Vidéo
Proposé par Institut national de l’audiovisuel
Date de diffusion : 29 mai 2020 | Date d'évènement : Mai 2020
En mai 2020, de violentes émeutes éclatent à Minneapolis, aux États-Unis, après la mort de George Floyd, asphyxié par un policier lors d’une violente interpellation. Protestant contre le racisme et la violence de la police, les manifestants s’en prennent à un commissariat, incendient des bâtiments et pillent des magasins.
Niveaux et disciplines
Ressources pédagogiques utilisant ce média
Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel
Inégalités raciales aux États-Unis : quelles avancées depuis la marche sur Washington du 28 août 1963 ?
Niveaux: Cycle 3 - Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel
Toutes nos ressources sur
le racisme et l'antisémitisme
Informations et crédits
- Type de ressource :
- Forme :
- Collection :
- Date de l'évènement :
- Mai 2020
- Date de diffusion du média :
- 29 mai 2020
- Production :
- @ 2020 - France Télévisions
- Page publiée le :
- 12 avr. 2023
- Modifiée le :
- 29 sept. 2023
- Référence :
- 00000004935
Contexte historique
Le 25 mai 2020, à Minneapolis (Minnesota), aux États-Unis, George Floyd, un Afro-Américain âgé de 46 ans, meurt lors d’une interpellation policière violente. Alors qu’il se trouve dans sa voiture, il est interpellé par quatre policiers qui le soupçonnent d’avoir acheté des cigarettes avec un faux billet de 20 dollars. Après avoir été menotté, George Floyd est ensuite immobilisé à terre par l’un des policiers, Derek Chauvin. Durant neuf minutes, ce dernier maintient son genou sur le cou de George Floyd, allongé par terre sur le ventre. À plusieurs reprises, George Floyd appelle pourtant à l’aide : Je ne peux pas respirer
, répète-t-il. Mais jamais Derek Chauvin ne réagit, continuant d’appuyer son genou sur sa victime, indifférent tant à ses plaintes qu’à celles des passants assistant à la scène. Puis George Floyd s’immobilise, asphyxié, avant de mourir à l’hôpital.
Sa mort a très rapidement eu un retentissement considérable aux États-Unis, puis dans le monde entier, en raison de la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo de son agression filmée par un témoin. La municipalité de Minneapolis réagit pourtant rapidement, licenciant dès le lendemain de la mort de George Floyd les policiers impliqués. Derek Chauvin est ensuite arrêté et inculpé d’homicide involontaire le 29 mai suivant. Mais cela n’empêche pas l’éclatement d’émeutes à Minneapolis dès le 26 mai 2020 : des manifestants s’en prennent à un commissariat et à des voitures de police. Puis, à partir du 28 mai 2020, des manifestations éclatent sur tout le territoire étasunien, à Denver, Memphis, New York, Atlanta, Washington, Los Angeles ou Chicago, provoquées par l’émotion née de la violence de l’interpellation ayant entraîné la mort de George Floyd. Elles sont notamment animées par le mouvement Black Lives Matter
(Les vies des Noirs comptent
) surgi en 2013 au sein de la communauté afro-américaine pour lutter contre le racisme. Ce mouvement avait notamment organisé des protestations en 2014, après la mort d’Eric Garner, un Afro-Américain décédé à New York après avoir été lui aussi asphyxié lors de son interpellation par des policiers blancs. Sa supplique, identique à celle de George Floyd six ans plus tard – Je ne peux pas respirer
(I can’t breathe
) – était devenue le slogan du mouvement Black Lives Matter
.
Au cours de l’été 2020, les manifestations se poursuivent dans les villes américaines afin de réclamer justice pour George Floyd. Plus largement, elles visent à dénoncer le racisme et les violences policières. Certaines manifestations se transforment en émeutes marquées par des affrontements avec les forces de l’ordre, des pillages et des incendies. Une vingtaine de personnes trouvent alors la mort dans ces émeutes, en dépit de la mise en place d’un couvre-feu dans plus de 200 villes depuis le mois de juin 2020. La mort de George Floyd a également eu un retentissement mondial : des manifestations de solidarité et de dénonciation du racisme et des violence policières ont été organisées un peu partout dans le monde.
Poursuivi pour meurtre au troisième degré et homicide involontaire, Derek Chauvin est condamné à vingt-deux ans et demi de prison, le 25 juin 2021, treize mois après la mort de George Floyd. La sévérité de cette condamnation paraît exceptionnelle puisque, entre 2005 et 2021, seuls neufs policiers américains avaient été condamnés à des peines de prison pour des meurtres commis dans l’exercice de leurs fonctions.
Éclairage média
Ce reportage fait l’ouverture du journal télévisé de 20 heures de France 2 le 29 mai 2020. Il est consacré aux émeutes qui embrasent alors depuis trois jours la ville de Minneapolis (Minnesota), aux États-Unis. En effet, dès le 26 mai 2020, des émeutes y ont éclaté en réaction à la mort de George Floyd la veille, victime de violences policières lors d’une interpellation.
Le reportage de France 2 a été réalisé à Minneapolis, par Agnès Vahramian, correspondante de France Télévisions à Washington, au cœur même des émeutes. Des images de manifestants dans les rues ont d’ailleurs été filmées depuis une caméra embarquée dans une voiture. Alternant les images factuelles avec plusieurs micro-trottoirs de manifestants, le reportage révèle l’étendue des violences commises par les émeutiers, mais aussi l’ampleur de leur colère. Il présente plusieurs plans de violences qui témoignent du chaos
(Agnès Vahramian) touchant alors Minneapolis depuis trois jours : images d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, incendies de bâtiments, pillages de magasins. Deux scènes paraissent plus particulièrement symboliques, reflétant la fureur des émeutiers contre les violences racistes commises par la police : la première, ouvrant le sujet, montre la destruction par le feu du drapeau américain par un manifestant ; la seconde révèle l’attaque violente d’un commissariat, incendié.
Le reportage de France 2 remonte également à la source de ces émeutes en présentant un extrait de la vidéo de l’interpellation brutale de George Floyd. Filmée par un témoin, elle montre l’agent de police Derek Chauvin agenouillé sur le cou de George Floyd lors de son arrestation, l’empêchant de respirer. Même si le reportage de France 2 n’en propose qu’un bref extrait – la vidéo amateur dure en tout neuf minutes –, elle est difficilement soutenable : on entend George Floyd dire qu’il ne peut pas respirer – I can’t breathe
– et qu’il ne plus bouger, sans provoquer la moindre réaction chez Derek Chauvin. Les manifestants qui se révoltent ensuite à Minneapolis, mais aussi dans de très nombreuses villes des États-Unis et du monde entier, font d’ailleurs de la phrase de George Floyd I can’t breathe
(Je ne peux pas respirer
) leur slogan principal : dans le sujet de France 2, on la voit inscrite sur une pancarte et sur un masque de protection contre le Covid-19 porté par un manifestant.
La vidéo de l’interpellation de George Floyd apparaît si violente que le présentateur du journal télévisé de France 2, Thomas Sotto, met en garde les téléspectateurs lors de son lancement plateau : Attention, certaines images de ce sujet peuvent choquer. La diffusion de la vidéo de l’agonie de Derek Chauvin sur les réseaux sociaux a d’ailleurs joué un rôle déterminant dans l’émotion considérable qui a saisi les États-Unis et le monde entier. Cette vidéo a ensuite été diffusée intégralement aux jurés du procès de Derek Chauvin en mars 2021.