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La résistance des élèves au lycée Lalande de Bourg-en-Bresse

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 09 nov. 2013

Dès 1940, un noyau résistant se crée au lycée Lalande de Bourg-en-Bresse. D’anciens élèves résistants témoignent de la répression qui frappe le lycée en 1944, de l’organisation du groupe, des actions menées (dont des opérations contre l’occupant après la mise en place du STO en 1943). Après la répression, certains rejoignent le maquis, d’autres sont déportés. Le lycée reçoit la médaille de la Résistance.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
09 nov. 2013
Page publiée le :
25 nov. 2022
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000005017

Contexte historique

Par Raphaëlle BellonResponsable des activités pédagogiques de la Fondation de la Résistance )

Les premiers actes de Résistance, fin 1940-1941, sont pour beaucoup des actes isolés, malgré l’apparition de premiers noyaux d’organisation. Parmi ces manifestations individuelles de refus, les étudiants et les lycéens sont très représentés. L’esprit frondeur qui peut caractériser la jeunesse, les amitiés préexistantes, la facilité à se rencontrer dans les établissements scolaires peuvent expliquer en partie ces actes de refus précoces, au-delà des autres facteurs d’engagement (patriotisme, républicanisme, antifascisme…). 

En zone non occupée, où se situe Bourg-en-Bresse, ces manifestations sont moins nombreuses et plus tardives : contrairement à la zone nord, où la présence allemande est forte dans le cadre du régime d’Occupation, il faut, en zone sud, lever « l’hypothèque Vichy ».  En 1940-41, Pétain jouit encore d’une vraie popularité. La précocité des actes d’hostilité au régime de Vichy  qui se manifestent au lycée Lalande dès 1941 est donc à souligner. Alors que la Résistance se structure progressivement en 1941-1942, un groupe s’y constitue, lié au mouvement Libération, qui s’est formé  à l’automne 1940 autour d’Emmanuel d’Astier de la Vigerie, Jean Cavaillès et Lucie Aubrac. Il se dote en 1942 de services distincts, dont des groupes francs et un secteur paramilitaire. Le groupe du lycée Lalande est intégré en 1942 aux Forces unies de la jeunesse, créées en juillet pour rassembler les jeunes résistants. Seul le parti communiste avait organisé de tels groupes jusque-là. Les élèves du lycée Lalande participent à diverses actions, dont la destruction des fiches de recensement de l’Office départemental du travail, afin de gêner la mise en œuvre du STO. L’arrestation de nombreux élèves et professeurs par la Milice le 5 juin 1944, pendant le baccalauréat, souligne l’importance de la Résistance qui existait dans l’établissement scolaire. Le lycée Lalande est le seul lycée civil de France à avoir obtenu la médaille de la Résistance française par décret du 3 octobre 1946.

Bibliographie

ALBERTELLI Sébastien, BLANC Julien, DOUZOU Laurent, La lutte clandestine en France, Paris, Seuil, 2019. DOUZOU Laurent, « Libération Sud », François Marcot (dir.), Dictionnaire historique de la Résistance, pp. 186-7.
VIRIEUX Daniel, « Forces Unies de la jeunesse patriotique », MARCOT (dir.), Dictionnaire historique de la Résistance, pp. 186-7

Éclairage média

Par Raphaëlle BellonResponsable des activités pédagogiques de la Fondation de la Résistance )

Ce reportage, consacré à l’action résistante au lycée Lalande, s’ouvre par des gros plans sur la porte de l’établissement, puis sur une photographie d’élèves, associée à des listes de noms : d’emblée, les acteurs sont mis au centre. 

Les grandes lignes de cette histoire sont racontées par le journaliste. Celle-ci est incarnée, par les choix faits au montage. Un visage et un nom sont ainsi redonnés aux résistants, comme un hommage, alors que le reportage dit indirectement le peu de traces laissées par leur engagement : ne sont montrées que des photographies de classe et des cartes d’idendité. Mais cet engagement est encore très présent dans la mémoire de leurs camarades engagés à leurs côtés. Leurs témoignages sont au cœur du propos, illustrant le caractère central des témoins après la guerre et encore aujourd’hui, à la fois comme source pour l’historien et comme acteur de l’élaboration et de la transmission de la mémoire.  

Les interviews permettent d’évoquer l’ensemble des aspects de l’action résistante. La répression en 1944 tout d’abord : Pierre Figuet insiste sur la violence de la Milice. L’histoire commence par la fin : la répression, rappelant le risque pris par ces jeunes et, en creux, leur héroisme. Paul Morin raconte ensuite le fonctionnement des groupes et les actions menées ; Jean Marinet explique comment il a survécu. 

L’alternance d’images d’archives et des témoignages souligne le lien fort qui semble unir Pierre Figuet, Paul Morin et Jean Marinet à leurs camarades morts et l’importance de leur parole pour porter leur mémoire. Celle-ci s’incarne aussi dans des lieux : c’est ce que montre la fin du reportage, et notamment le gros plan sur le monument aux morts. Ce dernier plan permet de rendre un dernier hommage à ceux qui sont décédés, en mettant des noms sur les réalités évoquées. Les derniers mots et plans, rappelant le sort des élèves engagés en Résistance, et la médaille reçue par le lycée, illustrent les deux pôles du reportage, qui rend hommage au destin tragique et à l’engagement.

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