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Germaine Tillion : son approche objective et empathique

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 17 déc. 1968

Le journaliste Pierre Dumayet s'entretient avec Germaine Tillion sur le métier d'ethnologue. Cette dernière évoque sa façon de procéder pour étudier une population.

Niveaux et disciplines

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Générique :
Dumayet Pierre (Journaliste)
Date de diffusion du média :
17 déc. 1968
Production :
@ 1968 -  Office national de radiodiffusion télévision française
Page publiée le :
12 avr. 2023
Modifiée le :
03 oct. 2023
Référence :
00000005434

Contexte historique

Par Olivier PingalEnseignant d'histoire-géographie au collège Jean-Macé, Suresnes )

C’est le hasard de sa première mission, dans le massif des Aurès en Algérie, qui détermine le domaine de recherche de Germaine Tillion : l’ethnologie. Après des études dans différentes matières à l’École du Louvre (antiquités nationales et préhistoriques), à l’École pratique des hautes études (folklore, préhistoire, religion des peuples non civilisés), à la faculté de lettres de la Sorbonne (sociologie), à l’École des langues orientales (berbère), au Collège de France (ethnologie) et, enfin, à l’institut d’ethnologie dont elle obtient un diplôme et un certificat en 1932, Germaine Tillion est en effet recrutée en 1934 par l’Institut international des langues et des civilisations africaines pour une mission de recherches ethnographiques. Elle est envoyée dans les Aurès, une région montagneuse située à l’est de l’Algérie, où vivent des tribus berbères semi-nomades, les Chaouïa, qui s’appellent eux-mêmes Aurassis, du nom des montagnes où ils vivent.

À la fin de la guerre d’Algérie (ce reportage est diffusé en 1968, six ans après l’indépendance), Germaine Tillion continue de rester attentive au sort de ce pays et ses recherches de terrain continuent d’alimenter son enseignement, ses livres et ses diverses interventions télévisées. Elle enseigne l’ethnographie du Maghreb, puis l’ethnologie arabo-berbère de la fin des années 1950 jusqu’en 1980 à l’École pratique des hautes études (qui devient en 1972 l’École des hautes études en sciences sociales). Chaque année, jusqu’en 1974, accompagnée de quelques étudiants auxquels elle permet ainsi de faire leur première expérience de terrain, elle accomplit de longues missions scientifiques au sud de la Méditerranée, le plus souvent au Sahara, en pays touareg ou maure. Elle transmet ainsi sa méthode objective et empathique d’étude des groupes humains.

Éclairage média

Par Olivier PingalEnseignant d'histoire-géographie au collège Jean-Macé, Suresnes )

Cette interview est extraite du magazine Vocations diffusé le 17 décembre 1968 sur la deuxième chaîne de l’ORTF. Pierre Dumayet (journaliste, scénariste et producteur français ayant participé aux débuts de la télévision française) y interroge Germaine Tillion sur son métier d'ethnologue et sur sa façon de procéder pour étudier une population. Cet entretien en noir et blanc est filmé de manière très classique, en plan rapproché, alternant, en fonction des prises de parole, les plans sur l’ethnologue ou sur le journaliste. Germaine Tillion y explique tout d’abord que c’est le hasard de sa première mission qui a déterminé sa spécialisation sur l’Afrique et l’Algérie. Elle précise ensuite qu’elle a pour habitude d’approcher les populations en observatrice extérieure. Pour elle, cela n’est pas de l’indifférence pour le sujet étudié, mais une objectivité non dénuée de sympathie. Elle termine enfin de dépeindre sa méthode d’ethnologue en précisant qu’elle ne pratique pas la technique des questions, qui peut être mal comprise par les populations selon les zones géographiques où elle est pratiquée.

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