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Élection présidentielle en Ukraine : victoire de Viktor Ianoukovytch

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 08 févr. 2010 | Date d'évènement : 07 févr. 2010

Reportage à Kiev consacré à la victoire de l'opposition aux élections présidentielles en Ukraine. Viktor Ianoukovytch, le candidat pro-russe, prend désormais la tête du pays. Lors de son premier discours en tant que nouveau président, il en appelle à l'union de l'Ukraine. Une union qui apparaît difficile. En effet, si l'Ouest se sent proche de l'Union européenne, l'Est industriel dont est issu le nouveau président a les yeux tournés vers la Russie. Par ailleurs, sa rivale, Ioulia Tymochenko, bien que battue, reste Premier ministre.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
07 févr. 2010
Date de diffusion du média :
08 févr. 2010
Production :
France 3
Page publiée le :
10 févr. 2023
Modifiée le :
20 oct. 2023
Référence :
00000005331

Contexte historique

Par Arnaud Papillonprofesseur agrégé d'histoire )

Le 7 février 2010, le second tour des élections présidentielles ukrainiennes porte au pouvoir Viktor Ianoukovytch, chef du parti des régions réputé proche de Moscou et opposant au président sortant, Viktor Iouchtchenko.

Viktor Ianoukovytch accède ainsi au pouvoir suprême pour la deuxième fois en six ans : déjà élu en 2004 au terme d'élections dont la légitimité avait immédiatement été contestée, il avait dû faire face à une vague de protestations populaires menées par le candidat pro-européen battu, Viktor Iouchtchenko, qui avait abouti à son renversement par la rue au cours de la « révolution orange ». En 2010, cette victoire a donc pour lui des allures de revanche.

Obtenue avec un peu moins de 49 % des suffrages contre son adversaire du second tour – l'ancienne Première ministre et égérie de la « révolution orange » Ioulia Tymochenko (Viktor Iouchtchenko lui-même ayant été éliminé dès le premier tour avec seulement 5,5 % des voix) –, l'ampleur de cette victoire est limitée. Les observateurs dépêchés par l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) ont toutefois pu constater que les élections s'étaient déroulées sans accroc majeur et que les quelques irrégularités observées n'étaient pas de nature à faire douter du résultat final. Pour l'Ukraine, ces élections représentent donc un test démocratique réussi.

Cet apaisement apparent de la vie politique, après les craintes qu’avaient pu susciter les troubles de 2004 et les espoirs déçus de la présidence Iouchtchenko, n'annule cependant pas les profondes divisions du pays, que reflète bien le scrutin. La répartition des voix entre les deux candidats du second tour montre en effet une profonde fracture entre le centre et l'ouest du pays d'une part, plus tournés vers l'Union européenne et ayant massivement voté pour Ioulia Tymochenko, et le sud et l'est d'autre part, davantage tournés vers la Russie et voyant en Viktor Ianoukovytch son candidat naturel. L'élection traduit ainsi les profondes divisions ethniques, religieuses et linguistiques de l'Ukraine.

Éclairage média

Par Arnaud Papillonprofesseur agrégé d'histoire )

Le présentateur du journal télévisé du soir, le 19/20 édition nationale diffusé sur France 3, ouvre le reportage en annonçant les résultats de l'élection présidentielle ukrainienne.

Si la légitimité du scrutin n'est pas remise en cause, les propos sont peu amènes pour le nouveau président élu, qualifié successivement d'homme de Moscou, de tricheur, de rustre et d'ancien voyou. La victoire de Viktor Ianoukovytch est présentée comme une revanche sur la période de la « révolution orange » qui l'avait chassé du pouvoir, mais les raisons qui ont conduit une courte majorité d'Ukrainiens à préférer ce géant de 59 ans à sa rivale du second tour, Ioulia Tymochenko (femme énergique dont les images contrastent avec la saveur soviétique un brin archaïque du nouveau président et terminent la séquence), ne sont pas évoquées.

La profonde division du pays apparaît à travers la carte des résultats électoraux et, en négatif, à travers le discours très rassembleur de Viktor Ianoukovytch qui en appelle à l'unification, à l'union des Ukrainiens, et va même jusqu'à s'inscrire dans la continuité de la « révolution orange ». Pour autant, le discours prononcé en russe et le commentaire prospectif du journaliste, qui mentionne un probable virage vers Moscou de l'Ukraine, laissent entrevoir au téléspectateur un autre avenir pour le pays.

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