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Qui est Germaine Tillion ?

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 25 mars 1969

Dans cette interview diffusée en mars 1969, on découvre le parcours de Germaine Tillion. L’ethnologue y précise ce qui l’a conduit à s’impliquer contre les violences pendant la guerre d’Algérie. Elle explique également les différences entre la démarche de l’ethnologue et celle du sociologue.

Niveaux et disciplines

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Générique :
Vialatte Alexandre (Journaliste)
Date de diffusion du média :
25 mars 1969
Production :
@ 1969 -  Office national de radiodiffusion télévision française
Page publiée le :
12 avr. 2023
Modifiée le :
03 oct. 2023
Référence :
00000005435

Contexte historique

Par Olivier PingalEnseignant d'histoire-géographie au collège Jean-Macé, Suresnes )

Cette interview est diffusée le 25 mars 1969, soit sept ans quasiment jour pour jour après la signature des accords d’Évian (18 mars 1962) et quelques semaines avant la démission du général du Gaulle (27 avril 1969), sous la présidence duquel l’Algérie avait obtenu son indépendance. Comme Germaine Tillion l’explique ici, les liens qu’elle entretient avec le Maghreb sont déjà anciens lorsqu’elle est sollicitée par le gouvernement Mendès France pour une nouvelle mission en Algérie en 1954. Mais le pays qu’elle a découvert lors de ses missions successives d’ethnologue dans les années 1930 est alors à feu et à sang. Le FLN (Front de libération nationale) qui vient d'être fondé lance son appel à l'insurrection et la France réplique par une répression sanglante. L’année 1957 marque un tournant décisif à la fois dans la situation en Algérie (l’armée est investie des pouvoirs de police) et dans l’implication de Germaine Tillion. En juin, elle accompagne les enquêteurs missionnés par la CICRC (Commission internationale contre le régime concentrationnaire) dans les prisons et les camps en Algérie. Elle y recueille de nombreux témoignages de tortures et d’exactions, souvent de la bouche de personnes qu’elle a connues. Elle consacre dès lors toute son énergie à informer les responsables français et notamment le général de Gaulle avant et après son retour au pouvoir. Elle multiplie les démarches pour sauver des personnes, obtenir la grâce ou le sursis des condamnés à mort et tenter d’arracher à l’arbitraire et à la torture ceux qui en sont menacés. Elle est mise en contact avec le chef du FLN de la zone autonome d’Alger, Yacef Saadi, responsable des attentats qui ont endeuillé la ville. Saadi lui promet de mettre fin aux attentats à condition que soient suspendues les exécutions capitales. Germaine Tillion plaide alors la cause de Saadi auprès du général et le sauve de la guillotine, ainsi que 265 autres condamnés à mort. Par souci de justice et d'équité, elle obtient également la grâce de plusieurs membres de l'OAS (Organisation armée secrète, militant en faveur de l'Algérie française). Soucieuse de sauver des têtes avant de défendre des causes, selon ses propres termes, elle se bat ainsi à la fois contre la torture et les attentats. 

Éclairage média

Par Olivier PingalEnseignant d'histoire-géographie au collège Jean-Macé, Suresnes )

Cette interview de Germaine Tillion est extraite du magazine Point-Contrepoint, diffusé le 25 mars 1969 sur la deuxième chaîne de l’ORTF. Dans cette émission, l’actualité ne se trouve pas analysée comme d’ordinaire par des journalistes professionnels. Elle est vue et commentée par l’invité selon sa sensibilité et ses préoccupations. Dans la première partie de l’extrait, Germaine Tillion est filmée en plan rapproché, puis en gros plan devant une bibliothèque. Elle commence par rappeler sa fonction (professeure à l’École pratique des hautes études), ainsi que sa longue expérience en tant qu’ethnologue spécialiste du monde arabo-berbère. Ensuite, elle précise ce qui, pour elle, fait la différence entre la méthode du sociologue et celle de l’ethnologue qui doit, pour le second, étudier une civilisation en s’efforçant d’être extérieur à elle. Dans la deuxième partie de l’extrait introduit par la phrase Ce que Germaine Tillion ne dit pas…, une voix off masculine prend le relai pour donner quelques éléments biographiques complémentaires, appuyés par des images d’illustration. Sont ainsi évoquées successivement : l’entrée en résistance de Germaine Tillion, sa déportation dans le camp de Ravensbrück et sa carrière littéraire. C’est, selon le commentateur, ce parcours et cette expérience humaine qui poussent l’ethnologue, pendant la guerre d’Algérie, à intercéder pour contribuer à faire baisser la violence dans les deux camps.

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