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1981 : Le retour du tableau Guernica à Madrid

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 10 sept. 1981

Reportage du journal télévisé consacré à l'arrivée à Madrid de la grande toile de Pablo Picasso, Guernica, peinte en 1937 à Paris, et depuis exposée à New York. Après quelques images du sarcophage en bois de la toile à son arrivée au musée du Prado, à Madrid, le sujet rappelle, à l'aide d'images d'archives, le terrible bombardement de la ville basque espagnole de Guernica, en avril 1937, par les forces nazies et italiennes alliées au général Franco.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Présentateurs/Présentatrices :
Poivre d'Arvor Patrick
Date de diffusion du média :
10 sept. 1981
Page publiée le :
06 avr. 2023
Modifiée le :
04 sept. 2023
Référence :
00000005363

Contexte historique

Guernica est un des tableaux les plus célèbres de Picasso. Il a été initialement peint pour décorer le pavillon espagnol de l'Exposition universelle de Paris en 1937.

Sollicité dès janvier 1937 par le directeur général des Beaux-Arts du gouvernement républicain, le peintre, déjà célèbre et alors installé en France, avait décidé en avril de représenter le martyre de la petite ville basque bombardée par les franquistes. Son tableau dénonçait les horreurs de la guerre civile, les exactions du camp nationaliste et, ainsi qu'il le confiera lui-même en mai 1937, « la caste militaire qui a fait sombrer l'Espagne dans un océan de douleur et de mort ».

Après l'Exposition universelle, le tableau est présenté dans de nombreux pays afin de soutenir la cause républicaine et de lever des fonds en sa faveur. En 1939, quand les nationalistes (appartenant au camp de Franco) victorieux entrent dans Madrid, Guernica se trouve aux États-Unis. Picasso s'oppose alors à ce que l’œuvre soit restituée à l'Espagne tant que les libertés civiles n'y seront pas garanties, une opposition qu'il renouvelle formellement en 1970, dans une lettre écrite à son avocat, et qui reste donc valable après son décès, en 1973.

La mort de Franco, en 1975, permet l’accession au pouvoir du jeune roi Juan Carlos et l'amorce d'une transition politique qui aboutit à l'adoption, en décembre 1978, d'une constitution respectant les droits fondamentaux. L’échec d'une tentative de coup d'État militaire, en février 1981, confirme cet arrimage démocratique de l'Espagne, qui ouvre dès lors la voie au retour de Guernica dans la péninsule.

L'arrivée du tableau à Madrid, le 9 septembre 1981, est un symbole politique fort du chemin parcouru par l'Espagne depuis la guerre civile. Il est attentivement suivi en France, où se sont installés après 1939 de nombreux opposants à la dictature franquiste, et où les socialistes, historiques soutiens du camp républicain, ont remporté les élections présidentielles et législatives en mai-juin 1981.

Éclairage média

Par Arnaud Papillonprofesseur agrégé d'histoire )

Le reportage est diffusé le 10 septembre 1981, lors du journal de 20 heures d’Antenne 2, à une heure de très grande écoute. Il se compose de trois parties distinctes.

La première partie montre le présentateur vedette de la chaîne, Patrick Poivre d'Arvor (PPDA), annonçant le « retour au pays de la célèbre toile de Picasso », un « retour (...) attendu depuis 41 ans ». En fait de retour, c'est d'une arrivée dont il s'agit, puisque la toile, créée pour l'exposition internationale de Paris en 1937, n'a précédemment jamais été exposée en Espagne. Les 41 ans d'attente évoqués renvoient par ailleurs à l'année 1978, date à laquelle l'Espagne se dote d'une constitution démocratique rendant possible le rapatriement du tableau depuis New York, où il était jusqu'alors exposé. Il faut donc plutôt attendre 44 ans avant que la toile ne soit installée dans un musée espagnol, en l'occurrence celui du Prado.  

La deuxième séquence représente l'arrivée de Guernica à Madrid, « protégé par un dispositif important de sécurité », pour autant peu visible. En mentionnant un « brevet de démocratie » décerné au régime de Juan Carlos, PPDA suggère, sans évoquer nommément la dictature franquiste, l'importance d'un événement qui va bien au-delà de la sphère culturelle.

La troisième partie du reportage revient sur le contexte de création de l’œuvre, en associant témoignage contemporain et images d'archives de la guerre civile, ces dernières (avions, explosions...) n'ayant toutefois pas de rapport direct avec l'attaque sur la ville basque de Guernica. Le journaliste mentionne l'occultation de cette histoire par le régime franquiste, avant de revenir sur la conception du tableau et sa charge symbolique. L'évocation de sa valeur marchande apparaît presque incongrue et le commentaire s'achève plus justement sur « l'acte politique d'importance internationale » que revêt son legs.

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