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Les difficultés de l'Ukraine indépendante

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 18 juin 1994 | Date d'évènement : 1994

Plus de deux ans après son indépendance, l'Ukraine est en difficulté : économie en faillite, monnaie dévaluée, chômage, inflation, agriculture vétuste et vie politique désorganisée. De plus, les provinces du Donbass et de la Crimée souhaitent rétablir les liens commerciaux avec la Russie. Le président ukrainien, Leonid Kravtchouk, réclame l'aide internationale pour réussir sa transition économique. Alexandre Adler, directeur de la rédaction du Courrier International, explique les ressorts des divisions qui minent l'unité ukrainienne.

Niveaux et disciplines

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Générique :
Garnier Marion (Journaliste)
Date de l'évènement :
1994
Date de diffusion du média :
18 juin 1994
Production :
France 2
Page publiée le :
10 févr. 2023
Modifiée le :
06 oct. 2023
Référence :
00000005340

Contexte historique

Par Arnaud Papillonprofesseur agrégé d'histoire )

En mars 1985, Mikhaïl Gorbatchev arrive à la tête de l'URSS et entreprend une série de réformes politiques (glasnost) et économiques (perestroïka) destinées à sauver un système soviétique qui apparaît alors à bout de souffle. Il s'agit notamment, en organisant des élections libres permettant aux citoyens de choisir leurs dirigeants locaux, de restaurer la confiance et de donner un nouvel élan au modèle communiste.

Gorbatchev se trouve toutefois rapidement pris en étau entre, d’une part, les partisans d'une accélération des réformes – qui tiennent désormais leur légitimité du suffrage universel et peuvent se prévaloir du soutien de millions de votants – et, d’autre part, les tenants d'une orthodoxie communiste, qui lui reprochent à Gorbatchev ses réformes. Le 19 août 1991, ces derniers tentent de prendre le pouvoir à Moscou.

Le putsch échoue mais, en révélant la fragilité du pouvoir, accélère les velléités indépendantistes de républiques soviétiques. Le 24 août 1991, la république socialiste et soviétique d'Ukraine proclame ainsi son indépendance et, le 8 décembre 1991, les dirigeants démocratiquement élus de Russie, de Biélorussie et d'Ukraine déclarent unilatéralement la dissolution de l'URSS, ainsi que son remplacement par une Communauté des États indépendants sans grande consistance juridique. Placé devant le fait accompli, Mikhaïl Gorbatchev démissionne, le 25 décembre 1991, de ses fonctions.

Partout, ce sont d'anciens dirigeants de l'époque soviétique qui se retrouvent à la tête des nouveaux États ainsi créés. En Ukraine, c'est le cas de Léonid Kravtchouk, vite confronté aux difficultés multiformes liées à l'effondrement du modèle soviétique et à l'imposition à marche forcée du système libéral. La rapide dégradation de la situation économique et sociale fracture le pays et favorise la réapparition d'anciennes divisions historiques, notamment entre Est et Ouest.

Éclairage média

Par Arnaud Papillonprofesseur agrégé d'histoire )

Le documentaire, diffusé le 18 juin 1994 sur France 2, fait le point sur la situation de l'Ukraine près de trois ans après son indépendance. Il est divisé en 4 séquences.

La première revient sur les grandes étapes de l'accès à l'indépendance du pays, notamment sur l’organisation des premières élections libres et la fin de l'URSS.

La deuxième repose sur l'interview d'Alexandre Adler, journaliste et spécialiste des relations internationales, directeur jusqu'en 2002 de la rédaction de Courrier international. Il rappelle les divisions historiques de la nation ukrainienne et l'habileté du président Kravtchouk à les dépasser pour se faire élire en 1991. Léonid Kravtchouk ne réitérera toutefois pas l'exploit, battu un mois après la diffusion de ce reportage, en juillet 1994, par Léonid Koutchma, ancien Premier ministre partisan d'un renforcement des liens avec la Russie.

La troisième séquence présente la situation économique et sociale désastreuse de l'Ukraine indépendante (économie en faillite, monnaie dévaluée, chômage, inflation, agriculture vétuste), contrainte de marchander la cession de son arsenal nucléaire à la Russie et de quémander des fonds pour sécuriser le site de l'accident nucléaire de Tchernobyl. Le commentaire n'explique pas ces difficultés, mais pointe leurs conséquences potentiellement délétères sur l'unité du pays, entre une partie Est souhaitant revenir dans le giron russe et une partie Ouest qualifiée de vivier de nationalistes.

La dernière séquence donne la parole à Léonid Kravtchouk, qui juge que les Occidentaux n'avaient pas anticipé la dislocation de l'URSS et qu'ils ont été pris de court par l'ampleur des difficultés rencontrées par les anciennes républiques socialistes. Il estime ensuite qu'ils ont eu le tort de privilégier la Russie (tout pour la Russie). En 1994, pourtant, la situation de celle-ci (effondrement du PIB et hausse du chômage) n'est guère plus enviable que celle de l'Ukraine.

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