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Histoire de l'abbaye de Port-Royal des Champs

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 11 sept. 1960

À l’aide de gravures anciennes, présentation de la vie quotidienne à Port-Royal au temps de sa splendeur puis description de la destruction de l’abbaye et de la condamnation des religieuses jansénistes pour hérésie.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Réalisation :
Mitrani Michel
Date de diffusion du média :
11 sept. 1960
Production :
@ 1960 -  Radiodiffusion Télévision Française
Page publiée le :
25 mai 2023
Modifiée le :
27 oct. 2023
Référence :
00000005462

Contexte historique

Par Olivier PingalEnseignant d'histoire-géographie au collège Jean-Macé, Suresnes )

Fondée en 1204 dans la vallée de Chevreuse (située sur les départements actuels des Yvelines et de l’Essonne), l’abbaye cistercienne féminine de Port-Royal des Champs connaît un rapide développement à ses débuts, puis entre dans une période de relatif déclin lors de la guerre de Cent Ans, puis des guerres de Religion. Elle connaît de nouveau un essor spectaculaire au XVIIe siècle, sous l’impulsion de Jacqueline Arnauld. L’abbesse, qui prend le nom de mère Angélique, entreprend, à partir de 1608, la réforme de l’établissement, dans la lignée du concile de Trente (1545-1563) réuni pour apporter des réponses doctrinales aux théories protestantes et réformer la discipline interne de l’Église catholique. Mère Angélique rétablit la stricte observation de la règle de saint Benoît préconisant, pauvreté, vie communautaire et clôture (c’est-à-dire la vie claustrale). Port-Royal est alors la première communauté de femmes réformée en France.

En 1625, la communauté déménage à Paris et se rapproche de l’abbé de Saint-Cyran, janséniste prônant une foi éclairée et critiquant la corruption de l’Église. Il crée à Port-Royal des Champs les Petites écoles de Port-Royal qui accueillent une trentaine d’élèves, dont le dramaturge Jean Racine et de prestigieux professeurs. Cette école cohabite alors avec les Solitaires, intellectuels qui ont décidé de se retirer du monde pour vivre et éprouver leur foi en ascètes. En 1648, la mère Angélique revient à Port-Royal des Champs avec plusieurs religieuses. L’abbaye vit alors en étroite relation avec l’abbaye parisienne, alors que les premières mesures de Mazarin, puis du jeune roi Louis XIV commencent à s’abattre sur les jansénistes, partisans d’une doctrine rigoureuse du catholicisme se rapprochant du calvinisme. Depuis 1656, les prêtres français doivent ainsi signer un formulaire condamnant les idées jansénistes. Un arrêt du conseil du roi de 1661 en impose la signature à tous les ecclésiastiques du royaume et l’étend aux membres des congrégations religieuses. Le refus de la majorité des religieuses de Port-Royal de signer le formulaire entraîne de multiples entraves et la suppression de revenus du roi. À partir de 1679, Louis XVI empêche le recrutement de novices. La communauté religieuse décline lentement pendant trente ans. Ce sont les décisions du pape et de l’archevêque de Paris, entérinées par le pouvoir civil, qui font chasser les religieuses de Port-Royal des Champs en 1709. Des arrêts du conseil d’État entérinent en 1710-1711 la démolition des bâtiments conventuels et de l’église abbatiale. 

Éclairage média

Par Olivier PingalEnseignant d'histoire-géographie au collège Jean-Macé, Suresnes )

Cette séquence, diffusée le 11 septembre 1960 sur la Radiodiffusion Télévision Française (RTF), est extraite du documentaire La promenade de Port-Royal des Champs, issu de la collection « Hauts lieux de l’Histoire » produite par Michel Mitrani, Jean-Jacques Bloch et Alain Decaux. 

À l’aide de gravures anciennes, cet extrait relate l’histoire de l’abbaye de Port-Royal du temps de sa splendeur jusqu’à sa destruction. Le propos du narrateur, sur fond de musique baroque, est très linéaire, correspondant au standard des documentaires de l’époque. L’extrait s’ouvre sur une vue du masque reliquaire de la mère Angélique Arnauld, figure centrale de l’histoire de l’abbaye sous la gouvernance de laquelle Port-Royal connaît son apogée. Port-Royal des champs est évoqué et illustré par de nombreuses vues de l’abbaye au XVIIe siècle pour souligner l’importance de l’institution à l’époque. Ensuite, le narrateur évoque la vie quotidienne des religieuses : austérité, habits, prières, repas pris en commun, charité, échanges autour de la doctrine de Jansénius, etc. L’attrait de Port-Royal auprès des lettrés et savants de l’époque (madame de Sévigné, Boileau, La Fontaine, Racine et Pascal), avant les événements qui précipitent la chute de l’institution, est brièvement abordé. Sur la fin de l’extrait, le volume de la musique baroque augmente pour souligner le rôle de l’absolutisme royal dans cette série de décisions : bulle papale contre le jansénisme (1705), expulsion des dernières religieuses qui refusent de condamner le jansénisme (1709), puis destruction de l’abbaye (1710). Il est à noter, notamment à la fin de la séquence, le ton compatissant du narrateur pour le sort du jansénisme, de l’abbaye et des religieuses.

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