Vidéo
Proposé par Institut national de l’audiovisuel
Date de diffusion : 14 sept. 1974
Germaine Tillion part travailler en Algérie quand la guerre éclate dans cette colonie d’Afrique du Nord, qui revendique son indépendance. Interviewée en 1974, elle explique son engagement en faveur des Algériens et sa lutte contre la torture. Une lutte importante pour elle, victime de la barbarie nazie deux décennies plus tôt.
Niveaux et disciplines
Ressources pédagogiques utilisant ce média
Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel
Germaine Tillion, l'éternelle engagée
Informations et crédits
- Type de ressource :
- Forme :
- Collection :
- Générique :
- Anthonioz Michel (Journaliste)
- Date de diffusion du média :
- 14 sept. 1974
- Production :
- @ 1974 - Office national de radiodiffusion télévision française
- Page publiée le :
- 12 avr. 2023
- Modifiée le :
- 03 oct. 2023
- Référence :
- 00000005432
Contexte historique
En 1954, la vie de Germaine Tillion, ancienne résistante et rescapée du camp de concentration de Ravensbrück, bascule une nouvelle fois avec la guerre d’Algérie.
Sollicitée par l’un de ses anciens directeurs de thèse, l’islamologue Louis Massignon, pour aller enquêter « sur les événements » qui sont en train de se dérouler dans cette colonie française d’Afrique du Nord, elle arrête les recherches historiques qu’elle menait sur les crimes de guerre allemands et part en Algérie. Germaine Tillion y retourne ensuite dans le cadre d’une mission pour le gouvernement français et est notamment envoyée dans le massif des Aurès, qu’elle connaît bien puisqu’elle y a travaillé comme ethnologue entre 1934 et 1940. Lors de ses voyages, Germaine Tillion, qui constate un appauvrissement grandissant des populations rurales, contribue à la création de centres sociaux pour rendre l’éducation accessible à tous.
L’année 1957 marque un tournant décisif, à la fois en Algérie (après la bataille d’Alger, l’armée française est investie des pouvoirs de police) et pour Germaine Tillion, de plus en plus impliquée. En juin, elle accompagne en effet les enquêteurs missionnés par la CICRC (Commission internationale contre le régime concentrationnaire) dans les prisons et les camps en Algérie et y recueille de nombreux témoignages de tortures et d’exactions, souvent de la bouche de personnes qu’elle connaît et estime. Elle n’a alors plus de doutes sur la pratique généralisée de la torture en Algérie. Elle éprouve alors des sentiments qu’elle a elle-même éprouvés entre 1940 et 1945 à Ravensbrück. Elle s’empare alors des différents problèmes posés par la conduite de la guerre, en particulier le traitement réservé aux blessés et prisonniers rebelles, la disparition des personnes arrêtées et le recours à la torture.
Éclairage média
Cette interview est extraite du documentaire GermaineTillion dans l'Algérie en guerre, diffusé le 14 septembre 1974 sur la première chaîne de l’ORTF. Germaine Tillion et le journaliste Michel Anthonioz (fils de Geneviève Anthonioz, nièce du général de Gaulle et ancienne résistante, également déportée à Ravensbrück), sont tout d’abord saisis dans un plan d’ensemble sur une plage devant la mer. Pour introduire cet entretien, Michel Anthonioz explique pourquoi, en 1954, avec les débuts de la guerre d’Algérie, Germaine Tillion se voit contrainte d’abandonner son enquête sur les crimes de guerre allemands pour retourner dans le massif des Aurès, où éclatent les premières violences. Dans un deuxième temps, il l’interroge sur les raisons profondes qui l’ont conduite à s’engager en Algérie. Germaine Tillion revient alors sur sa bonne connaissance du terrain et ses nombreux contacts sur place, héritages de ses précédentes missions. La caméra s’attarde quelques secondes sur les fondations d’un ouvrage en bord de mer, se resserre sur le journaliste et Germaine Tillion avant de conclure avec un gros plan sur l’ethnologue. Celui-ci intervient au moment où la question de la torture, éminemment intime pour une ancienne déportée qui a connu la barbarie nazie, est posée. Germaine Tillion confirme alors, la voix chargée d’émotion, qu’elle a rapidement eu la certitude que la torture était pratiquée en Algérie. Et, dit-elle, ça suffit !
.