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Artur London évoque son engagement dans les Brigades internationales

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 16 mars 1969

Artur London, homme politique tchécoslovaque communiste, évoque son engagement dans les Brigades internationales lors de la guerre d'Espagne : Le sursaut du peuple espagnol qui a pris les armes pour défendre la jeune république et la démocratie était extraordinaire pour [ma] génération. [Pour nous], l'engagement dans les Brigades internationales était passionné et conscient.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Réalisation :
Audoir Jacques
Date de diffusion du média :
16 mars 1969
Production :
Office national de radiodiffusion télévision française
Page publiée le :
06 avr. 2023
Modifiée le :
04 sept. 2023
Référence :
00000005361

Contexte historique

Par Arnaud Papillonprofesseur agrégé d'histoire )

Le mois de mars 1969, date de diffusion de l’émission, correspond au 30e anniversaire de la fin de la guerre d’Espagne. Le coup de force militaire mené contre le gouvernement républicain du Frente popular par plusieurs généraux, à partir de juillet 1936, s’achève en effet à la fin du mois de mars 1939 par l’effondrement du camp républicain et l’entrée des troupes nationalistes dans Madrid. La guerre d’Espagne apparaît rétrospectivement, trente ans plus tard, comme annonciatrice du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, qui intervient en septembre 1939. On peut donc penser que l’interview d’Artur London, vétéran des Brigades internationales engagé aux côtés de l’Espagne républicaine dès 1937, mais également ancien combattant de la Résistance et ancien déporté, rescapé de Mauthausen, s’inscrit dans ce double contexte commémoratif.

En mars 1969, la France du général de Gaulle est membre de l’Alliance atlantique et, malgré son retrait du commandement intégré de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) en 1966, pleinement engagée aux côtés des États-Unis dans la guerre froide. Artur London, militant communiste d'origine tchèque, devenu vice-ministre des affaires étrangères de la république socialiste tchécoslovaque avant d’être victime, en 1952, des purges staliniennes et de devoir s’exiler en France en 1963, permet dès lors de pointer les dérives du totalitarisme soviétique. Il est d'autre part interviewé quelques mois seulement après l’entrée des chars de l’Armée rouge en Tchécoslovaquie (21 août 1968) et l’écrasement du printemps de Prague, preuve de l’incapacité du système communiste à se réformer après la parenthèse de la déstalinisation menée sous Khrouchtchev. En novembre 1968 enfin, Artur London publie L’Aveu, livre tiré de son expérience personnelle, dans lequel il dénonce les procès de Prague et les purges staliniennes.

Éclairage média

Par Arnaud Papillonprofesseur agrégé d'histoire )

La séquence extraite d’une émission de l’ORTF, L’invité du dimanche, est diffusée le 16 mars 1969 et dure un peu plus d’une minute. Elle est entièrement consacrée aux propos d’Artur London, dont on peut penser qu’il répond à une question préalablement posée par l’interviewer, sur son engagement dans la guerre d’Espagne. Exception faite d’un inconnu, sur lequel s’ouvre et se ferme l’extrait proposé, la caméra cadre exclusivement sur l’ancien brigadiste international, resserrant progressivement la focale, au fur et à mesure qu’il s’exprime, sur son seul visage.

Artur London rappelle son jeune âge (« J’avais 22 ans ») au moment de son départ pour l’Espagne républicaine, ainsi qu’un engagement « passionné et conscient ». Né le 1er février 1915, il a en effet rejoint les Brigades internationales en mars 1937, missionné par l’Internationale communiste pour surveiller et encadrer politiquement les combattants. Sans nier la sincérité de l’empathie qu’il éprouve alors pour le « sursaut du peuple espagnol qui a pris les armes », d’autres éléments ont pu jouer dans sa décision de rejoindre la péninsule pour lutter contre les franquistes : le début des procès de Moscou, par exemple, qui n’incite pas à rester dans la capitale soviétique où il séjourne alors, mais aussi l’affectation en Espagne de sa jeune fiancée, Lise Ricol, auprès d’André Marty, alors responsable des Brigades internationales.

Artur London rappelle la faiblesse militaire des républicains espagnols face à leurs adversaires nationalistes, la guerre civile servant de banc d’essai aux armes et tactiques qui seront ensuite utilisées à plus large échelle durant la Seconde Guerre mondiale. De fait, les insurgés bénéficient du soutien matériel et humain de l’Italie fasciste et de l’Allemagne nazie. Les premiers y dépêchent un corps expéditionnaire de 40 000 hommes, les seconds y envoient les aviateurs de la légion Condor, qui se signalent notamment par le bombardement de la ville basque de Guernica, le 26 avril 1937.

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