8 janvier 2020, l’Iran a tiré des missiles sur deux bases américaines en Irak en représailles à la mort du général Ghassem Soleimani, tué par l’armée américaine cinq jours auparavant. Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution islamique, se félicite de cette opération. Le président américain Donald Trump la minimise.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Générique :
Perez Stéphanie (Journaliste)
Date de l'évènement :
08 janv. 2020
Date de diffusion du média :
08 janv. 2020
Production :
France Télévisions
Page publiée le :
28 avr. 2023
Modifiée le :
29 sept. 2023
Référence :
00000004928

Contexte historique

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Le 3 janvier 2020, le général iranien Ghassem Soleimani est tué à Bagdad, en Irak, par une frappe d’un drone américain. Quittant l’aéroport de Bagdad, il se trouvait à bord d’un convoi de véhicules des Hachd al-Chaabi – les Unités de la Mobilisation populaire –, une organisation paramilitaire dominée par des milices chiites proches de l’Iran.

Cet assassinat ciblé du chef de la Force Al-Qods, les forces spéciales des gardiens de la révolution iranienne, a été ordonné par le président américain Donald Trump en représailles à l’irruption de miliciens chiites, le 31 décembre 2019, dans l’enceinte de l’ambassade des États-Unis à Bagdad. Selon un communiqué publié dès le 3 janvier 2020 par le Pentagone, le ministère américain de la Défense, en tuant Ghassem Soleimani l’armée américaine a pris des mesures défensives pour protéger le personnel américain à l’étranger. Ghassem Soleimani était en effet soupçonné par les États-Unis de préparer des attentats contre des diplomates et des militaires américains en Irak et dans tout le Moyen-Orient. 

Le communiqué du Pentagone l’accuse aussi de la mort de centaines de membres des forces armées américaines et de la coalition et de milliers de blessés depuis l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003.

En assassinant le général Ghassem Soleimani, les États-Unis ont éliminé l’architecte de la stratégie iranienne au Moyen-Orient. Durant deux décennies, le chef de la Force Al-Qods, à la tête de laquelle il avait été nommé vers 1997, avait organisé les attaques et guerres conduites par l’Iran dans la région. Il avait constamment appuyé les milices chiites irakiennes en lutte contre les Américains à partir de 2003, ainsi que le Hezbollah au Liban contre Israël. Ghassem Soleimani n’avait par ailleurs cessé de soutenir les troupes loyales au président syrien Bachar Al-Assad dans la guerre civile à compter de 2011. Il avait notamment joué un rôle important dans la lutte contre l’État islamique après 2014.

Après sa mort, le Guide suprême iranien Ali Khameini promet une vengeance implacable contre les responsables de son assassinat et décrète un deuil de national de trois jours. De fait, en représailles, l’Iran lance, le 8 janvier 2020, des missiles sur les bases américaines d’Aïn al-Assad et d’Erbil, en Irak. Quelques heures plus tard, un avion de ligne ukrainien devant relier Téhéran à Kiev est abattu par erreur par la défense anti-aérienne iranienne, provoquant la mort de 176 personnes.

Éclairage média

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Ce sujet a été diffusé dans le journal télévisé de 20 heures de France 2 le 8 janvier 2020. Il est consacré aux frappes iraniennes qui ont été effectuées contre deux bases militaires américaines en Irak la nuit précédente et aux réactions qui les ont suivies. 

Réalisé par Stéphanie Perez, envoyée spéciale de France 2 à Téhéran, qui apparaît d’ailleurs en plateau extérieur final dans une rue de la capitale iranienne, ce reportage se compose d’images de nature et d’origine très diverses : plans filmés par l’armée iranienne, images satellitaires, infographies, interview dans le cadre d’un micro-trottoir et extraits de discours officiels.

Le sujet de France 2 a d’abord un objectif factuel : il vise à rendre compte des frappes iraniennes. Il présente d’emblée des images des tirs provenant de la télévision d’État iranienne. Ces frappes sont localisées à l’aide de cartes extraites du logiciel Google Earth. Et leurs conséquences sont révélées par des images satellites : elles permettent de constater les dégâts sur l’une des deux bases américaines ciblées en Irak, celle de Aïn al-Assad, située à 180 kilomètres à l’ouest de Bagdad. Il est à noter qu’aucune précision sur la raison de ces frappes n’est fournie : l’assassinat du général iranien Ghassem Soleimani a déjà été traité dans plusieurs sujets des journaux télévisés lors des jours précédents.

Dans le reportage de France 2, la propagande de la République islamique d’Iran apparaît particulièrement notable. Il s’agit en effet pour le régime de montrer sa capacité à répondre à l’attaque des États-Unis et à mener des représailles contre le grand Satan, si haï depuis la révolution islamique de 1979. C’est ainsi l’armée iranienne qui a fourni à la télévision d’État, la RTNI, les images de l’attaque contre les bases américaines. De même, le rassemblement organisé à Téhéran au lendemain des frappes, probablement à l’initiative du régime, vise lui aussi à témoigner du succès des représailles iraniennes.

Mais Stéphanie Perez souligne la faible affluence – elle parle de quelques partisans du régime –, seuls quelques participants brandissant des portraits de Ghassem Soleimani et des drapeaux iraniens. La propagande est enfin perceptible dans les extraits du discours d’Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution islamique, qui se félicite de l’opération menée contre les bases américaines en Irak.

Le sujet de France 2 est suivi d’un plateau extérieur en direct de Washington par Agnès Varhamian, correspondante de France Télévisions aux États-Unis, consacré à la réaction du président américain Donald Trump. Ce dernier a, dans une conférence de presse, minimisé l’importance de tirs de missiles iraniens. Puis une brève en images évoque la catastrophe aérienne qui s’est produite peu après, un avion de ligne ukrainien ayant été abattu par erreur par la défense anti-aérienne iranienne.

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