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Rétrospective de la signature du traité de l'Élysée entre le général de Gaulle et Adenauer

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 22 janv. 1988

Reportage extrait du journal télévisé de 7 h3 0 diffusé sur Antenne 2 le 22 janvier 1988 à l’occasion des 25 ans de la signature du traité de l’Élysée en 1963. Le reportage rappelle le contexte de la signature du traité, ainsi que les principales mesures prévues par celui-ci.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
22 janv. 1988
Page publiée le :
13 janv. 2023
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000005241

Contexte historique

Par Olivier PingalEnseignant d'histoire-géographie au collège Jean-Macé, Suresnes )

Dès 1958, le général de Gaulle rencontre son homologue allemand, Konrad Adenauer. Cette rencontre, et les suivantes, donnent naissance à une amitié privée et, dans la logique de la réconciliation et de la coopération franco-allemande, à un axe politique fort entre Paris et Bonn, formalisé par la signature du traité de l’Élysée le 22 janvier 1963. Pourtant, il convient de soulever les ambiguïtés de ce traité et de le replacer dans le temps long de la réconciliation. En effet, l’idée de celle-ci ne date pas de 1963, mais de 1950 et la déclaration de Robert Schuman du 9 mai 1950 ne laisse aucun doute à ce sujet puisque son initiative de l’époque (de mise en commun des productions de charbon et d’acier) devait rendre toute guerre entre la France et l’Allemagne […] non seulement impensable mais matériellement impossible. Par ailleurs, ce traité, correspondant à des arrière-pensées différentes des deux partenaires, aboutit à court terme à un malentendu. Pour de Gaulle, le traité franco-allemand est un palliatif à l’échec du plan Fouchet (d’union politique dans le cadre de la CEE) qui doit servir à l’émancipation de l’Europe et favoriser le rééquilibrage de l’Alliance atlantique. Dans le contexte de la guerre froide, la politique d’indépendance prônée par le Général se veut en effet une alternative à une Europe sous domination américaine. Le Français promeut une force de frappe atomique autonome et une Europe des États comportant un noyau dur franco-allemand. Pour Adenauer, il est plutôt un instrument pour rehausser le statut de l’Allemagne.

Le traité de 1963 prévoit donc, au final, essentiellement des rencontres régulières entre chefs d’État ou ministres responsables de la Défense, de l’Éducation et de la Jeunesse. Sa portée en est par ailleurs réduite par le changement de gouvernement en Allemagne quelques mois plus tard, marqué par le remplacement de Konrad Adenauer par Ludwig Erhardt, plus atlantiste. Le Bundestag adopte en mai 1963 un préambule qui diminue la portée du traité en précisant qu’il ne doit ni nuire à la défense commune dans le cadre de l’OTAN ni à la candidature britannique (que de Gaulle venait de refuser). 

Néanmoins, sur le long terme, le traité constitue un acte fondateur pour l'avenir européen en instituant la nécessité d'un rapprochement franco-allemand comme axe structurant de la construction européenne et en créant des habitudes de rencontres et de consultations entre les deux pays. Rapprocher les jeunes, rapprocher les politiques étrangères et de défense et se réunir régulièrement : tels sont les principaux axes de la coopération franco-allemande.

Les 25e et 40e anniversaires du traité ont ainsi donné lieu à la création du conseil franco-allemand de défense et de sécurité, du conseil économique et financier franco-allemand ou encore, depuis 2003, du conseil des ministres franco-allemand. Depuis la signature du traité, les dirigeants des deux pays se sont toujours rencontrés régulièrement et ont poursuivi leurs échanges, quels que soient les aléas de la vie politique des deux côtés du Rhin. Sur les questions d’éducation, la création de l’Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ) en 1963 comme celle des lycées franco-allemands a contribué à faciliter l’apprentissage de la langue du voisin. Finalement, un des succès de l’accord est d’avoir contribué à cette idée d’amitié franco-allemande au sein des deux peuples, qui s’est également traduite par des initiatives provenant de la société civile comme la signature de plus de 2 300 jumelages.

Éclairage média

Par Olivier PingalEnseignant d'histoire-géographie au collège Jean-Macé, Suresnes )

Cette séquence est un reportage extrait du journal télévisé de 7 h 30 diffusé sur Antenne 2 le 22 janvier 1988 et présenté par Catherine Ceylac et Marc Autheman. Les deux journalistes annoncent qu’à l’occasion des 25 ans du traité de l’Élysée, deux accords vont être signés par les gouvernements français et allemand sur la Défense (création d’une brigade franco-allemande) et la mise en place d’un conseil économique et financier. S’en suivent des images d’archives en noir et blanc, commentées par Philippe Lefait, qui présentent des images des visites officielles des deux chefs d’État dans leurs pays réciproques.

Ces images illustrent un propos sur le contexte de signature du traité de l’Élysée qui vient conclure cinq années de bonnes relations (1958-1963) entre le chancelier de la République fédérale d’Allemagne Konrad Adenauer et le président de la République française Charles de Gaulle, revenu au pouvoir au moment de la guerre d’Algérie. 

Le reportage est introduit en évoquant le fait que la France et l’Allemagne fêtent les 25 ans de leur réconciliation et se conclut par cette phrase : Cette image du traité de l’Élysée et des relations franco-allemandes n’a pas vieilli vingt-cinq ans plus tard. Le traité, comme sa portée, sont ainsi présentés sous un angle extrêmement favorable, totalement en phase avec les excellentes relations entre le président François Mitterrand et le chancelier Helmut Kohl pour la période 1982-1995.

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