À l’école de Cauchy-à-la-Tour, lieu de naissance du maréchal Pétain

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 07 nov. 1941

Né à Cauchy-à-la-Tour, Philippe Pétain fréquenta les bancs de l’école de ce village du nord de la France. Sous l’Occupation, les jeunes élèves de la commune sont appelés à communier dans le culte développé autour de leur illustre prédécesseur, désormais devenu le chef de l’État.

Niveaux et disciplines

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités mondiales
Date de diffusion du média :
07 nov. 1941
Page publiée le :
25 nov. 2022
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000005009

Contexte historique

Par Raphaëlle BellonResponsable des activités pédagogiques de la Fondation de la Résistance )

L’école est un lieu privilégié de mise en œuvre de la propagande du régime de Vichy : la jeunesse, essentielle dans le projet pétainiste de redressement du pays, en est une des cibles. Les portraits de Pétain doivent ainsi être affichés dans les classes, ainsi que ses adresses aux écoliers, comme celle de la rentrée de 1941. Tout un matériel scolaire à l’effigie du chef de l’État (protège-cahiers, bons points…) est produit. Les élèves sont encouragés à lui écrire ou à lui faire parvenir des dessins dans le cadre de concours scolaires.

Alors que la mise en œuvre de nouveaux programmes peut prendre du temps, le culte de la personnalité peut quant à lui être instauré rapidement et facilement, permettant de diffuser les idées et principes du nouveau régime, dans le but de susciter une adhésion au chef de l’État.

Impliquer la jeunesse dans ce culte de la personnalité, c’est aussi s’adresser à leurs parents et donc à l’ensemble de la société française. D’où ces nombreux reportages filmés montrant le maréchal auprès d’écoliers ou mettant en scène des enfants communiant dans le culte de la personnalité rendu au chef de l’État.

Les enseignants sont essentiels dans l’application de cette politique. Or, suite à la défaite de 1940, les instituteurs ont fait partie des boucs émissaires du régime et ont été victimes d’une épuration qui a touché principalement les syndicalistes et militants de gauche, les francs-maçons et ceux considérés comme Juifs. De plus, l’adhésion des enseignants aux réformes de Vichy, malgré un certain attentisme, est limitée. Une certaine inertie caractérise ce milieu dans la mise en œuvre des réformes. Il est donc important pour le régime de montrer l’adhésion des enseignants à la nouvelle école mise en place.

Bibliographie

FONTAINE Juliette, « Réformer l’école sous Vichy. Changements et permanences de l’institution scolaire dans la France occupée (1940-1944) », Éducation et sociétés, 2015/2 (n° 36) 

HANDOURTZEL Rémy, Vichy et l’école, Noësis, 2012

Éclairage média

Par Raphaëlle BellonResponsable des activités pédagogiques de la Fondation de la Résistance )

Le reportage s’intéresse au village de Cauchy-à-la-Tour (Nord) où a grandi le maréchal Pétain. Les premiers plans comme le commentaire montrent des images d’Épinal de la France. On est donc, d’emblée, plongé dans les thématiques de la Révolution nationale. Il s’agit bien d’un film de propagande. Le commentaire rappelle de manière hagiographique le rôle de Pétain, qui a sauvé la France par deux fois (en 1916, puisqu’il est considéré comme le vainqueur de Verdun et en 1940 en faisant don de sa personne à la France) et s’inscrit dans le culte de la personnalité mis en place par le régime.

Le reportage montre l’école où étudia le chef de l’État : des enfants y jouent, puis y font de la gymnastique. Le sport joue un rôle central dans le projet scolaire de Vichy. La caméra filme ensuite un cours : les gros plans sur les visages des élèves les montrent attentifs et appliqués, comme le leur a demandé le maréchal dans son allocution de la rentrée scolaire de 1941. On entend un extrait de cette allocution en même temps qu’on voit une image, en incrustation, de Pétain, sans doute en train de l’enregistrer. C’est une manière de le faire apparaître alors qu’il n’est pas dans le reportage – le village se situe en effet en zone occupée.

Les différentes vues de la salle de classe – panoramique, puis gros plans sur les visages ou sur les mains en train d’écrire – montrent des élèves appliqués. Ils semblent ne pas manquer de fournitures, contrairement à ce qu’était la réalité des écoles à l’époque.

Le commentaire sert directement le culte du chef de l’État en rappelant son rôle passé et son attitude à l’égard des écoliers. Les prises de vue, qui semblent n’être là que pour illustrer le reportage par des vues du village d’origine, également : l’école joue un rôle central dans la propagande comme lieu de sa mise en œuvre, mais aussi comme matériau support à celle-ci.  

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